Kinshasa s’insurge contre la résolution 2277 du Conseil de sécurité
  • lun, 11/04/2016 - 04:43

Le gouvernement a dénoncé vendredi les contradictions qui émaillent la Résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 30 mars 2016 sur le Congo notamment le maintien en l’état du volet militaire de la Monusco en dépit des conclusions consensuelles du dialogue stratégique entre le Gouvernement et la mission onusienne et en raison de la fragilité de la situation au Burundi.

Lors d’une rencontre de clarification avec la presse autour des variantes d’interprétations de bon «nombre d’observateurs et d’acteurs politiques du pays», le ministre de la Communication et Médias Lambert Mende Omalanga et son collègue des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda Ntunga Mulongo ont expliqué que «les rédacteurs de la Résolution n’ont pas particulièrement brillé par la clarté et la logique».
Les deux ministres ont stigmatisé les tentatives de «certains Etats» de faire exercer sur leCongo une sorte de tutelle internationale ainsi que «le lobbying feutré» de quelques Etats contributeurs de troupes au sein de la Monusco qui s’efforcent d’accroître abusivement leur rôle dans la définition de la situation et par conséquent du mandat de cette mission. Pour Raymond Tshibanda Ntunga Mulongo, la pression des Nations unies et de l’opposition congolaise en faveur de la tenue de l’élection présidentielle dans les délais constitutionnels «frise l’irresponsabilité».
«On peut débattre des délais constitutionnels six mois, un an, dix ans avant les élections, il n’y a pas de problème, mais continuer à en appeler à cela à six mois, à sept mois (de l’échéance) alors que vous savez qu’objectivement il devient difficile de les faire dans ce délai, je pense que cela frise l’irresponsabilité», a-t-il affirmé.
«J’ai eu à le relever devant les membres du Conseil» de sécurité de l’ONU.
Dans sa résolution 2277 adoptée le 30 mars, le Conseil de sécurité de l’ONU a renouvelé pour un an le mandat de la Monusco.

FAIRE LE LIT DE LA VIOLENCE.
Dans ce texte, le Conseil rappelle la «nécessité» de préparer la tenue au Congo «d’élections pacifiques, crédibles, ouvertes à tous, transparentes, dans le respect des délais prévus, et notamment des élections présidentielle et législatives d’ici novembre 2016, conformément à la Constitution et dans le respect de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance». Pour M. Tshibanda, «il n’y a pas meilleure façon de faire le lit de la violence que de procéder ainsi». «Les gens doivent choisir le camp dans lequel ils veulent se trouver: ils veulent contribuer à faire monter inutilement la tension en République démocratique du Congo pour que demain les choses explosent ou ils veulent que les conditions soient créées pour des élections convenables?», s’est interrogé le ministre. «En tant que gouvernement de ce pays (...) aussi respectueux que nous voulions être des délais, le plus important c’est qu’il y ait des élections, que les élections remplissent les conditions requises pour des élections démocratiques et que les élections se tiennent dans des conditions de paix et ne perturbent pas la paix», a-t-il ajouté. Les deux ministres ont appelé les médias à intégrer toutes ces données dans leurs analyses des bras de fer annuels entre le Gouvernement et certains décideurs à New York qui travaillent au maintien du volume des effectifs militaires de la Monusco qui, dix-sept ans après sa mise en œuvre, ne se gêne pas d’étaler son impuissance.
Le ministre Mende Omalanga a appelé la classe politique congolaise à se surpasser pour faire coïncider les délais constitutionnels des scrutins avec la durée de tous les mandats sans discrimination, lors du Dialogue national politique inclusif convoqué par le chef de l’Etat et soutenu par la résolution 2277 des Nations unies. Il a convié les élites à mettre à jour des «options efficientes et opérationnelles» concernant l’actualisation du fichier électoral avec les nouveaux majeurs et l’élagage des personnes décédées, le financement des opérations électorales et la sécurisation de ces dernières. «On peut estimer aujourd’hui que le dialogue aura bel et bien lieu parce que la dernière résolution de l’ONU soutient l’initiative du chef de l’Etat de même que le principal parti d’opposition dans le pays malgré les gesticulations des tenants du chaos», a affirmé Mende. Puis:
«Les rédacteurs de la Résolution insistent sur l’indispensable nécessité du dialogue afin de dégager de manière consensuelle des ajustements pouvant permettre la tenue d’élections fiables, transparentes et apaisées».


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