Kabila Désir, salle archicomble à Bruxelles
  • jeu, 21/08/2014 - 12:02

On a refusé du monde à Bruxelles au lancement de l’Association Kabila Désir.

Bruxelles.
Dans la grande salle des conférences à l’ambassade du Congo près le Royaume de Belgique, le Royaume des Pays-Bas et le Grand-Duché du Luxembourg, 30, rue Marie de Bourgogne au cœur de la Capitale belge, Mission près l’Union Européenne, le professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba a lancé à l’international son Association Kabila Désir.
L’événement a eu lieu jeudi 14 août à 18h30’ tapantes et s’est prolongé tard dans la nuit par un banquet composé de mets congolais agrémenté par de la musique de chez nous, des séances de prise de photos et d’échange de cartes de visite, signe d’une manifestation pleinement réussie.
Qui donc a dit que les membres de l’élite et de la classe moyenne congolaises expatriées n’étaient pas fréquentables parce qu’irresponsables?
Le quartier Léopold - pour faire complet - était sous haute surveillance des forces de police qui ont monté le niveau d’alerte à 4, le niveau maximum semblable à celui d’un Evénement de l’Etat hébreu. La veille, des réseaux sociaux congolais de «veille» s’étaient mis en branle et lancé des menaces. La sécurité d’Etat - dans une ville où des dégradations publiques des manifestants congolais sont légion - avait trouvé des réponses appropriées. S’il y avait manifestation, elle n’était «pas autorisée mais tolérée». Une heure limite - 16 heures - avait été donnée aux éventuels manifestants afin qu’ils dégagent. Autrement, la police chargeait!

MIEUX VAUT PREVENIR QUE GUERIR.
Tous les accès conduisant à l’ambassade avaient été barricadés et des policiers en uniforme veillaient et réclamaient l’invitation à quiconque même au Député national Gasha Kin-kiey quoiqu’il se fût présenté à une entrée de la petite rue Marie de Bourgogne comme «fils du Ministre Kin-kiey, qui anime le conférencier» («on vous croit mais vous devez présenter votre carte d’invitation», lui répond un policier, strict, un chien de garde crocs en l’air en laisse).
Les messages captés sur des réseaux sociaux véhéments avaient été clairs. Si ces cercles sociaux avaient annoncé des «bosses et des plaies», des «dents cassées», pourquoi ne pas craindre des boules puantes ou des lancers de souliers dans la salle! Si en soi le Congolais n’est pas un extrémiste, d’aucuns se sont laissés décommander ne voulant prendre aucun risque!
Ces «Combattants» désormais moins visibles, ne mobilisant personne sont devenus une nébuleuse, agissant en commando, se rendant coupables de voies de fait. Nombre d’entre eux font face à la justice. A Bruxelles, lors de la table ronde (22-24 octobre 2013) pour l’intégration économique et politique de la diaspora organisée par la Primature congolaise, le Gouvernement belge et la Banque Mondiale au Palais d’Egmond qui vit la participation de ministres belges et congolais, des membres de cette nébuleuse se sont rués sur une dame lui arrachant son sac à main! Elle a déposé une plainte et la justice belge activée!
Ceux qui ont voulu donner la mort à Léon Kengo le 31 décembre 2012, à Paris au sortir de la gare du Nord, n’étaient pas plus de trois. Le président du Sénat fut roulé à terre, piétiné comme un malfrat, se fit rouer de coups, perdit des dents, fut admis dans des établissements hospitaliers. Tout comme le groupe qui, mi-octobre 2006, s’empara à Londres du directeur de cabinet du Chef de l’Etat, l’actuel Sénateur PPRD (Majorité) Léonard She Okitundu Lundula, ancien ministre des Affaires étrangères, et le déshabilla, le laissant pour mort. «Au sortir d’une rame de train, plusieurs personnes se sont ruées sur lui, l’attaquant à coups de pied et de barres à mines», rapportèrent des témoins. L’ancien ministre des Affaires étrangères de Mobutu et ambassadeur à Paris, actuellement Vice-président du Sénat, Edouard Mokolo wa Pombo, faisait partie de la délégation en visite officielle dans nombre de Capitales européennes. «Jamais, je n’ai assisté à un tel déploiement de barbarie mêlée de haine», confia un témoin. L’agression - comme plus tard la tentative d’assassinat du président du Sénat - fut filmée et diffusée comme un trophée sur des chaînes alternatives de Web. Du terrorisme! Mieux vaut prévenir que guérir.

