A la nuit des amoureux, une jeunesse dorée se lâche dans des palaces en ville et se fait ramasser par le général Sylvano Kasongo
  • lun, 15/02/2021 - 14:48

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1518|LUNDI 15 FEVRIER 2021.

La polémique enfle, elle n’était pas prête de s’arrêter. Une jeunesse dorée donc certains membres proches des familles des dignitaires du régime mêlés à des expatriés, a voulu fêter la Lover s Day - le 14 février, la Saint Valentine, la Valentine’s Day - en boîte de nuit dans des palaces de la Capitale en oubliant les heures strictes de couvre-feu.

Elle a été embarquée et a passé la nuit dans des centaines des bureaux de la police.
Au total, pas moins de deux cents personnes réunies au 9ème étage du Pullman Grand Hôtel Kinshasa.

LA POLEMIQUE
EST TOUJOURS AUSSI VIVE.

A cet endroit, la police parle de 92 personnes embarquées, interpellées dans la nuit du 13 au 14 ayant bu, jouant une musique à tue-tête. «Elles ont organisé et participé à une activité festive tard dans la nuit violant les mesures de couvre-feu relatives à la pandémie mortelle de Covid», a expliqué un policier.

Au petit matin, à 3 heures, 4 heures, 5 heures et, plus tard dans la journée pour d’autres, les interpellés ont été remis à la liberté après avoir été entendus sur procès verbal. C’est la deuxième opération en une semaine menée par la police dans cette zone de la Gombe.

Dans deux tweets ravageurs, l’ancien président de l’Assemblée nationale et ancien ministre Olivier Kamitatu Etsu, directeur de cabinet de l’ancien gouverneur du Katanga Moïse Katumba Chapwe s’en vertement prend à la police ainsi qu’à leur chef, le chef de la police de Kinshasa, le Commissaire principal Sylvano Kasongo Kitenge.

«Aux ordres d’un galonné fier-à-bras, la police a opéré une rafle de jeunes gens ayant violé le couvre-feu. L’exercice aurait été exemplaire s’il n’avait abouti à la libération honteuse en catimini des enfants de sang royal ! Beaucoup à faire pour mettre un terme aux privilèges...». Un tweet illustré par une photo de nuit d’un immeuble de police illuminé».

Puis, trois heures plus tard, un autre de cette même veine, achevait la police de Kinshasa et son Général : «Une nuit passée devant l’UPKin permet d’observer l’étendue de la détresse des Congolais livrés à des policiers indignes et sans encadrement. Coups de poings, menaces, extorsions d’argent et vols d’appareils téléphoniques ! Quand le général dort, il n’y a rien à voir! Circulez !».
Tweet illustré par une photo du Commissaire principal Sylvano Kasongo Kitenge donnant le salut militaire habituel, élevant leur main droite largement ouverte.

Le Général Kasongo réagit avec vigueur : «Olivier Kamitatu dont la fille a violé le couvre-feu, devrait se taire. Lui-même aussi a violé le couvre-feu. Il est resté au bureau jusqu’à 3 heures. Il doit éduquer sa famille. C’est une honte pour lui».
Le Général a personnellement supervisé la vague de rafles nocturnes. Puis : «La police a fait son travail. Il n’a eu aucun vol et aucune barbarie».
Des diplomates auraient été parmi les personnes interpellées et seraient des leurs seraient intervenus auprès de la police.

UNE ORGIE
CLANDESTINE AVEC UN EURO-DEPUTE.

Mais aucun pays, en Europe ou ailleurs, n’est mis à l’abri de ce genre de cas.
Vendredi 27 novembre 2020, la police belge est intervenue au premier étage d’un bar, dans le centre de Bruxelles, pour mettre fin à une fête clandestine. À leur arrivée, les forces de l’ordre sont tombées nez à nez avec une vingtaine de personnes totalement nues en pleine partie de jambes en l’air.

«Une vingtaine de personnes ont été verbalisées pour non-respect des mesures sanitaires à la suite d’une soirée organisée vendredi soir, au 1er étage d’un immeuble au centre-ville de Bruxelles», déclare Sarah Durant. Sur place, les policiers ont également découvert des stupéfiants, dont de l’ecstasy. Parmi les convives se trouvaient entre autres des diplomates ainsi qu’un député européen, qui a tenté de prendre la fuite en voyant la police débarquer. Intercepté après s’être blessé en tentant d’échapper aux forces de l’ordre, il aurait alors brandi son immunité parlementaire, obligeant le ministère des Affaires étrangères à intervenir en pleine nuit.

Le principal intéressé est membre de Fidesz, le parti conservateur et populiste hongrois. József Szájer a reconnu avoir bien participé à cette soirée. «La presse belge parle d’une fête privée à Bruxelles vendredi dernier. J’y étais (...) Je suis profondément désolé de ne pas avoir respecté les mesures contre le coronavirus. C’était irresponsable de ma part. Cette erreur est strictement d’ordre privé», a-t-il concédé. Concernant la drogue retrouvée sur place, l’eurodéputé assure ne pas en avoir consommé et s’est dit prêt à se soumettre à un test si besoin. József Szájer a présenté sa démission.

A Paris, en France, samedi 21 novembre 2020, des centaines de jeunes ont participé à un événement organisé par un collectif spécialisé en soirées clandestines. Ils voulaient entrer en résistance. Une fête clandestine regroupant plus de 300 participants dans le 13e arrondissement de Paris.
C’est grâce à des vidéos postées sur les réseaux sociaux après la soirée que les autorités ont eu vent de ce gigantesque rassemblement, sans aucun respect des règles sanitaires. Pour l’occasion, un vieux hangar situé sur une ancienne voie de chemin de fer avait été transformé en boîte de nuit.

ÉVÉNEMENT
«I WANT TO BREAK FREE».

L’événement, baptisé «I want to break free», avait été annoncé sur les réseaux sociaux. En quelques heures, tous les billets étaient vendus. Les participants devaient débourser 15 euros pour pouvoir rentrer. «On a décidé d’entrer en résistance et de lancer cet appel à se cacher ensemble pour faire la fête, car les jeunes n’ont plus aucun espace pour exister ensemble. Ils vivent dans un manque terrible.

On essaie de continuer à leur apporter ça, malgré les risques», explique l’organisateur et fondateur du collectif l’«urbex», âgé de 27 ans. D’ajouter : «On a ce savoir-faire maintenant. On peut, en moins de deux heures, s’installer n’importe où et monter une soirée très discrète comme celle-là».
Les participants reçoivent au dernier moment un point GPS, afin de préserver la confidentialité.

Pour cette soirée clandestine, les organisateurs risquaient 15.000 euros d’amende et un an de prison, pour «mise en danger de la vie d’autrui». «Tout ça, c’est une façon de remettre de l’essence dans le moteur de l’épidémie. Sans compter que le lieu n’est pas du tout approprié pour recevoir du public», a déploré Jérôme Coumet, le maire socialiste du 13e arrondissement. Puis : «Les organisateurs exposent des personnes à des risques en se faisant de l’argent sur leur dos».
avec AGENCES.


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