Malgré la bourrasque, le navire amiral national vogue
  • lun, 23/01/2012 - 19:45

Le ministre Augustin Matata Ponyo Mapon jeudi 19 janvier 2012 debout devant sa chaire dans le hall du rez-de-chaussée de son cabinet face au gotha diplomatique du pays: communiquer en direct avec les représentants des partenaires au Développement afin d’éviter tout malentendu. LE SOFT NUMÉRIQUE.

LE SOFT INTERNATIONAL 1ERE ÉD. N° 1147 DATÉ 23 JANVIER 2012.
Jamais la sphère économique et financière n’avait aussi bien résisté aux chocs politiques. Jamais les perspectives économiques n’avaient été aussi prometteuses. Jamais le bâtiment public, tiré par le secteur privé, n’avait autant explosé. Jamais le nombre de banques créées par les privés n’avait augmenté aussi sensiblement. Jamais les infrastructures publiques n’avaient autant été construites sur fonds publics depuis l’indépendance. Jamais le pays n’avait mis autant d’argent pour le financement de ses élections. Jamais depuis plus de deux décennies stabilité politique et stabilité économique ne s'étaient autant données rendez-vous comme aujourd’hui.
Le ministre Matata Ponyo Mapon se trouvait le 19 janvier 2012 dans le hall du rez-de-chaussée de son cabinet pour communiquer en première ligne. Tout à son honneur. Malgré des avis de tempête force 10, des pans entiers du pays sont à l’œuvre. L’étranger a soif de la plus exacte information. Le navire amiral national vogue malgré la bourrasque. Le crédit international revient au galop. Le miracle éclot, les finances publiques sont bien tenues. Le franc va. L’art de tenir le gouvernail d’un vaissau par mauvais temps.

Augustin Matata Ponyo Mapon a tracé en fin de semaine dans le hall plein comme un œuf du rez-de-chaussée de son cabinet aseptisé, la ligne de ce qu’au plan économique, l’année 2012 sera pour le pays.

Le ministre des Finances situe son action dans la durée et fait fi de la bourrasque politique annoncée mais maîtrisée. Il ne manque pas d’argument.

«Une économie qui a l’ambition d’être moderne et performante ne peut pas se gérer exclusivement dans une perspective de court terme», déclare le ministre comme pour dénoncer un environnement installé.

DU BEAU MONDE CE JEUDI 19 JANVIER.
Debout devant le pupitre gravé de lettres «Ministère des Finances», face aux plus hauts représentants des partenaires bi et multilatéraux, l’argentier national annonce qu’il a mis en œuvre plusieurs cadres de travail - des «cellules» - dont le plus emblématique est celui qui se consacre à la réflexion stratégique et de prospective et qui a reçu mission en synergie avec d’autres services de l’Etat - Plan, Budget, Economie nationale ainsi que la Banque Centrale - d’aider le ministère des Finances et le gouvernement «à construire une vision globale de l’économie nationale, avec un regard particulier sur les grands enjeux et défis auxquels notre pays se trouve confronté».

La Cellule de réflexion stratégique et de prospective a aussi mission «de prédire l’incidence prévisible des chocs exogènes auxquels l’économie est susceptible d’être confrontée sur les Finances publiques nationales et pouvoir aider le gouvernement à mieux suivre l’évolution des marchés des matières premières intéressant la RDC, ainsi que la situation des principaux secteurs de l’économie nationale».

Du beau monde ce jeudi 19 juillet boulevard du 30 juin, peu avant midi pour entendre le ministre Matata Ponyo à n’en point douter l’un des plus importants sinon des plus puissants du Gouvernement.

Qui annonce à un gotha d’ambassadeurs et chefs de missions diplomatiques et à des représentants des partenaires au développement charmés que l’année dernière, son ministère a retourné à son collègue du Budget - en clair a éconduit - des demandes de paiement d’un total de CDF 396 milliards et qui s’est juré de veiller comme à la prunelle de ses yeux à la qualité... de la dépense. Et a mis fermement au pain sec certains de ses collègues...

Que les temps ont changé!

Dans le passé, il a suffi à quiconque d’ergoter sur un paiement liquidé ou non par un service qui a ou non autorité de le faire pour que le casse-pieds, avant d’aller paître ailleurs, se retrouve entre quatre murs happé dans la rue, dans son bureau ou à son domicile sur ordre du plus simple galonné ou du plus minuscule libano-pakis!