LA GRANDE SALLE EST TROP A L’ETROIT.
A Bruxelles, au piquet de fils de barbelés érigé par la police - chiens policiers en laisse - un groupe de cinq à six individus tente de dissuader une dame sans y parvenir. Impassible, la Congolaise montre son invitation aux agents de police et poursuit sa route vers l’ambassade malgré une pluie d’insultes qui s’abattent sur elle qui déshonorent la nébuleuse... Pas avant d’avoir méprisé ces personnes qui filment et vont poster leur bien maigre «trophée». L’un d’eux murmure: «L’heure limite approche, le colonel arrive». A l’heure limite, ils doivent dégager ou seront chargés...
L’excellent ambassadeur Henry Mova Sakany qui déploie depuis peu un programme de conférences Congo Rising pour montrer les secteurs qui poussent le Congo vers l’émergence (économie, climat des affaires, transports, extraction minière, énergie, agriculture, santé, télécommunications) avait mis les petits plats dans les grands et donné toutes les garanties de succès. A vaincre sans périls, on triomphe sans gloire! «Le pire qui puisse nous arriver c’est une salle à moitié pleine parce que nos compatriotes auront été intimidés par ces combattants...», explique l’ambassadeur. «Après cinq ans de présence à Bruxelles, si une visite à l’ambassade d’un membre du Gouvernement n’est peut être une réussite, je considérerais cela comme un échec personnel». Le diplomate ne pouvait mieux convaincre...
La manifestation fut une pleine réussite.
D’abord de foule. «Les confirmations ne cessent de nous parvenir. On n’avait jamais connu un tel engouement», ne cessait d’assurer Michael Sakombi, le maître d’œuvre, l’homme au four et au moulin, veillant au moindre détail. A 18h20’, signe de confiance aux bonnes nouvelles du Congo qui va dans la bonne direction, la grande salle des conférences au rez-de-chaussée est pleine. Toutes les places assises occupées mais les entrées par flots se poursuivent. Que faire? Le protocole dépassé accepte quelques-uns qui resteront debout, trois heures durant! Outre des raisons de sécurité, il faut laisser respirer la salle...
Il ne restait plus qu’à lancer la manifestation avec l’annonce à 18h30’ tapantes - le respect de l’heure tient de la politesse des rois - de l’entrée en salle de leurs Excellences.
La présentation du programme très professionnelle assurée par Michael Sakombi est vite expédiée. Au tour de l’ambassadeur Mova de mettre en ambiance: ce qui marche, les secteurs qui boostent l’économie du Congo, les télécoms en bonne place.
Sur le papier, le sujet inscrit porte sur les «Télécommunications et NTIC, vecteurs d’émergence du Congo: Perspectives, quel apport de la Diaspora et débat sur les questions d’actualité».

KIN-KIEY PARAPHRASE OBAMA.
Occasion pour le ministre en charge des Postes, Télécommunications et des NTIC de montrer, via le logiciel PowerPoint, de montrer les réalisations qui ont fait basculer le Congo dans la société de l’Information tel qu’attesté tout récemment à Genève par l’UIT, l’Union Internationale des Télécommunications après le passage à Kinshasa de son secrétaire général, Dr. Hamadoun I. Touré.
Le ministre explique que ces réalisations sont loin d’être le fruit d’une génération spontanée. Elles participent d’une vision et d’un leadership installés à la tête de l’Etat.
Parfaite transition pour ce membre de la Majorité Présidentielle et de son Bureau Politique de lancer à l’international l’Association Kabila Désir annoncée le 29 juillet à Kinshasa et qui veut fédérer la majorité des Congolais qui éprouvent «une envie de Kabila».
Les statuts de cette Association - une asbl - vont être déposés dans le touts prochains jours à l’office du notaire.
Le professeur Kin-kiey commence sa présentation par paraphraser le président Barack Obama au US-Africa Leaders Summit (Washington, 4-7 août 2014): «Même si l’Afrique continue à être confrontée à des grands défis, même si beaucoup d’Africains font face à la pauvreté, aux conflits, à la faim et aux maladies, et même si nous travaillons ensemble pour faire face à ces problèmes, nous ne pouvons ignorer la nouvelle Afrique qui émerge. Nous savons tous ce qui fait de l’Afrique une grande opportunité: un continent où la croissance est la plus forte au monde, avec une classe moyenne émergente, des entreprises en pleine croissance et des marchés des télécoms prometteurs».
Sur la croissance, si la moyenne africaine est de 5%, le taux de croissance du Congo est l’un des plus robustes, certifié par le Fonds Monétaire International (FMI): 8,8%, le peloton de tête africain.

