- ven, 05/04/2019 - 06:38
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Des airs du Grand Zaïre.
Ils n’avaient plus vu ça depuis des décennies. Leur Président partir, venir, accueilli, ovationné chaleureusement sur les théâtres du monde, marquer son territoire, se faire déployer du tapis rouge - à Brazzaville toute proche et à Kigali tout proche, jamais on avait vu un tel déploiement d’honneurs, d’amitié. Kabila méfiant avait engagé une politique de repli sur soi. Avec volontarisme, Fatshi entreprend le contraire. Après la sous-région qu’il a parcourue de part en part, le voici accueilli sur le toit du monde, à Washington, première visite à l’extérieur du Continent. Il n’avait de cesse de le dire autour de lui lors de la campagne électorale. L’Amérique sera sa priorité, l’Amérique est sa priorité. L’Europe oui, mais après. Cela n’a pas empêché le Vice-Premier ministre Didier Reynders de faire le voyage à la rencontre du Président de la RDC, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et de poster un tweet. «Relations bilatérales renforcées, coopération militaire, infrastructures, gouvernance». Si c’est le retour sur le théâtre du monde d’un Géant? Il est clair que plus rien ne sera jamais comme avant. Quand l’Amérique vous adopte, elle sait ce que vous représentez, intérêts stratégiques. Un Président dans ce pays avait visité la maison des Bush au moins 24 fois et ses enfants y avaient été accueillis. C’est Mobutu. Certes, entre les Etats, il y a pas de place pour une amitié éternelle, seuls les intérêts sont éternels. Mobutu a été abandonné après qu’il a échoué de prendre la mesure du temps qui passe. C’est la marche du monde. Si le nouveau Président déploie une vision partagée, accompagnée par le monde, le Congo, ce Congo sera à terme à la table des Grands, siégera dans un G-21! Faisons à nouveau rêver le Congo.
T. MATOTU.
Tibor, émouvant discours.
Emouvant discours du Secrétaire d’État adjoint en charge des affaires africaines, Tibor Peter Nagy Jr. Recevant Fatshi, le diplomate, tout de go, émet le vœu que cette année soit véritablement l’année du Congo. «Il s’agit véritablement d’une occasion très joyeuse de pouvoir accueillir le tout premier président véritablement démocratique dans le cadre d’une alternance démocratique dans un pays d’Afrique centrale. L’année écoulée, on a remarqué un nombre important de développements positifs en Afrique. Pour ce qui me concerne, j’ai baptisé l’année 2018 année de l’Ethiopie. Je veux pour ma part que 2019 soit l’année du Congo parce que pour la toute première fois de son histoire, le Congo sera véritablement démocratique et véritablement une république», déclare-t-il en présence de Mike Hammer, l’ambassadeur américain en poste à Kinshasa. Puis de dérouler un chapelet d’actions et décisions prises par Fatshi depuis son arrivée au pouvoir. «Je vais citer quelques réalisation de votre part. La liste est longue. Vous avez amélioré votre relation avec le Rwanda et l’Ouganda. Vous avez été élu deuxième vice-président de l’Union africaine. Vous avez tendu la main à la société civile. Vous avez donné ordre aux forces de l’ordre de ne pas bloquer les manifestations publiques de l’opposition. Vous avez demandé la fin des arrestations arbitraires. Vous avez libéré des centaines de prisonniers politiques». Puis des actions et décisions contre certains officiels. «Vous avez décidé de poursuivre en justice les agents de la police qui ont commis un usage excessif de la force. Vous avez fermé les installations carcérales qui étaient gérées par des forces de l’ordre incontrôlées. Vous avez suspendu plusieurs responsables de l’Etat accusés de corruption. Monsieur le Président si cela ne constitue que le début, j’ai hâte de voir la suite», explique-t-il. Le Président Felix Tshisekedi séjourne à Washington depuis le 3 avril. Il s’est entretenu avec le secrétaire d’État Mike Pompeo sur diverses questions d’intérêt commun.