Le Congo s’était éloigné de sa voie
  • lun, 27/04/2015 - 03:42

Le texte du Soft International revu, corrigé, enrichi, amélioré, mis en perspective.

Si ailleurs sur le Continent (Sénégal, Côte d’Ivoire, Togo, Gabon, Cameroun, etc.), la nouvelle élite sauf exception joue la tempérance avec les puissances tutélaires qui offrent postes ministériels dans les anciennes métropoles (Senghor, Houphouët-Boigny, etc.) et positions enviées dans la haute fonction publique en l’aidant à s’initier aux nouvelles responsabilités politiques qui l’attend, le Congo au sous-sol qui recèle des ressources fabuleuses, trésor disputé de l’Humanité, s’est trouvé aux côtés de l’Occident triomphant, perd son destin et voit sa classe politique maîtrisant à peine les rudiments de la politique internationale être tentée par le communisme vu de l’Occident comme un ennemi exécrable à éradiquer. Le Congo, cet allié éternel des Grands! On saisit mieux sa place quand l’Occident s’ingénie à Genève des mois durant dans le dossier du nucléaire iranien. Revu, complété, mis en perspective.

Une branche de l’élite congolaise le sait puisque l’ayant appris sur les bancs de l’école dans les manuels d’histoire: c’est l’uranium congolais de Shinkolobwe à quelques encablures de la frontière de l’ancienne Rhodésie du Nord (l’actuelle Zambie) alors britannique où on entonnait «God save the Queen» (Que Dieu protège la Reine) de 1911 à 1953 voire jusqu’aux années 60 qui permit à l’armée américaine - donc aux alliés - de fabriquer la bombe atomique qui mit fin à la deuxième guerre mondiale (1939-1945) en mettant à genoux le Japon invincible. Alors gouverneur du Congo belge pendant toute cette guerre, Pierre Ryckmans fut l’organisateur de l’effort économique du Congo en faveur des Alliés qui se traduisit par la campagne victorieuse de la Force publique en Ethiopie mais surtout par une intensification des productions de caoutchouc (le caoutchouc rouge de Léopold II, le roi bâtisseur à la recherche d’une colonie pour son royaume, qui est alors la principale production de l’Etat Indépendant du Congo, destiné aux industries automobiles naissantes (Rover, Ford, Mercedes, etc.) ou textiles, et dont l’exploitation entraîne des mauvais traitements (affaire des «mains coupées»), de céréales et de minerais (cuivre, étain, zinc et uranium).
En 1915, le géologue anglais Robert Sharp, employé de l’Union Minière, à la recherche du cuivre, fait une découverte dans le sud du Katanga.
Sur une colline près de ce qui se nommait Elisabethville (Lubumbashi), il découvre une terre multicolore, à forte dominante jaune, révélatrice de présence d’uranium. Le géologue sait que les villageois utilisent de la boue colorée pour décolorer leur corps. On lui traduisait le mot Shinkolobwe: «le fruit qui ébouillante»…
Sharp expédie les roches à l’analyse et…, surprise: elles contenaient de l’uranium à 80%, record mondial! Une publication de l’Institut Royal Colonial Belge s’intéresse à ce gisement.
L’usage originel de ce minerai était de servir comme agent de teinture pour l’industrie de la céramique. Ce minerai produisait les couleurs jaune citron, orange et vert en fonction de la concentration du minerai. Pierre et Marie Curie démontrèrent que le radium pouvait être utilisé dans le traitement du cancer, ce qui leur valut le Nobel de Physique en 1903 et la médaille Davy, distinction scientifique décernée annuellement par la Royal Society qui récompense des scientifiques pour des travaux exceptionnels. La découverte de Pierre et Marie Curie créa un marché pour l’uranium dont la radium est un sous-produit.

LE SANG GLACE.
