Tshisekedi réitère son appel aux Nations à prendre des sanctions contre le régime de Kagame
  • jeu, 26/09/2024 - 12:59

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1619|JEUDI 26 SEPTEMBRE 2024.

Il a le Rwanda, son régime d'aujourd'hui. Le Rwanda et le régime de Paul Kagame. Hier comme aujourd'hui. Nul ne saura dire demain que le président congolais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui, hier, avait approché le président rwandais, lui avait proposé, en signe de paix, un partenariat, dans le secteur des mines, gagnant-gagnant, entre deux pays frères, aurait pu, depuis cette énième guerre que mène le Rwanda de Paul Kagame contre son pays, le Congo, se trouver face à la communauté internationale et oublier de parler de cette guerre de l'Est qui fait des milliers de morts, pousse des milliers de Congolais à quitter leurs domiciles, à aller trouver refuge ailleurs, loin de chez eux, dans des conditions atroces, cette guerre que mène le Rwanda de Paul Kagame contre le Congo.

Hormis l'année 2020 qui fut marquée par la pandémie du Covid-19, le président congolais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo n’a jamais manqué ce rendez-vous annuel de New York depuis qu'il est à la tête du pays.

Pour la cinquième fois qu'il prenait la parole devant l'Assemblée Générale des Nationale Unies - la 79ème session - le président congolais a, mercredi 25 septembre 2024, dans son discours à New York, réitéré son appel à la communauté internationale à prendre des sanctions ciblées contre le régime rwandais de Paul Kagame.

Le président congolais a accusé, sans mâcher les mots, le régime de Kagame, de déstabiliser la partie Est de son pays, en appuyant la rébellion du M23 qu'il a qualifiée de «terroriste et ses supplétifs».

«LE RWANDA, LE RWANDA».
«La situation dans l’Est de la République Démocratique du Congo est particulièrement préoccupante. La résurgence du groupe terroriste M23, soutenu par le Rwanda, a provoqué une crise humanitaire sans précédent, avec près de 7 millions de déplacés internes. Cette agression constitue une violation majeure de notre souveraineté nationale.

Nous appelons la communauté internationale à condamner fermement ces actes et à imposer des sanctions ciblées contre le Rwanda pour son rôle déstabilisateur. Nous exigeons le retrait immédiat et inconditionnel des troupes rwandaises de notre territoire. Bien que les récentes initiatives diplomatiques, telles que les pourparlers de Luanda, soient encourageantes, elles ne doivent aucunement occulter l’urgence de cette action essentielle».

De poursuivre : « La République Démocratique du Congo s’engage activement à établir une paix durable dans l’Est du pays et à promouvoir le développement économique ainsi que le bien-être social des communautés meurtries par ce conflit armé. Elle ne ferme, cependant, pas la porte à toute opportunité qui l’amènera à cette paix tout en aliénant pas sa souveraineté, encore moins son intégrité territoriale.

Dans cette optique, elle est résolument engagée dans la mise en œuvre de la feuille de route adoptée dans le cadre du processus de Luanda, que je soutiens fermement, qui promeut un dialogue de haut niveau visant à restaurer la confiance entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda, tout en minimisant le risque que la crise sécuritaire actuelle ne dégénère en conflit régional. En outre, mon pays demeure ouvert à toute autre initiative de nos partenaires qui concourrait à l’atteinte de cet objectif noble de paix».

Et, toujours sur la paix dans la sous-région : « La République Démocratique du Congo réaffirme sa ferme volonté de garantir une paix durable. Sous mon impulsion, nous sommes résolus à poursuivre la mise en œuvre du Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation, le P-DDRCS, clé de notre stratégie nationale pour désarmer, démobiliser et réintégrer les combattants, en leur offrant des perspectives économiques viables et durables ; tout en stabilisant les zones touchées par les conflits.

En assurant une transition post-Monusco, nous priorisons également le rapatriement des combattants étrangers. Le P-DDRCS est un levier crucial pour la paix en République Démocratique du Congo, et j’invite nos partenaires et amis à le soutenir. Par ailleurs, des milliers de victimes du génocide pour des gains économiques en République Démocratique du Congo (en abrégé GENOCOST) continuent de subir les conséquences dévastatrices d’un passé marqué par la violence et l’impunité. Reconnaître et traiter les effets de cette tragédie est crucial pour favoriser le rétablissement et la reconstruction des communautés touchées.

Au-delà de l’aide humanitaire immédiate, une approche à long terme centrée sur la justice, la réconciliation et le développement durable est essentielle pour permettre aux victimes de se reconstruire et de retrouver une vie digne. C’est pourquoi le Gouvernement de la République Démocratique du Congo a décidé d’institutionnaliser la journée du 2 août, journée du GENOCOST, dédiée aux victimes des crimes odieux perpétrés par des rebelles soutenus par des multinationales et des États de la région. Cette journée incarne une communion nationale, permettant de confronter un passé douloureux pour aller de l’avant.

Elle est essentielle pour renforcer la conscience historique de notre pays et affirmer la détermination de la nation à prévenir la répétition de telles barbaries».

Notons que dans son discours, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a cité l'ancien Secrétaire général de l’ONU, Dag Hammarskjöld, mort au Congo, «dont le sacrifice en faveur de la paix en République Démocratique du Congo, a-t-il déclaré, nous rappelle la gravité de notre mission, et qui a déclaré: « Le but de l’ONU n’est pas d’emmener l’humanité au paradis, mais de la protéger de l’enfer ».
D. DADEI.


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