Le grand oral de Matata
  • lun, 13/10/2014 - 02:58

Anxieux, les Députés vont descendre les marches de l’hémicycle.

Sérénité est désormais le maître mot au sein de la Majorité Présidentielle. Après la rencontre mardi 7 octobre du Bureau Politique présidée par le Président de la République, les Députés de la Majorité conduits par le président de la Chambre basse également secrétaire général de la Majorité Présidentielle, ont conversé dimanche 12 octobre, dans un hôtel de la Gombe, avec le Premier Ministre en présence des Ministres. La loi des Finances peut être présentée et défendue. La majorité resserrée est au rendez-vous.
Tant attendu, redouté comme jamais à ce jour, voici arrivé le grand oral de septembre, la session de la rentrée. Le Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon est donc attendu lundi 13 octobre 2014 à la Chambre basse du Parlement pour son troisième grand oral: le projet de loi des Finances 2015 déposé sur la table du président de la Chambre basse lundi 29 septembre. Soit, quinze jours déjà!
Depuis, que d’eau a coulé sous le pont! Que de rumeurs! Que de polémiques! Que d’attaques à fleurets mouchetés voire... au bazooka! Que de crocs-en-jambe! Que, finalement, de malentendus!
N’eût été la grande réunion de mardi 7 octobre à Kingakati, la ferme présidentielle - au tour du Président de la République, qui avait pour objectif de resserrer les coudes et de ramener la sérénité au sein de la famille, qui parlerait de famille majoritaire aujourd’hui?
Ici même, ce journal posait la question: «Où est passée la majorité» (Le Soft International n° 1295, 1ère éd. lundi 29 sept. 2014) et suggérait une réunion de «mise en forme». Ces lignes écrivaient: «A force de descendre dans la rue et d’occuper les devants de la scène, l’opposition risque de faire croire qu’elle seule a un projet, que la majorité n’a rien. Pire, qu’elle ne croit en rien! Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose, paraît être la posture adoptée par des opposants...» (art. cit).
La majorité est une famille, on a tendance à l’oublier.

S’ENTENDRE POSER DES QUESTIONS.
Le Président de la République se fait fort de le rappeler à chacune de ses rencontres au plus haut niveau de l’organe de décision et d’orientation, le Bureau Politique de la Majorité. Comme famille, celle-ci est interconnectée. C’est tous pour un, un pour tous. L’adversaire, il n’est pas à chercher dans la famille. Il est à chercher ailleurs.
Que finalement veulent les élus? Souvent s’entendre poser des questions. Et se satisfaire de ce seul exploit! Mais voilà qu’ils disent tous trouver toujours portes closes lorsqu’ils ont des vues à faire connaître, des arguments à faire valoir, des portes à vouloir ouvrir. Ils estiment que l’Exécutif n’est pas toujours présent partout dans le pays. Qu’il n’y a pas toujours de traitement «égalitaire» dans l’arbitrage des marchés d’infrastructures. Qu’il y a des provinces qui en reçoivent plus, d’autres non; qui voient plus de ministres arriver quand d’autres ne voient venir personne. Même les provinces les plus gâtées, les districts, les territoires, les secteurs, etc., ne sont pas tous logés à la même enseigne... Il suffit d’être avec eux. Cela ne fera de mal à personne… Au contraire! Cherche-t-on à gagner seuls, sans eux? Mijote-t-on un coup, contre eux? A-t-on décidé de les sacrifier, eux dont le Gouvernement est l’émanation? A les entendre, à les observer - au moins est-ce la posture publique - aucun Député ne se sent hors de la famille même si celui-ci (pour quelle raison?) se tarde sur le projet de gouvernement d’après Concertations nationales, sur des promesses faites - «les bientôt», «les sous peu» - feignant d’ignorer qu’il y va de la politique comme de la vie. La météo n’est pas très loin... Que la politique n’est jamais un long fleuve tranquille. Que les avatars ne sont jamais bien loin. Que s’il faut une armée mexicaine à la tête du pays, il faut s’en convaincre au préalable de l’utilité. Que si là où il y a les hommes, il y a toujours une solution, rien n’est toujours facile... Cela dit, ces élus devraient être bien fiers de leur Gouvernement. Si celui-ci n’a pas brillé en PR (Public Relations), si l’«encadrement» est un sujet d’inquiétude, cette équipe Matata n’a pas à rougir de ses résultats.
«Madame la Présidente, Vous savez tous où en était mon pays, il y a à peine treize ans. Je suis heureux de vous dire ce jour que la République Démocratique du Congo est de nouveau un pays debout. Un pays où la paix retrouvée se consolide chaque jour davantage. Un pays dont l’économie est l’une des plus dynamiques du continent, avec un taux d’inflation proche de zéro, un taux de croissance au-dessus de la moyenne africaine depuis près d’une décennie et des réserves de change en constante augmentation. Un pays en pleine reconstruction où routes, écoles, hôpitaux et infrastructures diverses sont construits en nombre et à un rythme sans précédent. Sur le plan politique, la consolidation de la démocratie et le renforcement de la cohésion nationale demeurent nos objectifs prioritaires. A ce propos, je réaffirme la tenue prochaine des élections, conformément au calendrier arrêté par l’institution nationale compétente, à savoir la Commission Electorale Nationale Indépendante. Toutes les dispositions sont prises pour que notre pays en sorte plus apaisé, plus uni et plus fort. Sur le plan sécuritaire, le dialogue politique, la diplomatie et l’action militaire ont été judicieusement combinées afin de nous rapprocher sûrement de l’objectif que nous nous sommes fixé d’éradiquer les forces négatives de notre territoire, contribuant ainsi à ramener la paix dans l’Est de notre pays, comme avec les pays limitrophes. En vue de consolider cette paix et d’améliorer les conditions sociales de nos populations, nous travaillons à l’amélioration du climat des affaires afin de stimuler les investissements, de favoriser une plus grande création de valeur ajoutée locale, et de créer davantage d’emplois».
Qui prononce ces mots? Joseph Kabila Kabange. Où? Face au monde, face à la terre entière, depuis la tribune des Nations Unies. Devant l’Assemblée Générale des Nations Unies. Quand? Jeudi 25 septembre 2014. Il y a moins d’un mois. Si ce n’est pas un satisfecit public décerné par le Président de la République à son Premier ministre et à l’équipe gouvernementale, il va falloir réécrire le dictionnaire.
LE SOFT INTERNATIONAL.


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