En 1938, Edgar Sengier, ingénieur civil des mines (1903), directeur de la Société Générale et directeur général de l’Union Minière du Haut-Katanga (UMHK), filiale de l’Union Minière, société du groupe de la Société Générale de Belgique, apprend de scientifiques britanniques les possibilités futures de l’uranium découvert au Katanga, zone qualifiée de «scandale géologique» par le géologue belge Jules Cornet qui y avait effectué des prospections, découvrant la multiplicité et la richesse des minerais qu’on y trouve. Les Britanniques avaient averti le Belge en ces termes: «Soyez prudent et n’oubliez jamais que le matériau en votre possession pourrait signifier une catastrophe pour votre pays s’il tombait entre des mains ennemies». Une menace à peine voilée sur le risque que Sengier faisait courir à son pays d’être frappé par un désastre. En fait, les Britanniques expliquèrent que la Belgique allait être rayée de la carte du monde par les Alliés (Etats-Unis, Canada et Royaume-Uni) si jamais ce minerai tombait entre les mains ennemies (Allemagne nazie, URSS, Japon, etc.). Le Belge a le sang glacé. Comprenant que ce produit stocké à Shinkolobwe sans servir à aucun usage pourrait devenir décisif en temps de guerre, il ordonna en 1939 que la moitié du stock, soit un millier de tonnes, soit mise en lieu sûr. Rien de plus rassurant que de l’expédier aux Etats-Unis.
La guerre éclatée, Sengier se mit à l’abri à New York. Il fit mettre son pactole (2007 fûts de minerai d’uranium radioactif secrètement débarqué d’un bateau en provenance du Congo), dans un entrepôt de Staten Island, au 2377-2387 Richmond Terrace, à New York. Il n’informa personne de la présence de ce produit hautement stratégique et radioactif. En septembre 1942, le colonel (devenu depuis général) Kenneth Nichols, est chargé par le patron du Projet Manhattan - le nom de code du projet de recherche, mené par les États-Unis avec la participation du Royaume-Uni et du Canada, qui produisit la première bombe atomique lors de la Seconde Guerre mondiale - le général Leslie Groves, de trouver de l’uranium. L’officier rendit visite à Sengier à son bureau de New York. Il demanda au Belge si l’Union Minière pouvait fournir de l’uranium, précisant qu’il comprenait que cette demande serait peut-être difficile à satisfaire rapidement. La réponse de Sengier est entrée dans les manuels d’histoire: «Vous pouvez avoir le minerai maintenant. Il est à New York, 1.000 tonnes. J’attendais votre visite».
Immédiatement, Sengier établit un contrat de vente et le minerai de Staten Island fut transféré à l’armée américaine qui obtenait en même temps une option sur les 1.000 tonnes encore stockées à Shinkolobwe. Depuis 1939, la mine de Shinkolobwe était désaffectée, et était sous eau. L’ US Military y expédia un contingent de son corps du Génie pour la remettre en activité, étendre les aérodromes de Léopoldville (Kinshasa) et Élisabethville, et établit des installations portuaires à Matadi, sur le fleuve Congo en vue de leur expédition. L’exploitation de Shinkolobwe put alors reprendre et on estime qu’entre 1942 et 1944, 30.000 tonnes de minerai furent vendues à l’armée américaine. Les Américains tenaient à obtenir l’exclusivité du minerai de Shinkolobwe, ce que Sengier leur refusait. Les Américains firent cependant entrer les différents gouvernements belges dans le jeu des discussions et, avec l’appui du gouvernement britannique, acquirent le droit exclusif sur l’uranium de Shinkolobwe dans le cadre de négociations qui impliquèrent le gouvernement belge en exil à Londres (même si seul Sengier fut apparemment au moins partiellement mis dans la confidence du projet Manhattan).
Ces accords particuliers, signés entre les États-Unis, le Royaume-Uni et la Belgique, avaient une durée de 10 ans et perdurèrent après la fin de la guerre. Ils expliquent notamment la facilité avec laquelle la Belgique a pu se relever des conséquences de la guerre, contrairement à la France, n’ayant contracté aucune dette importante à l’égard des grandes puissances financières. Mais des parlementaires belges et journalistes contribuèrent à alerter l’opinion publique belge quant à la teneur de l’accord belgo-américain qu’ils considéraient comme guère favorable à la Belgique. Le résultat fut une renégociation de 1955 particulièrement bien menée par Pierre Ryckmans, l’ancien gouverneur du Congo belge pendant toute la guerre et organisateur de l’effort de guerre économique du Congo en faveur des alliés. Au terme de cette négociation, la Belgique n’obtint pas seulement une substantielle rallonge de payement mais aussi un accès aux brevets américains secrets dont les chercheurs et ingénieurs du centre de Mol et de toutes les centrales nucléaires belges ont su tirer partie dans les décennies suivantes. La Belgique a, en effet, bâti, à la fin du xxe siècle, une industrie nucléaire performante produisant 60% de l’électricité du pays, en plus, entre autres résultats, de la production d’isotopes pour la médecine et des procédés de recyclage de déchets des centrales pour en faire un combustible réutilisable, le mox, et des travaux en vue de l’ensevelissement dans des couches argileuses stables des déchets non recyclables.
