- ven, 13/12/2019 - 02:52
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1475|VENDREDI 13 DECEMBRE 2019.
Yezu Kitenge a représenté le Président de la République, Chef de l’Etat, à l’étranger. Enfin, on pourrait dire! Depuis mardi, il séjourne à Oslo, capitale de la Norvège via la Belgique en vue de représenter le Président de la République à la cérémonie de remise du Prix de la Paix au Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed.
Après le décès à Bruxelles fin juillet de son épouse Sophie Bibi Bateme, Yesu Kitenge était en deuil et avait une attitude de «retenue dans les affaires publiques», selon un de ses proches. Le bref communiqué diffusé par la famille témoignait de l’intense douleur d’une personne décédée alors que le mari revenait de Kinshasa pour envisager le retour de la famille au pays. «La famille Kitenge Yesu, Haut Représentant du Chef de l’Etat a le très profond chagrin de vous faire part du rappel à Dieu de Madame Bateme Bibi Sophie, épouse, mère et grand-mère, pieusement décédée ce dimanche 28 juillet 2019 à Bruxelles».
PRIX ADO POUR FATSHI.
La cérémonie de Oslo a eu lieu mardi 10 décembre à 13 heures (12 heures GMT) à l’Hôtel de ville en présence notamment de la famille royale norvégienne, au cours des festivités réduites au strict minimum et purgées de toute rencontre avec les médias, au grand dam de ses hôtes. La prestigieuse récompense planétaire a été attribuée le 11 octobre au plus jeune dirigeant du Continent, 43 ans, pour saluer tout particulièrement ses efforts de paix entre son pays et l’Erythrée voisine. Le 9 juillet 2018, à l’issue d’une rencontre historique à Asmara, la capitale érythréenne, Ahmed avait, trois mois seulement après sa prise de fonctions, mis fin avec le président érythréen, Issaias Afeworki, à vingt ans d’état de guerre. Réouverture d’ambassades et de postes-frontières, rétablissement des liaisons aériennes, multiplication des rencontres, etc. Le rapprochement entre les deux ex-frères ennemis avait été mené tambour battant.
Au-delà de cette réconciliation spectaculaire, Abiy Ahmed a, sur le plan régional, joué un important rôle de médiation dans la crise politique soudanaise et essayé de revitaliser le fragile accord de paix sud-soudanais. Le début de son mandat a aussi été marqué par un élan de démocratisation sur le front intérieur.
Rompant avec l’autoritarisme de ses prédécesseurs, il a levé l’état d’urgence, libéré des milliers de prisonniers politiques, créé une commission de réconciliation nationale et levé l’interdiction pesant sur certains partis.
Si ce côté réformateur et visionnaire a séduit au-delà des frontières, le jeune dirigeant se heurte aujourd’hui à de graves difficultés. Sa promesse d’organiser en mai prochain les premières élections «libres, justes et démocratiques» depuis 2005 est compromise par un regain de violences intercommunautaires. Des manifestations anti-Abiy déclenchées moins de deux semaines après l’annonce du Nobel ont débouché sur des affrontements ethniques et sur la mort de 86 personnes.
A Oslo, le Haut Représentant et Envoyé Spécial du Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo avait d’autres missions auprès des officiels norvégiens qu’il a rencontrés dont le président du Parlement et le ministre du Développement près du ministre des Affaires étrangères et auprès d’ADO, Alternative Development Organisation dans sa variante africaine African Development Organisation où il a reçu, au nom du Président de la République et pour son compte, le Prix de la nouvelle vision pour le développement de l’Afrique, pour le renforcement et l’enrichissement de l’Humanité. Comme c’est de coutume, le Haut Représentant a prononcé, à l’occasion de la remise du prix ADO, un discours de remerciement face à un parterre de plus de 250 invités, des personnalités norvégiennes mais aussi d’autres arrivées d’Afrique, du Japon, des Etats-Unis, de l’Inde, des pays du Golfe, d’Israël, etc.
D. DADEI.