LE CONGO EST BIEN L’AFRIQUE QUI EMERGE.
Au marché des télécoms, le Congo a tout pour être en première ligne: premier pays en Afrique et - avant l’Europe - à avoir déployé un réseau de téléphonie mobile (Télécel); premier pays en Afrique à avoir lancé un réseau de télécommunications par satellites; d’être au centre et au cœur du Continent avec le plus grand nombre de voisins (neuf), deux fuseaux horaires, et d’être l’un des deux pays d’Afrique à avoir un tel espace et à être aussi peuplé, etc., fait du Congo le hub du Continent. Là où nombre de pays doivent construire 3.000 kms de fibre optique, il en faut au Congo au moins 34.000 kms selon son plan de backbone!
Quand le Président Barack Obama parle de croissance économique et «des marchés des télécoms prometteurs» qui font de l’Afrique le Continent qui émerge, le Congo en est le parfait exemple.

TRAVAILLER A MONTRER A LA DIASPORA.
Le ministre explique que l’Association est née d’une interpellation: «Pourquoi un tel déferlement de mensonges à l’étranger et dans certaines officines politiques du pays?» Puis - en intellectuel qui doute de tout - se lance dans un questionnement sans fin: Au fait, connaissons-nous notre pays? Connaissons-nous notre Peuple? Posons-nous des actes d’adéquation comme Pouvoirs publics? Puisque tout le monde veut communiquer, savons-nous communiquer? N’y a-t-il pas en l’espèce malentendu? Communiquer est-ce parler de longues heures? Est-ce noircir des pages? Communiquer n’est-ce pas parfois/souvent se taire, en revanche poser des actes d’adéquation? Lorsqu’on en vient à ouvrir la bouche n’est-ce pas parce qu’on a échoué à communiquer et qu’on doit se justifier? Quelle valeur a une communication-justification? Car il existe des locuteurs qui ne peuvent se faire entendre bien qu’ils ouvrent la bouche! Au fait, ne parlons-nous pas beaucoup trop, comme dans le désordre? N’écrivons-nous pas beaucoup trop, un peu dans le désordre? Peut-être ne montrons-nous pas assez ou montrons-nous mal!
Puis, le mensonge! Ah, le mensonge! Quand on entend que Kabila a échoué et qu’il a sa place à la Cour Pénale Internationale, n’est-ce pas ahurissant? Il y a comme une domination d’un discours de contestation conçu aux premières heures de l’avènement de Joseph Kabila Kabange au pouvoir et mal adapté à la réalité. «On ne le reconnaît pas, on lui refuse toute légitimité! La légitimité c’est nous! La légitimité c’est pas lui!»
De cette interpellation est né le Devoir de témoignage, un Devoir de Vérité.
Certes, le Congo est loin d’être le Paradis sur Terre (Et quel pays est ce Paradis quand soudain l’Amérique cherche à se faire désirer par l’Afrique?) Mais le Congo est loin d’être un Enfer, loin s’en faut. Le Congo est un pays qui a entrepris son vol vers le Rêve réalisé.
Dans ce pays, il y a des millions de Congolais qui se reconnaissent dans cette œuvre qui se déploie et qu’il nous faut fédérer. La paix sociale dans la Capitale n’est pas un hasard! Pas une ville morte n’a eu lieu à Kin depuis des années! C’est ça Kabila Désir. Le Peuple voit de ses propres yeux et exprime une envie. Ce qui n’empêche pas une frange de l’opposition de s’exprimer…
T. MATOTU.


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