Son discours d’adieu: «le corps a ses limites»
  • mar, 07/02/2017 - 03:22

En prenant congé des affaires de l’Etat, le 28 septembre 2008, Antoine Gizenga invoque «un corps physique» qu’il faut ménager. Ci-après.

Dans son discours d’adieu à la politique le 25 septembre 2008 au moment de céder la primature, que seuls savent faire des hommes racés, Antoine Gizenga invoque «un corps physique» qu’il faut ménager. Ci-après.
Congolaises,
Congolais,
Chers compatriotes,
Depuis plus de vingt mois, j’ai été à la tête du Gouvernement de notre pays grâce à la sollicitude de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Joseph kabila Kabange, et après investiture par l’Assemblée Nationale du Parlement de la République Démocratique du Congo. Cette élévation a été un grand honneur pour ma modeste personne qui, après avoir contribué dans la lutte pour l’indépendance de ce pays et de son peuple en 1959 et 1960, j’avais été évincé du pouvoir par les Forces hostiles à notre Nation.
J’exerçais alors les fonctions de Vice-Premier, Ministre du Gouvernement dirigé par l’Immortel Patrice Emery Lumumba.
Grâce à vous, par vos suffrages et par la volonté du Président de la République, Chef de l’Etat, je suis revenu, 45 ans après, dans la gestion des affaires nationales au poste de Premier Ministre, Chef du Gouvernement de la République. Ce retour fut essentiellement dicté par notre volonté de travailler avec le Président de la République pour empêcher la fracture Est-Ouest de notre pays, pour promouvoir la paix, renforcer l’unité nationale et instaurer la bonne gouvernance dans un élan de redressement politique économique et social de la Nation. La tâche est immense car le fossé de la régression, dans lequel était tombé notre pays, est très profond.
Toutefois, on peut aujourd’hui affirmer que le pays commence à reprendre le bon cap et à connaître une vraie dynamique de redressement et de refondation.
Il faut tenir bon et avancer avec détermination. Cependant pour tout homme, même si l’esprit peut encore être sain et alerte, le corps physique a ses limites dont il convient de tenir compte. C’est pourquoi, après près d’un demi siècle de lutte pour la cause nationale et plus de six cents jours d’exercice des fonctions de Premier Ministre, Chef du Gouvernement, j’ai décidé en ce jour de présenter ma démission de ce poste auprès du Président de la République, Chef de l’Etat.
J’ai déposé Ia lettre y afférente ce jour à 10 heures. Nous aurons la réponse du Président de la République lorsqu’il Lui plaira de nous la faire savoir.
Avant de terminer, je voudrais exprimer toute ma gratitude à Son Excellence Monsieur le Président de la République pour la confiance qu’il a bien voulu placer en ma personne.
Je remercie aussi, le Parlement pour la courtoisie qu’il m’a témoignée sans cesse. Je suis également reconnaissant envers le pouvoir judiciaire de notre pays pour l’estime qu’il m’a porté, notamment par la visite de courtoisie que m’a rendue le Premier Président de la Cour Suprême de Justice.
Je dis infiniment merci à vous tous, Congolaises et Congolais, qui m’avez entouré de tant de compréhension et d’affection traduite par la gentille appellation de «Patriarche».
Enfin, je formule les vœux les meilleurs de progrès et de succès à toutes les Institutions de notre pays et je réitère ma profonde conviction que, dans la paix, l’unité, la concorde nationale, le travail, la justice et la bonne gouvernance, le Congo, notre cher pays, ne pourra aller que de l’avant et construire toute sa grandeur.
La lutte continue et le Peuple vaincra! Vive la Patrie,
Vive le Peuple congolais souverain et uni,
Vive la Démocratie.
Je vous remercie.
Fait à Kinshasa,
le 25 septembre 2008
Antoine Gizenga.


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