En 1946, Sengier retourna aux États-Unis où il reçut des mains du général Groves - le patron du Projet Manhattan, qui coûta 26 milliards de nos dollars - la Médaille du mérite pour sa contribution à la victoire alliée. Il était le premier citoyen non américain à recevoir cette distinction créée en 1945 par un décret présidentiel.
À l’époque, les restrictions sur l’information du temps de guerre n’étaient pas totalement levées, et si la citation mentionnait les «services rendus dans le cadre de la fourniture de matériau», elle ne détaillait pas à quel point les initiatives de Sengier avaient permis de modifier le cours le l’histoire. Sengier fut également fait Chevalier commandeur honoraire1 de l’Ordre de l’Empire britannique (KBE, 1956), Commandeur de la Légion d’honneur française, et Officier de l’Ordre de Léopold et de l’Ordre de la Couronne par le gouvernement belge.
En 1948, il fut honoré par la communauté scientifique quand son nom fut donné à un nouveau minerai radioactif découvert au Congo, la «sengierite».
L’homme resta directeur de la Société générale de Belgique et de l’Union minière jusqu’en 1949. Jusqu’en 1960, à l’indépendance du Congo, le Belge fit partie du conseil d’administration de la Société générale de Belgique et de l’Union minière et se retira à Cannes, où il mourut en 1963.

LE GACHIS.
Il est clair que le Congo a été du bon côté de l’Histoire. Par ses mains et par son sous-sol dont l’apport a pesé sur le cours de l’histoire de la guerre et permit la victoire des Alliés, il a fortement participé à l’effort de guerre. Mais c’est la Belgique - la puissance tutélaire - qui en tire tout le profit. Elle aussi se trouve du bon côté de l’Histoire. Primauté du droit et de la morale, cette position refrène les visées des Grandes puissances qui ne peuvent lui ravir le Congo ou lui faire la guerre tant qu’elle garde en bon père de famille le trésor de l’Humanité…
Mais voilà qu’en 1960, avec le mouvement des indépendances, tout périclite. L’élite congolaise veut l’indépendance. La Belgique hésite, et offre un plan de trente ans (Plan Jef van Bilsen, du nom de son concepteur, docteur en droit, professeur à l’Université de Louvain et Commissaire du Roi à la Coopération au développement, de 1964 à 1965). Le Plan veut que l’élite congolaise soit préparée avant d’accéder à l’indépendance. Impossible, l’élite est pressée de reprendre les rênes du pouvoir d’Etat, quoi qu’il en coûte. Un contre-manifeste veut l’indépendance «immédiatement» et, «dans la plus totale improvisation», la Belgique accède à la demande. Le décor de la «crise congolaise» est planté… Emery Patrice Lumumba, un Tetela (Kasaï Oriental), ancien agent des comptes chèques postaux de Stanleyville (Kisangani), où il a été jugé et condamné en 1956 à un emprisonnement d’un an pour avoir détourné de fonds, a travaillé dans une mine au Sud-Kivu, puis dans une brasserie à Léopoldville (Kinshasa), devenu journaliste, joue, avec Joseph Kasa-Vubu, un Muyombe de Tshela au Kongo Central, enseignant exclu du grand-séminaire - trop indépendant pour devenir prêtre catholique - joue les premiers rôles des luttes pour l’indépendance. Si ailleurs en Afrique (Sénégal, Côte d’Ivoire, Togo, Gabon, Cameroun, etc.), la nouvelle élite sauf exception joue la tempérance avec les puissances tutélaires qui offrent postes ministériels dans les anciennes métropoles (Senghor, Houphouët-Boigny, etc.) et positions enviées dans la haute fonction publique en l’aidant à s’initier aux nouvelles responsabilités politiques qui l’attend, le Congo au sous-sol qui recèle des ressources fabuleuses, trésor disputé de l’Humanité, s’est trouvé aux côtés de l’Occident triomphant, perd son destin et voit sa classe politique maîtrisant à peine les rudiments de la politique internationale être tentée par le communisme vu de l’Occident comme un ennemi exécrable à éradiquer. Les Congolais savent désormais - par l’actualité internationale récente - la place de leur pays quand l’Occident s’ingénie à Genève des mois durant dans le dossier du nucléaire iranien.
