Ex-ONATRA: sale affaire pour l’universitaire Mukoko Samba
  • lun, 30/04/2018 - 04:54

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Il fut pourtant bien accueilli à sa nomination, il y a moins d’un an, le 13 juillet 2017. Et tous avaient espéré - avec raison - un miracle de ce froid mais brillant universitaire homme de dossiers qui fit ses classes, peu après son retour du Japon, à la Primature comme conseiller, puis comme Vice-Premier ministre en charge du Budget où ses principes ne firent pas toujours son bonheur dans une équipe Matata réputée pourtant... «de rigueur». Des ennuis avec le personnel, véhicule caillaissé, danses et chants à chacune de ses arrivées et départs, et, last but not least, ultimatum de 48 heures de Bruno Tshibala Nzenzhe, d’une paie du personnel, etc. A l’ex-ONATRA (SCTP), qui cherche noise à l’universitaire? En clair, qui tire les ficelles?

Après une visite vendredi 27 avril au siège de la CENI, Commission électorale nationale indépendante, Bruno Tshibala Nzenzhe a surpris des centaines de cadres et agents de la SCTP, Société commerciale de Transports et Ports (ex-ONATRA), qui squattaient devant le bâtiment colonial qui abrite, sur le 30-Juin, la direction générale, lors d’une manifestation.

UNE MARCHE CONTRE LE DG?
Scandant des chansons hostiles à leurs dirigeants - particulièrement au D-G Daniel Mukoko Samba, rameaux à la main, ils réclamaient le paie des 14 mois d’arriérés de salaires.
Dans une série de tweets, l’ancien Vice-Premier ministre en charge du Budget, l’universitaire Mukoko Samba, qui a obtenu plus de US$ 20 millions de crédit auprès des deux banques commerciales - signe de confiance placée en lui - tente de calmer la vague en communiquant même si cette communication extérieure, dirigée aux propriétaires, administrateurs et aux banques, n’est guère susceptible d’atteindre son personnel pas connecté. «Le Plan de relance se met progressivement en place. Les équipements acquis devraient arriver à partir de mai. Chemins de fer, locomotives, wagons, carrière Kiasi-Kolo, etc.». Puis: «Les salaires de 2018 sont en train d’être payés bien que difficilement pour le moment. A Matadi, les salaires ont été payés de janvier à mars. Quant aux arriérés dont les plus vieux remontent à juillet 2016, ils seront étalés à partir du second semestre».
Lors de cette visite, le Premier ministre a mis ensemble Mukoko et syndicalistes pour s’enquérir de la situation. À l’issue de l’entretien, Tshibala a communiqué en homme politique, donnant l’impression d’avoir donné un ultimatum à Mukoko, faute de quoi...
«Dans trois jours, votre situation sera réglée. Je viens d’accorder 48 heures à vos dirigeants et les syndicalistes pour m’expliciter sur votre situation d’arriérés de salaire. Si rien n’est fait dans le temps convenu, venez me prendre dans mon bureau, nous allons faire route ensemble jusqu’ici pour trouver la solution», a dit Tshibala aux agents de la SCTP. Une marche du Premier ministre contre le DG Mukoko?
«Il se pose un problème sérieux à la SCTP dans la gestion financière, administrative et technique. À la SCTP, on ne connaît même pas le nombre d’agents payés, il y a un surnombre de passif des agents qui sont payés mais qui ne travaillent pas. Il y a le problème des doublons, l’entreprise a l’argent mais c’est la gestion qui est mauvaise. Il faut un audit», explique un syndicaliste.
A la CENI, Bruno Tshibala s’est entretenu avec le président de la centrale électorale, Corneille Naanga Yobeluo qui l’a conduit dans différentes salles de la CENI. «Je félicite la direction de la CENI pour les efforts faits pour nous permettre d’atteindre le point d’orgue de ce processus. Avec les explications qui viennent de m’être fournies par le président de la CENI, je rentre comblé. Le processus se déroule normalement», a-t-il déclaré expliquant que le gouvernement et la CENI ont une division du travail: le gouvernement finance la CENI et celle-ci organise des élections. «Dans le cadre d’exécution de cette division du travail, chacun s’acquitte convenablement de ses attributions. Je devais écouter, voir et après avoir écouté, après avoir visité presque tous les services, je conclus que tout se passe très bien et j’en suis satisfait», s’est-il félicité. Une réplique à l’opposition qui menace de boycotter la machine à voter et le fichier électoral dont elle réclame l’audit.
D. DADEI.

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