2017, une année en rose?
  • jeu, 29/12/2016 - 01:02

Quand ceux qui refusaient le gouvernement par posture, disaient se battre pour des valeurs, auront placé les leurs ou se seront placés aux plus juteux postes, on sait ce qu’ils réclameront.

Ni fin du monde, ni bug, le Congo est vivant aujourd’hui comme hier! Qui a menti au monde, au Congo, en annonçant le déluge, une guerre civile des plus dévastatrices, une désintégration fatale de la Nation après un déplacement des plaques tectoniques? Certes, des problèmes il y en a eus ces 19 et 20 décembre 2016, comme partout dans le monde où s’exerce et s’exacerbe la liberté d’expression et de manifester mais les forces de l’ordre ont tenu, ont fait exister l’Etat de droit. Force est restée à la Loi. Non sans dommages collatéraux. Comment ne pas condamner avec la dernière énergie ces nouvelles morts injustes? Le Congo avait pourtant moult outils juridiques qu’il aurait pu faire asseoir et que l’élite aurait dû admettre: 1. une Constitution de la République explicite; 2. un arrêt de la Cour Constitutionnelle sans appel; 3. un accord sans équivoque issu du Dialogue de la Cité de l’UA; 4. l’appui sans réserve de la Sous-région Afrique Centrale et Orientale; 5. last but not least, l’appréciation sans réserve au pied de la Tour Eiffel des constitutionnalistes français de choc que le monde - pour ceux qui n’ont d’ouïe que pour le monde - aurait gagné à entendre! Mais il y avait tellement de posture à tenir! C’est le facilitateur togolais Kodjo vantant la capacité de transmutation du politique r-dcongolais, a ces mots, après d’autres: «Ce n’est jamais ce qu’il te dit les yeux dans les yeux qu’il répète en sortant de la pièce. On s’y perd!». Cette posture pour le politique congolais est son bien le plus précieux!
Nul n’en voulait - sauf Kabila - de la facilitation/médiation congolaise! D’où sortent ces évêques de la CENCO qui vont, viennent, retournent, disposent certainement du plus beau cadre de travail - des fauteuils de cuir moelleux - que les politiques? Qui ne les avait diabolisés jusqu’à railler l’un d’eux, l’abbé Nshole? C’est eux désormais qui distribuent les rôles, haussent le ton, donnent des ordres, raillent les politiques, adressent des ultimatums à une classe politique assiégée, soudain docile. Nul doute, les évêques ont pris le pouvoir... Si par leur plan B brandi comme menace de bombe atomique, ils réclamaient le pouvoir d’Etat, qui les en empêcherait maintenant qu’ils ont acquis la légitimité planétaire et se targuent d’incarner l’avenir congolais? S’ils jetaient leurs blouses blanches et noires dans les rues comme leurs croix et chapelets, qui leur ferait ombrage? Eux au fond qui n’ont jamais été autre chose que des politiques!
Sauf que le Congo, avec eux - bravo Kabila qui les a écoutés - sent un certain frémissement pointer, une lueur d’espoir surgir! L’Apocalypse s’en est allée! Ils ont menti au monde; ils ont menti au pays; ils se sont mentis à eux-mêmes! Les diplomates reviennent à pied, rasant les murs, après avoir quitté par cargos Hercule C-130! Les correspondants de presse venus commenter en direct le déluge congolais, en jouant l’état de guerre, faisant grimper les primes de risques, baissent le rideau, incapables de donner une explication à leurs centrales.
Quant aux opposants qui couraient les plateaux des télés à l’étranger, ils ont fait reflux! Eux qui annonçaient l’équinoxe ont perdu toute crédibilité.
Et si 2017 s’annonçait rose? Quand ceux qui refusaient le gouvernement par posture, disaient se battre pour des valeurs, auront placé les leurs ou se seront placés aux plus juteux postes, on sait ce qu’ils réclameront. Ils verront que l’argent fait défaut; que les scrutins ne sauraient se tenir dans le délai! Ils ne seront plus pressés! Tout ça pour ça? Fallait-il des morts injustes pour voir ce que tout le monde voyait? Qui a commis le crime? Celui qui a parlé sans être entendu ou celui qui a entendu sans vouloir entendre?
T. MATOTU.


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