Charivari au Rassemblement
  • lun, 06/03/2017 - 06:02

Impossible de suivre, on y perd son latin.

Allons-nous retenir quoi donc après un week-end plein de rebondissements? Tout commence par un coup de gueule vendredi 3 mars de la fronde - Jean-Pierre Lisanga Bonganga, Valentin Mubake, Joseph Olenghankoy Mukundji, Bruno Tshibala Nzenze et même l’un des perdants de la compétition Martin Fayulu, etc. - déversent leur bile sur le bureau des évêques de la CENCO.
Ils disent ne pas se reconnaître dans les désignations qui venaient d’être annoncées principalement celle à la tête du CNSA de l’ex-conseiller spécial en matière de sécurité du Chef de l’Etat, le président du MSR, Pierre Lumbi Okongo. Les évêques renvoient les élus voir leur plateforme en vue d’harmoniser.

ALLER VITE. TRES VITE.
Avant de rétropédaler. Alors que Joseph Olenghankoy Mukundji venait d’être «élu» président du Rassemblement par une frange du Rassemblement qui venait de rejeter les désignations, les évêques de la CENCO passent à la vitesse supérieure? Donnent quitus au fils Tshisekedi et à l’ex-Spécial du Président de la République. «Les évêques ont pris acte de ce qui s’est passé et nous ont félicités. Ils nous ont remis la lettre désignant le Premier ministre qui devrait être remise au président Kabila en nous demandant de prendre maintenant rendez-vous, conformément à ce que leur avait dit ce dernier, pour la lui remettre au nom du Rassemblement», déclarait Félix Tshisekedi à des journalistes. D’expliquer qu’ils vont «prendre rendez-vous avec le Président Joseph Kabila pour lui remettre cette lettre». Manifestement, les évêques ont mis le turbot. Ils veulent aller vite. Très vite. Dont acte. Entre-temps, le secrétaire général-adjoint de l’UDPS, Union pour la démocratie et le progrès social - le parti de feu Tshisekeddi - s’est «auto-exclu» de l’UDPS selon un communiqué du secrétaire général Jean Marc Kabund-A-Kabund qui signe au nom - c’est important - de la «présidence du parti». Communiqué signé le même samedi.
Qui est-ce cette «présidence du parti»? Tshibala Nzenze récuse immédiatement la décision qu’il qualifiée comme venant «d’un groupe de gens à la solde de possesseurs d’argent» qui veulent acheter l’UDPS. «Ce n’est pas une décision. C’est une dictée de ceux qui, avec l’argent, veulent acheter l’UDPS et le Rassemblement. Nous ne l’accepterons jamais. C’est une aberration. Bruno Tshibala Nzenze, membre-fondateur de l’UDPS sera toujours le dernier rempart pour défendre les valeurs et principes pour lesquels M. Etienne Tshisekedi a consacré sa vie. La prétendue décision est une farce», explique-t-il. Bruno Tshibala Nzenze s’en prend - sans le citer - à Moïse Katumbi Chapwe, le richissime ex-gouverneur du Katanga dont le nom est dans toutes les bouches au sein de l’opposition. C’est lui qui manœuvre dans les coulisses, avance les pions, fixe le cap... C’est lui qui, cela va sans dire, a pris le pouvoir au sein de l’opposition et au sein de l’UDPS. C’est lui qui prend et cale tous les rendez-vous diplomatiques du fils Tshisekedi ces derniers temps. Au Quai d’Orsay, Palais d’Egmont chez Didier Reynders, chez l’Angolais Dos Santos. Chef le Sudaf Jacob Zuma. Chez...
La décision était pourtant tombée...
Une décision prise «en dehors de la commission de discipline du parti, organe habilité à prendre des mesures», se morfondait-il. Longtemps détenu à la prison de Makala, Tshibala s’était vu approcher par des membres du sérail présidentiel pour se voir proposer «un poste important» au sein de l’Exécutif. Peut-être la Primature. Il aurait juré de sa loyauté envers Tshisekedi. S’est-il depuis ravisé?

ANNEES TRANSITION.
Il aurait eu quelques contacts mais cette fois au sein de l’opposition. Que Jean Marc Kabund-A-Kabund, un jeune Rund katangais venu à peine dans la Capitale, connu pour être un proche de l’ancien gouverneur du Katanga Moïse Katumbi Chapwe, égrène. C’est Moïse Katumbi Chapwe en effet qui aurait pesé de tout son poids pour la nomination de ce jeune comme secrétaire général du principal parti de l’opposition.
Pour Kabund-A-Kabund, Tshibala aurait «en date du 3 mars 2017, pris part, «sans mandat du Parti, à une réunion pirate tenue au siège du parti politique FONUS au cours de laquelle il a été procédé à la désignation illégale et illégitime d’un soi-disant Président du Conseil des Sages du Rassemblement». Par cette «participation à cette funeste réunion, il a accordé une caution morale à un acte de haute trahison, tendant à remettre en cause le leadership de l’UDPS au sein du Rassemblement». Ce «comportement viole les statuts ainsi que le règlement intérieur du parti et constitue un manquement grave en ce qu’il s’est rendu coupable du non respect des consignes et de la hiérarchie ainsi que de l’usurpation du pouvoir». Mieux, Tshibala encourt des «poursuites judiciaires» s’il lui arrivait d’utiliser la dénomination du Parti, ses insignes, son logo et de parler en son nom, conformément à l’article 7 du règlement intérieur du parti».
Mais voilà qu’on apprend que des ministres - du Gouvernement Badibanga - signataires de l’Acte de Genval auraient procédé à la désignation de leur propre leadership. C’est Patrick Mayombe qui est désigné Président tandis qu’un autre ministre Clément Kanku en devient le porte-parole. On est pourtant loin d’être sorti de l’auberge. A la Majorité populaire Présidentielle, un membre du Comité des sages du Rassemblement est désigné Président du Rassemblement. Un certain Freddy Kita.
Voilà qui rappelle les années transition de Mobutu. C’est dire si la CENCO a du pain sur planche.
ALUNGA MBUWA.


Related Posts

About author

Portrait de ALUNGA MBUWA