- mer, 14/11/2012 - 16:22
Dans environ un an, les télés congolaises doivent avoir quitté le système analogique actuel pour migrer vers le numérique, la TNT. Si l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) a fixé juin 2015 comme date limite, les pays de la SADEC annoncent ce basculement au plus tard en décembre 2013. A cette date, si les télés n’ont pas migré, le pays aura écran noir. Réputé de toujours traîner les pieds, notre pays doit mettre les bouchées doubles. C’est le message porté par le ministre Tryphon Kin-kiey Mulumba lors d’un séminaire à Kinshasa le 2 novembre au Venus. Séminaire animé par la sud-africaine Digital Migration Solutions 4 Africa. Le discours du ministre ci-après.
LE SOFT INTERNATIONAL N° 1200 DATE 13 NOVEMBRE 2012
Le Congo bouge les lignes. Le Congo avance.
Chaque jour qui passe en apporte la preuve.
Personne n’y croyait.
Le défi du XIVème Sommet de la Francophonie qui vient de se tenir, ici même, au cœur de la Ville Province de Kinshasa, capitale de notre grand et beau pays, a été relevé.
Ce Sommet a trouvé un pays en mutation. Un peuple au travail.
Qui a du génie, croit en son génie. Qui a le destin, croit en celui-ci.
La récente visite que Son Excellence Monsieur le Premier Ministre vient d’effectuer en Europe, apporte la preuve que le Congo s’est remis au travail, qu’il a des amis, qui croient en lui, en son destin.
Tout cela, grâce à ce Gouvernement de la République, conduit par le Premier Ministre Matata, sous le leadership du Président de la République, Joseph Kabila.
Distingués invités,
Le processus de migration de la Télévision Analogique à la Télévision Numérique Terrestre - la fameuse TNT - qui nous réunit ce jour, est piloté par le Ministère des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, dont j’assume la charge.
Ce processus est inscrit en ordre de priorité dans la Feuille de Route du Ministère, aussi bien que dans le Programme d’Action du Gouvernement, approuvé par l’Assemblée Nationale. Nous devons nous y atteler, ensemble, sans perdre une seconde.
Parce que le temps nous est compté. Comme vous le savez, l’Union Internationale des Télécommunications qui vient de tenir ses Assises à Dubai, aux Emirats Arabes Unis, et auxquelles notre pays a pris part, a fixé à juin 2015 le basculement à la Télévision Numérique Terrestre. La SADEC, elle, a fixé cette échéance à décembre 2013. En clair, dans un an. Je dis bien dans un an. Si notre pays n’a pas migré, le Congo sera privé de télévision.
Il pourrait être le seul de la planète, à voir comment tout autour de nous, on a pris la course, et on s’active. Parce que le pays a fait le choix de s’intégrer dans la Société de l’Information, qui implique une forte pénétration du téléphone, de l’internet, de l’ordinateur et des médias électroniques jusque dans les zones les plus reculées du territoire national, de même que la numérisation et donc la dématérialisation de l’administration, l’enseignement et la médication à distance, le vote électronique, etc.
Parce que, dans sa version hertzienne, la télévision classique est aujourd’hui sursaturée. Les fréquences sont devenues rares et celles qui sont disponibles sont souvent source de disputes entre opérateurs sinon entre pays. Ces fréquences ont, dans un passé récent, obligé les deux Capitales les plus rapprochées du monde, Kinshasa et Brazzaville, à se mettre autour d’une table pour trouver des solutions à un problème aux frontières de l’incident diplomatique.
La TNT permet d’évacuer ce genre de querelles, elle permet de dégager la bande de 700 à 900 Mhz qui pourrait ainsi être affectée à la téléphonie de la quatrième génération.
Du bonheur pour le Gouvernement de la République qui va investir, avec intelligence dans une ressource rare.
Il n’échappe à personne, qu’aussi bien sur le plan de la connexion à la fibre optique qu’en ce qui concerne la télévision, le Congo se doit d’assumer, de par sa localisation, son statut de hub, son statut Dirigeant, de téléport du Continent, son statut de Super échangeur des autoroutes continentale de l’information et de la communication, plutôt que d’être ce trou noir qu’il est aujourd’hui, qui fait perdre de l’argent au Trésor et au Continent et bloque le développement du Continent et pourquoi pas du monde.
Distingués invités,
le Gouvernement de la République doit faire le choix. Celui d’appeler l’ensemble des opérateurs congolais du Secteur à s’y engager, sans tarder.
Celui de la norme, conformément à la recommandation pertinente de la Conférence d’Accra.
