Après le ministre Franck Apenela, au tour du ministre Gaston Musemena d’être «mis en garde»
  • mer, 09/05/2018 - 05:37

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Comme au film, Tshibala tire vite.. Nul doute. Le Premier ministre Bruno Tshibala Nzenzhe veut faire régner ordre et discipline en son sein comme au sein de l’équipe gouvernementale d’Union nationale. Il n’avait pas hésité à révoquer son DirCab à la suite d’une rixe ayant eu lieu au sein de la Primature. Auparavant, il avait adressé une mise en garde à son ministre du Tourisme kengiste Franck Apenela Mwe di Malila qui lui avait reproché par courrier de ne pas avoir été en mesure de faire respecter sa propre signature.
Le ministre Franck Apenela Mwe di Malila n’avait pu être autorisé d’embarquer à bord d’un avion en partance pour Bruxelles après qu’il n’ait pas pu brandir auprès d’un agent de l’immigration un document valant autorisation de sortie.
Désormais c’est le ministre PPRD de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel Gaston Musemena qui reçoit sa part de «mise en garde». Datée du 7 mai 2018, le premier ministre se délecte sur ministre comme sur un malfrat, accusé d’avoir «incité en sous main» des fonctionnaires à se révolter «publiquement» contre une décision du Premier ministre, d’avoir fait des déclarations sur des médias contre cette décision, d’avoir donné «de fausses informations aux ministres membres de la Commission socio-culturelle».

«COMPORTEMENT IRRESPONSABLE».
D’où, face à «la gravité de votre comportement irresponsable, et conformément aux dispositions de l’article 37 de l’ordonnance présidentielle n°17/024 du 10 juillet 2017 portant organisation et fonctionnement du Gouvernement, modalités de collaboration entre le Président de la République et le Gouvernement, je vous inflige la sanction de Mise en garde. En cas de récidive de votre part, je me verrais dans l’obligation d’envisager des sanctions plus sévères contre vous», écrit Bruno Tshibala Nzenzhe dans une lettre longue de deux pages. Le dossier qui date des années Matata oppose désormais le ministre de l’EPSP, Enseignement Primaire Secondaire et Professionnel à son collègue de la FPMA, Formation Professionnelle, Métiers et Arts, Pierrot Uweka Ukaba.
Petit florilège de la correspondance du Premier ministre: «Depuis le 02 janvier 2018, il y a près de 4 mois, j’ai arbitré le conflit de compétences qui opposait le ministère de l’EPSP à celui de la FPMA en attribuant l’enseignement technique et professionnel ainsi que la gestion des écoles y rattachées à ce dernier ministère». «Cette décision (…) a été acceptée par le ministre d’Etat, Ministre de la Fonction publique, vous-même et le Ministre de la FPMA, tous les trois réunis à mon bureau à la Primature».
«Par la suite, vous avez incité, en sous-main, les fonctionnaires de votre ministère pour s’opposer publiquement à la décision du Chef du Gouvernement. Profitant de mon séjour en Europe, vous avez également donné de fausses informations aux ministres membres de la Commission socio-culturelle du Gouvernement sur l’arbitrage du conflit précité dans le but de discréditer le Chef du Gouvernement».
«Il y a 48 heures, vous avez fait des déclarations publiques dans la presse pour exprimer votre opposition à la décision du Premier Ministre, Chef du Gouvernement et affirmer que les écoles techniques et professionnelles sont sous votre autorité». «Il est donc établi que vos agissements décrits ci-dessus violent le Code de bonne conduite de l’agent public, déshonorent le Gouvernement d’union nationale et sont donc condamnables. Je note qu’il y a ici des actes d’indiscipline caractérisée et de manque de respect à l’égard de l’autorité intolérables qui méritent d’être sanctionnés»…
D. DADEI.


Related Posts

About author

Portrait de D. DADEI