Les «réserves» inexpliquées de l’Udps
  • lun, 08/06/2015 - 13:34

Sur les consultations en vue du dialogue que tient le Président de la République au Palais de la Nation, le Soft International écrivait ce qui suit: «LUDPS d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba, après avoir donné son accord, y voyant la meilleure solution pour sortir le pays de la crise politique, paraissait traîner les pieds. Depuis le régime Mobutu, que du temps perdu hélas! avec cette «fille aînée de l’opposition», un parti - plutôt un homme qui paraît avoir peur de l’exercice du pouvoir, et qui a toujours coulé à chaque fois qu’il en a eu l’occasion - et qui, de ce fait, ne semble jamais avoir une parole à donner. Que de tentatives échouées avec le Sphinx! Nourrit-il quelques angoisses à l’idée d’avoir à assumer des fonctions d’Etat?

«Je ne suis pas spécialement un homme politique qui a la réputation d’être peureux mais je sais évaluer le danger. Quand vous vous retrouvez dans l’hypothèse d’être président de la République alors que vous n’avez pas l’appareil pour le faire, vous ne trouvez pas que ça puisse susciter légitimement une impression d’angoisse? Si ce n’est pas le cas, c’est que vous êtes un branleur», confie Jean-Marie Le Pen dans un entretien accordé au magazine Society paru vendredi. L’ex-candidat du Front national à l’Elysée raconte ainsi qu’il a eu des sueurs froides de se retrouver aux mannettes du pouvoir à son arrivée au second tour de l’élection présidentielle de 2002. On pourrait comprendre le refus que paraît opposer à l’appel au dialogue le groupe pétri d’expériences du président du Sénat, Léon Kengo wa Dongo qui parle de «perte de temps» (n°1318, 1ère éd. datée 1er juin 2015).

