Nouveau et cinglant camouflet pour la MP
  • ven, 30/03/2018 - 08:10

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Cette fois c’est sans appel. Il n’y aura pas d’autre évaluation politique ou technique possible. L’échec cuisant est total. Il n’y aura pas de deuxième tour pour aucun candidat de la Majorité Présidentielle. Ni en province du Kwango, dans l’ex-Bandundu, ni dans celle du Maniema, province de l’est restée à ce jour fidèle à la Majorité Présidentielle. Retour à la maison le soir même du vote pour les Missi Dominici. Si, dans le Maniema, le candidat indépendant a été élu dès le premier tour à la majorité absolue, au nez et à la barbe des envoyés de la Majorité Présidentielle littéralement humiliés, dans le Kwango, le ticket Majorité est éliminé dès le premier tour récoltant 4 maigres voix, avec un deuxième tour opposant des candidats scotchés par des bonzes de la Majorité Présidentielle. C’est le problème: obéissant à aucune discipline sinon individuelle, la MP est allée en ordre dispersé.

Et patatras! Ni à Kindu au Maniema. Ni à Kenge au Kwango, dans l’ex-Bandundu. Au lendemain de la double élection de gouverneur qui se déroulait mercredi 28 mars dans ces deux provinces présentée comme des scrutins test, à dix mois des confrontations cruciales annoncées pour le 23 décembre 2018 comme marquant la fin du monde, la Majorité est groggy. Sonnée. Elle avait misé sur des tickets littéralement écrasés. Humiliés! Au Kwango, le couple Edouard Wenzi Wakuyula-Emery Kaputu Vita n’a récolté que 4 minuscules voix. Sur 24 (16,7%). Eliminé! Au Maniema, le ticket Justin Omolela Selemani-Michel Nyangilolo Museme a fait un peu mieux mais rien que 7 voix sur 24 (19,17%). Eliminé! Ici, c’est un indépendant Prosper Tunda Kasongo et son colistier Josué Pataule Kalema qui gagne, dès le 1er tour, ayant récolté la majorité absolue, 16 (66,67%).

PLACE AUX INDEPENDANTS.
Au Kwango, ce sont deux Indépendants qui vont croiser le fer lors d’un duel convoqué samedi 31 mars. La liste Kanys Makofi Kabamba-Kayiman Muteba Nswan Tison (10 voix) contre celle de Romain Kasuwa Mupangi Tsoki-Henry Tshimbunz A-Mboyi (5 voix).
Fin août 2017, après une perte de positions historiques à Bandundu dans le Kwilu et à Kisangani, dans la Tshopo, Le Soft International avait prévenu dans un texte resté célèbre: «La Majorité recule», expliquant que la Majorité a perdu, dans ces élections, s’interrogeant: «Le casting avait-il été mal opéré ou les nouveaux maîtres de la territoriale n’avaient pas répondu à l’engagement» (Le Soft International, n° 1406 daté lundi 28 août 2017) alors que le Chef de l’Etat avait prévenu les membres du Bureau politique de la MP lors d’une réunion à Kingakati que ces élections seraient un «test» pour la plate-forme au pouvoir. Hélas!, «le résultat est là. Terrifiant! La rupture. Le front percé. La débâcle, commente quelqu’un qui observe l’évolution de la psychologie générale et qui cala la Majorité dans un bastion ostensiblement pro-opposition. La débâcle avant la débandade?» (op. cit.). A qui sait lire le langage des signes, il est temps que des positions acquises soient reconsidérées, une réflexion de fond engagée. La MP ne saurait aller d’échec en échec... La victoire n’est jamais là où vous n’avez pas mis les pieds. L’électorat demande à être connu, reconnu, fréquenté, considéré, chouchouté. Il veut se sentir «in» (faisant partie de la communauté nationale) et non «out» (étranger à LA communauté). Si le discours ne passe que par de grands principes d’appartenance, il faut encore qu’il en fournisse des preuves.
T. MATOTU.


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