Le président candidat met en rang ses équipes de campagne
  • mer, 03/05/2023 - 09:54

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.

Le Soft International n°1581|MARdi 2 MAI 2023.

Un mois d’avril bien rempli pour la coalition électorale du président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, l’Union Sacrée de la Nation. Signature mercredi 5 avril de la charte constitutive par plus de 400 partis politiques. Le mythique Salon Congo du Pullman Hôtel (ex-Grand Hôtel du Congo, ex-Hôtel InterContinental Kinshasa) était rempli comme un œuf. Réunion de prise de contact jeudi 20 avril dans la grande salle des fêtes du 1er étage du plus grand hôtel du pays, le Fleuve Congo Hôtel. Nul doute, les organisateurs avaient sous-estimé les présences. Ils ont dû ouvrir une nouvelle salle attenante afin d’accueillir tout ce monde qui se bousculait aux portes. Jamais, de mémoire d’observateur, les partis politiques ne s’étaient autant bousculés aux portes d’une plate-forme électorale… On peut tout dire, l’Union Sacrée de la Nation, USN en sigle, attire. Et la finale : la sortie publique en plein cœur de Kinshasa, au Stade des Martyrs, d’une méga structure qui compterait désormais plus de 500 partis politiques. Prévue pour le samedi 22 avril, elle a été décalée, pour des raisons d’organisation, d’une semaine, le 29 septembre. Avec deux jours fériés en perspective - 30 avril, Journée nationale de l’Enseignement et 1er mai, Fête du Travail - cela avait du sens.

Petit florilège des discours entendus ce samedi 29 avril au Stade des Martyrs.

« Le Président de la République a une vision très claire pour le pays. Il est très proche des citoyens. Il a envie de relever les défis qui sont les nôtres. Nous devons travailler pour lui donner une nouvelle chance pour que sa vision soit complètement implementée », explique Jean Lucien Bussa Tongba, ministre du Commerce Extérieur. «Nous soutenons le Chef de l'État dans son action gouvernementale pour implementer sa vision mais en même temps nous sommes prêts à soutenir le président de la République comme candidat à l'élection en 2023. Nous travaillons aussi pour qu'en 2023 nous puissions donner une majorité parlementaire confortable au Président de la République », poursuit-il.

« J'accorde beaucoup plus de crédibilité à la plate-forme actuelle, l’Union Sacrée de la Nation. Elle répond aux aspirations de la population et par conséquent, il ne faut pas oublier que nous traversons une période assez difficile. Moi, j'ai vécu ça, lors de mon début de mandat à la tête du ministère des Affaires étrangères. Le pays est agressé et aujourd'hui, je crois qu'on a besoin d'une personne déterminée, d'un souverainiste qui puisse se permettre à ce que nous recouvrons l'intégrité du territoire, nous recouvrons la souveraineté de notre pays afin que finalement nous puissions aborder les prochaines échéances électorales dans des bonnes conditions et, en même temps, que le Congo soit un grand pays au cœur du continent vu sa position géostratégique », confie Léo-nard She Okitundu Lundula, lumumbiste de première heure, l’un des traditionnalistes kabilistes, depuis le père, Laurent Désiré Kabila qu’il rencontre lors des années d’exil en Suisse. Mais l’ancien Vice-premier ministre qui, comme de nombreux autres, a quitté les rangs du parti kabiliste PPRD dont il fut l’un des co-fondateurs.

BEMBA A DES CHOSES À DIRE.
Pour Jean-Pierre Bemba Gombo, Vice-premier ministre en charge de la Défense dans le gouvernement Sama II, «l’Union sacrée c’est pour tout le monde». « Toko zala na sima na ye» (Nous sommes derrière lui). « J’ai beaucoup de choses à dire mais attendons, les élections arrivent. Je vais dire des choses pendant la période électorale », poursuit-il. «Soyons unis. Notre unité enverra le message loin pour dire que le Congo est un et que personne ne pourra le diviser. L’unité, la souveraineté et l’intégrité territoriale du Congo sont non négociables. Si nous ne sommes pas unis, l’ennemi va facilement nous infiltrer. Même l’opposition, soyons unis en ce moment », surenchérit le chef du MLC. «Toza na mutu moko oyo nayebi ye. Makanisi naye ezali banda tongo ti na butu likolo ya Congo. Makanisi na ye ezali ezali bo na bulamu ya population ya Congo. Kombo ne ye Félix Tshisekedi. Toko telema biso yonso sima na ye » (Nous sommes avec quelqu’un que je connais. Du matin au soir et du soir au matin, il ne pense qu’à son pays, le Congo. Il n’a de souci que pour le bien-être de la population congolaise. Il s’appelle Félix Tshisekedi. Nous serons tous debout derrière lui).
Pour Vital Kamerhe Lwa-Kanyinginyi Nkingi, Vice-premier ministre en charge de l’Économie nationale: « Nous avons créé l’Union Sacrée pour que nous soyons ensemble afin de combattre nos ennemis. Ces ennemis viennent du Rwanda et de l’Ouganda. Ils doivent rentrer chez eux. Nous avons également initié cette Union Sacrée pour mieux diriger le pays et aussi préparer les prochaines élections tant présidentielles que législatives nationales et provinciales ».
Pour Christophe Mboso N’kodia Pwanga, président de l'Assemblée nationale, et président de la Convention pour la République, CRD, « le Congo a plus besoin de l'unité en ce moment précis. Il n'y aura pas de dialogue. Il ne faut pas rêver. Nous allons aller aux élections». Augustin Kabuya Tshilumba Mwana Bute, l'homme qui gère au quotidien le parti présidentiel UDPS, appelle au rassemblement derrière le chef de l'État pour booster le pays.
Le 28 avril, à la veille de l’événement, alors qu’elle retourne le soir à la maison à bord d’un «wewa» (taxi moto), le conducteur n'arrête d'inviter les gens dans la rue à la sortie de l’USN le lendemain, témoigne une dame. « À moi, sa cliente, il me dit : « Mère, demain, nous ne serons pas opérationnels. Il y a des bus mis à disposition pour nous sur toute la ville. Nous serons bien habillés, parce qu'après le meeting, nous aurons un moment festif avec Fatshi Béton (le président de la République, ndlr) ». Le même vendredi, des véhicules personnels et des taxis de transports en commun sont aux couleurs de la sortie de l'Union Sa-crée. « Samedi 29 avril au matin, alors que j'avais rendez-vous avec mon médecin, je me présente à 9 heures au rond-point Pompage, comme de coutume, pour trouver un taxi moto. Sur place, les femmes habillées en uniforme en pagnes, les hommes et les jeunes habillés en polos aux couleurs de leurs partis respectifs, cherchent comment se rendre au stade des Martyrs. Conséquence, pas de bus disponibles. Le représentant de chaque parti court derrière chaque bus qui arrive afin de le prendre en location pour ses camarades».
« Même le match de football n’a jamais réalisé un plein de cette taille. C’est pour la première fois que le stade des Martyrs est réellement et totalement plein», lâche un membre de l’UDPS brandissant le drapeau du parti. Puis : « avec ce plein, si j’étais Moïse Katumbi, Fayulu ou Sesanga, j’allais d’office arrêter de rêver à postuler à la présidence ».
En dépit des problèmes d’organisations inhérents à tout début mais qui doivent être repensés - l'Union Sacrée de la Nation doit revoir la machine, confier la conception et la réalisation d'événements géants à des grands professionnels - la machine de campagne est mise en place. Le Président candidat est lancé. À l'USN de fonctionner en amenant le pays à la victoire.

D. DADEI.

 

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