ILS NE RASSURENT PLUS PERSONNE.
Le chroniqueur Omer Nsongo die Lema écrit pour sa part:
«La presse kinoise a publié le document intitulé «Consultations: mise au point de l’UDPS», signé Bruno Tshibala Nzenzhe, porte-parole. Daté du 4 mai 2015, ce document est introduit en ces termes: «En vue de mettre fin aux interprétations tendancieuses consécutives aux réserves de l’UDPS de répondre à l’invitation de se rendre aux consultations initiées par M. Joseph Kabila, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, UDPS en sigle, fait la mise au point suivante». Déclinée en dix points, la mise au point aligne des contre-vérités qui jettent le doute sur la volonté réelle de rue Pétunias de s’assumer finalement par rapport au dialogue. A preuve: la formulation mensongère du premier point. «1. Aussitôt après la publication de faux résultats de l’élection présidentielle du 28 novembre 2011, le Président élu et Président de l’UDPS a été le premier à réclamer le dialogue politique afin de résoudre la crise politique que venaient de créer ceux qui avaient pris la responsabilité d’opérer ce hold up électoral».
A moins de n’avoir aucune connaissance et surtout aucune maîtrise des actes du lider maximo à partir du 10 décembre 2011 (la proclamation des résultats provisoires ayant eu lieu la veille), Bruno Tshibala Nzenzhe confirme, si besoin est, la capacité inouïe des Udépésiens de jouer continuellement la carte de victimisation et de manipulation.
S’il le veut, il se souviendra que le dimanche 18 décembre 2011, Etienne Tshisekedi avait lancé un «mandat d’arrêt» contre Joseph Kabila! «Je demande à tous les Congolais de m’amener ici Joseph Kabila vivant pour qu’il soit jugé, celui qui le fera aura une grande récompense», rapporte, note l’agence Xinhuanet dans sa dépêche du lendemain.
C’est à cette occasion qu’il avait ordonné la démission de tous les gouverneurs de province. «Les départements ministériels seront désormais dirigés par les secrétaires généraux, les gouverneurs des 11 provinces sont remplacés par les directeurs généraux et aucun gouverneur ne doit quitter le pays jusqu’à la remise et reprise», avait-il ajouté avant de prêter son serment de président de la République, en sa résidence de Limete, devant son cabinet et ses combattants.
Quand est-ce qu’il avait-il alors réclamé le fameux dialogue ? Bruno Tshibala devant avoir du mal à le démontrer, la prise de position attribuée au lider maximo rend caduc le deuxième point selon lequel, en réponse aux appels reçus des «responsables politiques au plus haut niveau du monde l’aient contacté personnellement pour lui demander de faire tout ce qui était en son pouvoir afin de prévenir un soulèvement populaire qui pointait à l’horizon avec comme conséquence de remettre la République Démocratique du Congo en ruine», Tshisekedi avait «effectivement demandé au peuple de rester serein en attendant le règlement pacifique de la crise»!
Bruno Tshibala ne sait même pas que son président et son parti avaient ordonné au «peuple d’abord» de manifester jusqu’à la récupération du fameux «imperium».
Car, si le mot d’ordre prêté au lider maximo était réellement la sérénité jusqu’au règlement pacifique de la crise par voie du dialogue préconisé par ce dernier, rien de rationnel n’explique son silence aux lendemains de la signature de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba du 24 février 2013 et de la Résolution 2098 du 28 mars de la même année. Ce long silence rend aussi caduc le point 3 selon lequel «à travers l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et les trois Résolutions subséquentes du Conseil de Sécurité de l’ONU, la communauté internationale a préconisé à son tour le dialogue politique comme seul moyen de mettre fin à la crise et chargé le Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’ONU d’aider à la tenue de ce forum, en vue de parvenir à un consensus et permettre un atterrissage en douceur au terme du processus électoral en cours».
Il est établi qu’entre, d’une part, le 28 mars 2013 (date de publication de la Résolution 2098 par laquelle le Conseil de sécurité de l’ONU avait demandé au représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et chef de la Monusco de «promouvoir un dialogue politique transparent et sans exclusive entre toutes les parties prenantes congolaises en vue de favoriser la réconciliation et la démocratisation et encourager l’organisation d’élections provinciales et locales crédibles et transparentes») et, d’autre part, la publication de la lettre du 15 décembre 2014 par laquelle Tshisekedi a exhorté Martin Koblër «à tout mettre en œuvre pour convoquer d’urgence un Dialogue politique entre toutes les forces politiques et sociales congolaises en vue de résoudre la crise multiforme qui frappe le pays depuis novembre 2011, suite à l’organisation d’élections aux résultats fort controversés», il s’est bel et bien passé une vingtaine de mois. Période au cours de laquelle aucune allusion n’a été faite par l’UDPS ni à l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, ni à la Résolution précitée.
Du 8 avril au 15 décembre 2014, le Secrétariat national aux Relations extérieures de l’UDPS a continuellement rendu compte des faits et gestes de Félix-Antoine Tshisekedi en séjour à Kinshasa, notamment les différentes rencontres au siège de la Monusco, les différents échanges avec la base.Dans aucun communiqué, le dialogue attribué de façon erronée à l’Accord-cadre d’Addis-Abeba n’y est évoqué. La première fois que Tshisekedi l’a fait, c’est le 15 décembre 2014 après que les acteurs de la CVD (Coalition pour un Vrai Dialogue) se soient rétractés en rejetant carrément ces assises, sous prétexte de glissement.
Lorsqu’au point 9 de la mise au point de l’Udps, Bruno Tshibala marque la disponibilité de son parti «à rencontrer M. Joseph Kabila lui-même aussitôt après l’ouverture officielle du dialogue politique prévu par l’Accord-cadre d’Addis-Abeba sous la médiation internationale», on en vient à se demander dans quel passage dudit accord est fait état dudit dialogue! Puisque ce forum - on ne cessera jamais de le rappeler - est évoqué uniquement dans la Résolution 2098!
On devrait s’interroger sur la sincérité de l’exhortation des Tshisekedistes...
Au fait, ce qui est en train de se passer au sein de l’Udps n’est pas sans rappeler - comme relevé dans une réponse adressée à un blogueur proche de ce parti - qu’Etienne Tshisekedi se retrouve dans l’avertissement donné par Jésus-Christ à Pierre en Jean 21:18. «En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais jeune, tu mettais toi-même ta ceinture, et tu allais où tu voulais; quand tu auras vieilli, tu étendras les mains, et un autre te ceindra et te mènera où tu ne voudrais pas», dit la Bible.
Tout ce qu’on fait dire et écrire au lider maximo confirme, si besoin est, que les Félix-Antoine Tshisekedi, Bruno Mavungu et autres Bruno Tshibala sont en train de conduire le lider maximo là où il ne veut pas, voire là où il ne sait pas qu’il est conduit! L’ennui ou le drame - c’est selon - est qu’ils s’y prennent avec tellement de maladresses qu’ils ne rassurent plus personne. D’abord la communauté internationale qu’ils instrumentalisent à dessein, ensuite la communauté nationale qui croit de moins en moins dans l’Udps.


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