Wikipedia: «Le 30 juin, lors de la cérémonie d’accession à l’indépendance du pays, Lumumba - qui a définitivement largué les libéraux et qui s’est entouré de conseillers étrangers de gauche - prononce un discours virulent dénonçant les abus de la politique coloniale belge depuis 1885. Durci par l’expérience de son arrestation, et, face à la surenchère anti belge d’une partie de la presse internationale, il prend le contrepied de la politique modérée de ses débuts telle qu’on peut la découvrir dans son livre (publié après sa mort). Au lieu de s’adresser au roi des Belges présent à la cérémonie, et qui venait de prononcer un discours paternaliste convenu avec le président Kasavubu, Lumumba commence son allocution par une salutation «aux Congolais et Congolaises, aux combattants de l’indépendance». Son discours, qui doit lui permettre de l’emporter sur Kasavubu dans l’opinion des Congolais politisés, proclame vivement que l’indépendance marque la fin de l’exploitation et de la discrimination et le début d’une ère nouvelle de paix, de justice sociale et de libertés. Le roi des Belges se sent offensé alors qu’il se considère comme le père de l’indépendance congolaise ayant été l’auteur, en janvier 1959, d’un discours radiophonique par lequel il est le premier Belge à annoncer officiellement qu’il fallait mener le Congo Belge à l’indépendance «sans vaine précipitation et sans atermoiement funeste». Baudouin veut se retirer et regagner Bruxelles, le premier ministre belge Gaston Eyskens parvient à l’en dissuader et, le soir même, lors d’un banquet réunissant hommes politiques congolais et belges, Patrice Lumumba s’efforce de rectifier le mal que ses paroles ont pu provoquer en prononçant un discours qui se veut lénifiant dans lequel il évoque un avenir de coopération belgo-congolaise».
Le mal est fait. Il est profond. «Les effets du premier discours de Lumumba, retransmis par la radio, se font rapidement sentir dans la population congolaise. Les paroles en sont interprétées comme anti-belges, alors que les fonctionnaires belges restent présents à tous les échelons de l’administration congolaise et que, dans l’armée, le cadre d’officiers reste également belge en attendant la formation des premières promotions d’officiers congolais. Cette situation provoque, dans quelques casernes, une révolte qui gagne des populations civiles, surtout dans la capitale Léopoldville. Des officiers et aussi des cadres belges de l’administration sont chassés, malmenés et quelques-uns sont tués. Des émeutes visent les entreprises des blancs, des pillages ont lieu, des femmes européennes sont violées. Dès lors, une grande majorité de cadres européens du gouvernement et des entreprises - et pas seulement les Belges - prennent alors la fuite avec leurs familles. Lumumba en profite pour évincer les officiers belges et décrète l’africanisation de l’armée, tout en doublant la solde des soldats. La Belgique, jugeant qu’on ne peut plus avoir confiance dans le gouvernement congolais et dans son armée pour rétablir la sécurité, répond par l’envoi de troupes pour protéger ses ressortissants à Léopoldville, la capitale située dans le Bas-Congo, mais aussi dans d’autres régions».