Certes, ce bras de fer permanent du ministre Matata - qui assume son nom (Matata en Lingala ou en Swahili se traduit par complication, problème, etc.) comporte un niveau de risque qu’il n’est possible de tenir qu’en s’assurant d’une armature en haut lieu.

Volontiers, Matata avoue que le Président Joseph Kabila est l’homme qui a pu permettre la conduite et la poursuite de cette politique de rigueur...

«LA STABILITÉ MONÉTAIRE NOTRE PASSION».
A ce rez-de-chaussée où un service traiteur d’un grand restaurant de la place a apprêté un méchoui - l’occasion du bilan et perspectives de la R-dC est aussi celle d’échange des vœux pour 2012, l’utile et l’agréable! -, derrière le ministre s’affiche le slogan: «la stabilité monétaire notre passion», ces deux derniers mots en lettres capitales inscrites en lettres d’or - afin que nul n’en ignore rien! Ce n’est pas vain puisqu’un graphique dont la ligne part du point 135 le plus élevé s’écrase sur le plancher 0 soutient l’ambition!

Plus loin sur une feuille bâchée: si «la stabilité monétaire notre passion» est toujours là, se déploie devant le gotha, une autre ambition plus forte celle-ci: «Notre rêve: la croissance économique à deux chiffres»!

Dans cet immeuble massif en forme de pyramide fait de béton armé et de verre teinté, l’hymne pourrait être «la stabilité monétaire notre passion; la croissance économique à deux chiffres notre rêve».

Dans l’intervalle, à fin décembre 2011, le taux de croissance du pays se situe à près de 7%, soit bien supérieur au 6,5% prévu; l’inflation à 15,4%, inférieure au 17% de départ. Hormis l’inflation «importée» - l’incidence sur les prix intérieurs de l’envolée des cours des produits alimentaires et énergétiques sur les marchés mondiaux - le taux d’inflation n’aurait pas dépassé 7% en 2011n assure le ministre!

Quant au CDF - le Mwana Mpwo, le flagship, le navire amiral de l’économie nationale -, il a affiché une stabilité qui laisse pantois. Fin décembre, le franc était à 910,64 CDF pour 1$US alors que fin 2010, 1$US s’échangeait contre 915,13 CDF. Une appréciation de 0,5%!

Quant aux liquidités intérieures, à fin décembre 2011, le niveau de la masse monétaire hors provisions et dépôts en devises se situait à 12,1 %, inférieur à l’objectif du programme à cette date, atteignant 749,7 milliards de CDF contre un niveau programmé de 853,1 milliards.

LES SEPT «JAMAIS» DE MATATA PONYO.
Les opérations financières de l’Etat se sont soldées par un déficit cumulé de 132,2 milliards de CDF à fin décembre 2011 du fait essentiellement du paiement de la dette extérieure, soit 0,9% du PIB. Les réserves internationales atteignent 1,244 milliard de dollars américains, représentant 7 semaines d’importations des biens et services. De là les 7 jamais de Matata:
 Jamais la sphère économique et financière n’avait aussi bien résisté aux chocs politiques de toute nature,
 jamais les perspectives économiques n’avaient été aussi prometteuses,
 jamais le bâtiment public, tiré par le secteur privé, n’avait autant explosé,
 jamais le nombre de banques créées par les privés n’avait augmenté aussi sensiblement,  jamais les routes, les écoles et les hôpitaux n’avaient été construits ou réhabilités sur fonds publics de cette manière depuis l’indépendance,
 jamais le pays n’avait mis autant d’argent pour le financement de ses élections,
 jamais la stabilité politique et économique ne se sont données rendez-vous comme aujourd’hui, depuis plus de deux décennies.
Exemple: la firme américaine de Tenge Fungurume annonce qu’elle va passer sa production du cuivre de 127.000 tonnes aujourd’hui à 147.000 t en 2012 et, dès 2013, à 200.000 t!

Dans tous les secteurs, les carnets de commande affluent. Aux ports et aéroports, les importations ont repris de plus belle. L’environnement économique de confiance étant réalité.

Du coup, à l’appel de l’opposition, l’hameçon des «villes mortes» ne prend plus, les opposants paraissent sonnés, le peuple trouve du travail et espère très bientôt retrouver du pouvoir d’achat!

Salut l’Artiste!

En intégralité ce premier discours de 23 pages de Matata que d’aucuns qualifient de Discours Législature transmis sur des écrans vidéo installés au-dessus de l’immense hall redessiné pour l’occasion et qui fait certainement jaser la ville haute. Ci-après (édition papier):

T. MATOTU.

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