Un jeune Congolais meurt dans un bureau de police à Kinshasa
  • lun, 20/12/2021 - 13:38

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1542-1543|LUNDI 20 DÉCEMBRE 2021.

Menotté, frappé, torturé dans un bureau de police par des agents des forces de l’ordre qui voulaient lui arracher des aveux, un jeune Congolais est mort à Kinshasa dans des locaux des services spéciaux de la police - la Direction Générale des Renseignements et des Services Spéciaux, DGRSP - a-t-on appris dimanche 19 décembre de diverses sources. Le jeune homme d'une trentaine d'années répondant au nom de Olivier Mpunga a rendu l'âme après avoir été torturé lors de sa détention.

UNE AFFAIRE DE VOL DE VEHICULE.
«D'après les premiers éléments concordants reçus, l'infortuné aurait succombé des suites des mauvais traitements qu'il aurait subis dans les installations de la police par des éléments identifiables à travers les traits des vidéos qui circulent les réseaux sociaux», écrit, le plus officiellement, le ministre des Droits humains, Albert-Fabrice Puela, dans un communiqué daté de dimanche 18 décembre 2021.

Les scènes de torture étaient filmées sans nul doute par des policiers et des vidéos diffusées dans divers groupes montrent le jeune homme torse nu, les bras ligotés derrière le dos, ne portant qu'un slip sur certaines images, frappé par des agents identifiés. Poussé à l'épreuve extrême, le jeune homme supplie les agents, fait des aveux, cite des noms de ses complices...

Olivier Mpunga a été arrêté dans le cadre d'un dossier de véhicule donné en gage qu'il n'a pas restitué après le service. Au contraire, il aurait prêté ce véhicule à quelqu'un d'autre à titre onéreux.

LES PLEURS D'UNE MERE INCONSOLABLE.
Une autre vidéo montre une dame en pleurs, effondrée, disant être la mère de Olivier Mpunga, interpellant le ministre des Droits humains, appelant à la justice.

«Moi je suis une veuve. Ce fut mon unique enfant. Pourquoi tuer un enfant comme ça? Pourquoi le frapper et le torturer ainsi? Que justice soit faite...»
Saisi du dossier, la police a entrepris des recherches et retrouvé le jeune homme. L’auditorat militaire aurait procédé à des arrestations dans les rangs de la police pour des raisons d’enquête.

Dans son communiqué, le ministre Albert-Fabrice Puela fait part de sa consternation en condamnant «fermement et énergiquement cet acte ignoble et odieux et rappelle le caractère sacré de la vie humaine tel que reconnu dans les instruments juridiques tant internationaux, régionaux que nationaux des droits de l'homme ».

Il assure «l'opinion que le respect et la protection des droits humains constituent le cheval de bataille du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et du Gouvernement de la République et veillera à ce que ce crime ne reste pas impuni». Il annonce que les auditions des auteurs présumés de ce crime ont commencé au Parquet près le Tribunal de Grande instance de la Gombe.

«En attendant, le ministère des Droits humains invite la population au calme en s'interdisant tout recours à justice privée ou au règlement des comptes. La force reste et demeure à la loi», a t-il écrit.
D. DADEI.


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