On connaît la suite tragique! Au Katanga, la Belgique pousse un Chrétien, anti-communiste, pro-occidental, ancien comptable Moïse Kapenda Tshombé à prendre le pouvoir. C’est la sécession katangaise. Il explique «faire sécession du chaos» qui règne à Léopoldville. Il appelle à la poursuite des liens privilégiés avec la Belgique et avec l’UMHK. Des troupes spéciales belges - des paras-commandos - débarquent au Katanga, suivis de 11.000 soldats belges acheminés en dix jours. Une intervention militaire qui surprend à l’étranger par l’ampleur des moyens mis en œuvre et par la rapidité de son déploiement.
Voulant profiter elle de minerais du Katanga, la France envoie à Moïse Tshombe un renfort inespéré: le mercenaire Bob Denard qui débarque avec ses hommes.
A son tour, le dissident lumumbiste Albert Kalonji Ditunga Mulopwe, un assistant agronome, proclame l’indépendance du Sud Kasaï. A Kinshasa, tentatives d’assassinat de Lumumba, arrestation, transfert au Katanga, assassinat par des Belges et des pro-Belges.
Et, last but not least, coup d’Etat (soutenu par la CIA) contre le nonchalant Kasavubu. L’ancien secrétaire-comptable et journaliste de la presse congolaise pro-belge Joseph Désiré Mobutu a pris le pouvoir. Au Kwilu, retour de Chine via le Caire en pointe avec l’anti-colonialisme, le pro-Lumumbiste Pierre Mulele lance ses jeunesses dans la brousse, massacre la population, pille couvents et œuvres des missionnaires catholiques pro-occidentales, fait exécuter colons européens et pro-régime, s’apprête à prendre le pouvoir dans la Capitale mais est stoppé à Masimanimba qui a érigé une digue pro-régime imprenable.

LES PRO-BELGES.
Seule issue: atteindre Brazzaville où trône un régime ami. Mulele y parvint par le Kwilu à bord d’une pirogue mais le socialiste Marien Ngouabi le livre à Bomboko, l’envoyé de Mobutu, craignant des représailles de «l’homme à la toque de Léopard». Dès le lendemain, Mulele est «châtié», publiquement torturé, se voit les yeux, les oreilles, le nez et les parties génitalesarrachés. Les membres amputés, mais toujours vivant, le chef rebelle est enfoui dans un sac poubelle et jeté dans le fleuve Congo. Mobutu triomphe. Il peut être reçu à la Maison Blanche, célébré comme le grand ami du monde libre, le défenseur des intérêts de l’Occident en Afrique. Il sera reçu 24 fois par la famille Bush, notamment à la résidence d’été sur Walker’s Point, à Kennebunkport et qui a adopté l’un de ses enfants… Avec le groupe de Binza et la bénédiction de l’Occident, Mobutu peut régner sur le Zaïre et le diriger de main de fer. Il peut se permettre tous les excès dans un contexte de guerre froide et au nom de la stabilité quand survient l’écroulement du Mur de Berlin. L’Histoire a changé de cours… C’est le secrétaire d’Etat James Baker qui l’en avertit sur son yacht Le Kamanyola qui a jeté les amarres à N’sele avant que tous les services américains (CIA, Pentagone, Département d’Etat) conduits par l’ambassadeur Bill Richardson ne viennent lui faire les adieux des Américains («time is over») et le prévenir que s’il se maintenait au pouvoir, face à l’avancée des troupes de Laurent-Désiré Kabila, soutenues par une alliance régionale de «l’Afrique qui gagne», il serait abattu et son corps traîné à travers les rues de Kinshasa comme un chien! Mobutu affaibli et en pleurs revenait de Lausanne où il luttait contre un cancer de la prostate en phase terminale. L’Afdl faisait rage, des officiers loyalistes l’ont trahi. Laurent Désiré Kabila faisait son entrée dans Kinshasa libérée…
Le Congo a échoué à se faire reconnaître son statut privilégié de pays stratégique (Mobutu l’avait compris et en a tiré profit). Notre pays s’est éloigné de sa trajectoire, abandonnant son destin. Dans la sous-région, le Cameroun, le Gabon, etc., sont restés dans leur orbite. L’Angola, ex-marxiste a négocié sa mue. Comme le Congo voisin. Le Rwanda nous a-t-il pris notre place? A terme, rien n’est moins sûr...
LE SOFT INTERNATIONAL.


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Portrait de T. MATOTU