Le Président veut un gouvernement engagé dans sa vision de l’Etat de droit et de fin de l’impunité
  • lun, 26/10/2020 - 00:09

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1505|SAMEDI 24 OCTOBRE 2020.

Ci-après en intégralité, l’adresse à la Nation faite vendredi 23 octobre par le Président de la République, Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo qui pourrait se résumer en trois phrases.
La première «Je réitère l’engagement de mon serment de ne jamais faillir à cette mission sacrée et de ne jamais trahir le Congo».

La seconde qui en est la conséquence : «Je ne laisserai aucun engagement politique de quelque nature que ce soit primer sur mes prérogatives constitutionnelles et sur l’intérêt supérieur du peuple congolais».
La troisième : «Je ne transigerai jamais avec les intérêts supérieurs de la nation».

La quatrième : «Le partage des valeurs liées à l’Etat de droit et à la justice constitue la condition sine qua non de tout partenariat aux actions de mon mandat». D’où - la cinquième - des «consultations (qui) visent la refondation de l’action gouvernementale autour des principes de participation à la gestion du pays» qui implique la nécessité d’«une union sacrée de la Nation».

In extenso ci après:

Congolaise, Congolais, Mes Chers Compatriotes,
En ce jour du vendredi 23 octobre 2020, je m’adresse à vous, souverain primaire, dans un contexte exceptionnel, en rapport avec la situation politique que connaît notre pays.

Le contexte de fragilité de notre pays, de même que les résultats électoraux de janvier 2019, nous ont forcé à élargir nos rassemblements pour nous unir au-delà de nos familles politiques traditionnelles. Cet effort de recomposition a touché aussi bien le pouvoir sortant que l’ancienne opposition, ce qui a conduit à une situation inédite où des adversaires farouches d’hier sont devenus des alliés.

Nous avions choisi de gérer le pays au sein d’une coalition qui semblait constituer la solution idoine pour sortir le pays de ses différentes crises récurrentes et préserver ainsi les acquis de l’alternance.
Malheureusement, près de deux ans après, les divergences qui persistent entre les parties signataires de cet Accord plombent les ailes de l’espoir de notre envol vers le développement.

Ces divergences portent notamment sur les questions relatives à la paix et à la sécurité nationale, à la Commission Electorale Nationale Indépendante, à la territoriale, à la diplomatie, à l’indépendance de la justice et à l’instauration de l’Etat de droit, qui sont un enjeu majeur pour notre Nation. L’importance de ces questions me convainc qu’elles ne doivent être laissées à la merci d’un seul groupe politique, elle nécessite un large consensus national.

Mes Chers Compatriotes,
La tâche que vous m’avez confiée est immense. Elle comporte, dans l’urgence, les objectifs ci-après:

- Rétablir la paix là où elle est compromise et la consolider là où elle existe;
- Construire la démocratie;
- Organiser des élections crédibles dans les délais constitutionnels;
- Renforcer l’Etat de droit;
- Bâtir nos infrastructures;
- Assurer la santé à nos populations;
- Garantir l’éducation de nos enfants;
- Donner une perspective économique à notre jeunesse et,
- Promouvoir davantage les droits des femmes.

Face à l’ampleur de ces défis, le Peuple n’accordera aucun pardon à ceux qui, dans la classe politique, s’évertueront à créer ou à entretenir des entraves au progrès, animés qu’ils sont par une simple stratégie de survie politique ou de positionnement individuel, par la haine tribale, la rancœur, ou par la poursuite de la prédation en toute impunité.
A ce propos, je salue les efforts d’abnégation de ceux qui, dans tous les camps, se sont démarqués de ces antivaleurs.

Mes Chers Compatriotes,
L’Etat de droit que nous voulons vient d’être conforté par la prestation de serment de 3 juges constitutionnels; ce qui, désormais, assure à cette juridiction un fonctionnement régulier.

Mes Chers Compatriotes,
La restauration de l’Etat de droit dans notre pays n’est pas un leurre, mais le fruit d’une ferme volonté politique, du reste coulée dans le programme du Gouvernement tel qu’adopté par le Parlement.

Il demeure vrai que sa mise en œuvre énerve certains nostalgiques, habitués à l’impunité et aux traitements de faveur.
Ceci étant, le partage des valeurs liées à l’Etat de droit et à la justice constitue la condition sine qua non de tout partenariat aux actions de mon mandat.

Mes Chers Compatriotes,
Chaque année, plus de 2 millions d’enfants congolais naissent et s’ajoutent au nombre déjà important de notre population. Nous sommes individuellement et collectivement responsables de leur destin.

Nous ne pouvons laisser leur avenir à la merci de pesanteurs ou écueils inhérents aux pratiques politiciennes, qui retardent ou affaiblissent la réalisation du programme pour lequel vous m’avez élu.

En tant que Chef de l’État, Représentant de la Nation et Symbole de l’unité nationale, j’assure, par mon arbitrage, en vertu de l’article 69 de la Constitution, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions ainsi que la continuité de l’État.

Je réitère l’engagement de mon serment de ne jamais faillir à cette mission sacrée et de ne jamais trahir le Congo.
Je ne laisserai aucun engagement politique de quelque nature que ce soit primer sur mes prérogatives constitutionnelles et sur l’intérêt supérieur du peuple congolais. Je ne transigerai jamais avec les intérêts supérieurs de la nation. Je ne céderai jamais la moindre portion de notre souveraineté nationale. Je ne ménagerai aucun effort pour préserver la paix et l’unité nationale.

Eu égard à ce qui précède, et considérant que le Salut du Peuple est la loi suprême, j’ai décidé d’entamer, dès la semaine prochaine, une série de contacts visant à consulter les leaders politiques et sociaux les plus représentatifs, afin de recueillir leurs opinions à l’effet de créer une union sacrée de la Nation autour des objectifs précités.

Ces consultations visent la refondation de l’action gouvernementale autour des principes de participation à la gestion du pays.
A l’issue de celles-ci, je reviendrai vers vous, dans une nouvelle adresse, pour vous faire part de mes décisions qui n’excluront aucun cas de figure.

Debout congolais, prenons le plus bel élan pour un Congo fort, libre et prospère.

Que Dieu bénisse la République Démocratique du Congo.

Je vous remercie.

Kinshasa, 23 septembre 2020.


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