À Istanbul, Erdogan annonce son engagement pour le Continent
  • lun, 20/12/2021 - 13:35

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1542-1543|LUNDI 20 DÉCEMBRE 2021.

Dans ce qui pourrait être l'un de ses derniers déplacements à l'étranger au titre de président en exercice de l'Union Africaine, le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo était le week-end à Istanbul, en Turquie, avec seize Chefs d’État africains et 102 ministres du Continent noir autour du président turc Recep Tayyip Erdogan. Il prenait part au IIIème sommet Turquie-Afrique placé sous le thème «partenariat renforcé pour un développement et une prospérité mutuelle».

Grande ville turque à cheval entre l'Europe et l'Asie, Istanbul est séparée par le détroit du Bosphore. Sa vieille ville reflète les influences culturelles des nombreux empires qui ont régné sur Istanbul.

Au Palais des Congrès de cette ville, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a plaidé à Istanbul pour un véritable partenariat gagnant-gagnant entre l’Afrique et la Turquie, dans son discours samedi 18 décembre, selon un texte du compte Twitter de la présidence congolaise.

Le président congolais ainsi que ses homologues nigérian Muhammadu Buhari, somalien Mohammed Farmajo, centrafricain Faustin-Archange Touadera, mauritanien Mohamed Ould Ghazouani, éthiopien Abiy Ahmed Ali, comorien Azali Assoumani, rwandais Paul Kagame, djiboutien Ismail Omar Guelleh, ainsi que le président du Conseil présidentiel libyen Mohammed el-Menfi étaient présents à ce sommet ouvert la veille 17 décembre, et destiné à renforcer le partenariat avec le continent dont le Chef de l’État turc Recep Tayyip Erdogan a visité plus d’une trentaine de pays.

Un sommet qui s’est tenu deux mois après un Forum économique, centré sur les investissements et les échanges et a donné lieu à de nombreux entretiens bilatéraux avec les responsables turcs.

EXPERTISE ET INVESTISSEMENTS.
Le premier sommet du genre s’était tenu en 2008 à Istanbul et le second en 2014, à Malabo, en Guinée Équatoriale. Lors d'une conférence de presse conjointe tenue avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan et avec le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, le président congolais a déclaré que le sommet du partenariat Turquie-Afrique «»entrera dans l'histoire des relations d'Ankara avec les pays du Continent, et que ces derniers surmonteront les défis grâce à la coopération bilatérale avec la Turquie».

Au titre de président en exercice de l'Union africaine, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a déclaré que les pays du Continent ont besoin d'expertise et d'investissements pour résoudre les problèmes auxquels ils sont confrontés, et que la Turquie est un pays qui accorde une attention particulière au continent africain et le soutient, ajoutant : «Nous surmonterons les défis ensemble».

Le président congolais a remercié le président Erdogan au nom des peuples d'Afrique, notant que la Turquie était et reste un pays hospitalier, manifestant la volonté de parvenir à un profit mutuel avec les pays du Continent. Il a souligné que les entreprises privées turques ont fait d'importants investissements dans de nombreux pays africains, et que les travaux en cours dans le cadre du sommet du partenariat Turquie-Afrique sont autant d'étapes pour consolider ce qui a été réalisé.

Puis : «L'Afrique a de nombreux défis à relever, et il y a encore beaucoup à faire, notamment en termes d'infrastructures, car l'Afrique veut créer une zone de libre-échange continentale, et pour cela elle (la Turquie) a intérêt à être en relation plus étroite avec le continent».

«NOS FRERES ET SŒURS AFRICAINS».
Recep Tayyip Erdogan a salué les avancées constatées dans la coopération entre l’Afrique et la Turquie sur la base du «partenariat équitable» et sur le principe de gagnant-gagnant. «Nous avons embrassé de nouveau nos frères et sœurs africains et nous avons essayé, en même temps, de faire avancer notre coopération sur la base du «partenariat équitable» et sur le principe de «gagnant-gagnant».

Nous avons toujours rejeté le regard hautain, impoli, plein d’orientalisme sur le Continent. Notre coopération qui a pris de l’élan avec l’ouverture à l’Afrique est parvenue à une structure intégrale lorsque nous sommes devenus le partenaire stratégique de l’Union Africaine en 2008», a-t-il dit, selon un texte lu sur le compte Twitter de la présidence turque.

Tout en rappelant qu’ils ont ouvert une nouvelle page dans les relations avec le continent en déclarant 2005 «l’année africaine» en Türkiye, Erdogan a dit : «Grâce à nos efforts conjoints, nous avons porté les relations turco-africaines à des niveaux inimaginables il y a seize ans». Il a souligné l’importance des forts liens remontant au IXème siècle entre le peuple turc et les peuples africains.

«Les mosquées centenaires, les bibliothèques, les khans, les portes, construits dans différentes villes du continent, ne sont que quelques-uns des symboles d’amitié entre nous. Nous rencontrons les empreintes de notre histoire commune dans tous les coins du Continent, du Soudan à la Libye, de Harar au Cap, de Mogadiscio à Timbuktu. Nous savons que notre guerre d’indépendance que nous avons menée contre les envahisseurs à l’époque, a donné de l’espoir et du courage aux peuples africains», a-t-il rappelé.

« Le potentiel réel entre nous va bien au-delà de nos objectifs actuels », a-t-il insisté. Le volume d’échanges entre la Turquie et l’Afrique est passé en vingt ans de 5,4 milliards de $US à 25,3 milliards en 2020. Sur les seuls onze premiers mois de 2021, il a atteint 30 milliards de $US, a précisé Recep Tayyip Erdogan qui déclare viser un objectif de 75 milliards pour l’avenir.

VACCINS ANTI-COVID À L'AFRIQUE.
Ankara s’est beaucoup investi en Afrique ces deux dernières décennies sous les auspices de son président pour renforcer et développer les liens diplomatiques mais aussi économiques et commerciaux, en particulier dans le domaine de la défense. Il a promis d’envoyer 15 millions de doses de vaccins anti-Covid en Afrique.

Il a annoncé que son pays prendrait en charge l’acheminement de ces doses destinées à enrayer la propagation de la pandémie sur le continent. «Les chercheurs turcs ont développé leur propre vaccin, le «Turkovac» et déposé une demande d’approbation d’urgence. Dès que ce sera fait, ce vaccin sera partagé avec l’Afrique», a-t-il déclaré.

Il a exprimé le souhait de renforcer les échanges avec l’Afrique dans un grand nombre de domaines, la santé, la défense, l’énergie et l’agriculture et les technologies.
avec AGENCES.


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