Celui de la sensibilisation de nos populations à cette grande révolution qui s’opère tout droit, devant nous. La TNT fait bouger une plaque tectonique, qui induit un nouveau mode économique, un changement radical dans la façon de produire, de distribuer et de consommer la télévision.
Avec elle, la transmission des programmes de télévision sera assurée par les entreprises classiques de notre paysage audiovisuel certes, mais aussi par des opérateurs de télécommunications à travers leurs réseaux fixes ou mobiles, par satellite ou par internet. C’est cela que permet la 3G.
Du coup, la qualité de l’image et du son est d’une netteté et d’une clarté absolue, qu’a jamais offert la télévision hertzienne. Que demanderait le Gouvernement pour combler les attentes du peuple; qu’exigeraient nos populations sinon plusieurs avantages comparatifs: un plus grand nombre de programmes et une meilleure gestion des fréquences de transmission; une meilleure qualité de l’image et du son;
une meilleure compatibilité des contenus, la source audiovisuelle étant codée;
un passage maîtrisé de la définition standard à la haute définition; la possibilité de sauvegarder les contenus sur un disque dur ou sur un DVD aussi facilement qu’un fichier sur un ordinateur tout en conservant la qualité d’origine; un accès aisé à des catalogues de programmes décrivant les horaires de diffusion et les services associés; une programmation aisée pour l’enregistrement du contenu; une intégration aisée de la télévision interactive; la possibilité de visualiser plusieurs chaînes en même temps sur l’écran; un usage des outils multimédia; l’intégration de la communication sur le téléviseur en termes d’appels téléphoniques, SMS, messagerie électronique, accès à l’Internet, télébanking, jeux en ligne, etc.
Sous peu, et devant le regard des Congolais témoins de cet événement, va s’opérer une vraie mutation, qui va transformer le mode et le monde de production de la télévision, induit des investissements nouveaux et crée des emplois.
Une révolution culturelle qui change les habitudes de consommation de nos Concitoyens. A l’aide d’un adaptateur - sous la forme d’un petit boîtier - dont le prix pourrait se situer, autour de 20 dollars, le téléspectateur va basculer de l’analogique au numérique en gardant le même téléviseur et la même antenne. D’autres options vont être possibles, qui proposeraient des appareils avec un adaptateur intégré.
Le même téléspectateur sera en mesure de recevoir ses programmes télé grâce à son ordinateur équipé d’une carte PC-TV tuner ou à des équipements intelligents tels que le Smart GSM capables de réceptionner la vidéo TV mobile. Cette révolution, c’est l’occasion offerte au téléspectateur de recevoir les programmes télé en mode fixe ou via un accès à un réseau spécifique, en mode portable avec une antenne intérieure posée sur le téléviseur ou intégrée, en mode mobile grâce à des écrans placés dans des véhicules, sur des GSM, les consoles de jeux, etc. Autres applications possibles - définitivement, on arrête pas la technologie - c’est dans les domaines d’E-Gouvernement, d’E-learning, d’imagerie médicale, des images de l’espace, de l’exploration des fonds marins, de la prise de vues de la faune et des gisements géologiques.
Chers amis, c’est ce processus de migration vers la Télévision Numérique Terrestre qui nous rassemble ce jour dans cet Hôtel Venus grâce à la firme Sud-africaine Digital Migration Solutions 4 Africa, dont je salue l’initiative et l’expertise.
Parce qu’elle nous permet à tous de disposer de l’information la plus pertinente par rapport aux décisions qui nous arrivent.
Parce qu’elle lance la campagne de sensibilisation de nos populations à cette grande mutation qui s’opère devant nous.
Je voudrais être clair: le Gouvernement de la République n’a à ce jour fait le choix de l’opérateur ou des opérateurs qui pourront l’accompagner dans cette mutation. Digital Migration propose ses solutions. Plusieurs autres sont disponibles et ne cessent de venir frapper à nos portes. Bien entendu, nous accueillons tout le monde. Tout comme à ce jour, aucun choix de la norme n’a été fait, même si Accra a donné une indication précieuse.
Il faut, désormais, nous approprier le processus.
Il faut que chaque acteur s’en sente concerné.
Il faut appeler tous les opérateurs de radiodiffusion sonore et de télévision à se préparer, aujourd’hui, maintenant, à une mutation inéluctable, qui appelle les entreprises à se remettre en cause ou à disparaître, à engager des fonds colossaux ou à quitter le spectre.
Il nous faut, ensemble, engager une réflexion courageuse sur les implications d’une migration dont chacun de nous, décideur, acteur du développement, citoyen, attend le plus grand bien.
Je vous remercie.
Legende : Chefs d’administration publique, patrons d’entreprises publiques ou privées du secteur des Télécommunications, etc., tous étaient au Venus. LE SOFT NUMERIQUE.