Lambert Mende réagit avec forceaux propos du président Macron
  • jeu, 31/05/2018 - 06:53

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.

Tentatives de dépossession des Congolais au profit des groupes d’intérêts extérieurs; des nostalgiques de l’ordre colonial; Congo, simple comptoir des matières premières ou en un pandémonium de quelques grandes puissances de l’époque avec le droit de préemption; épisodes sanglants d’un passé révolu; messes basses et complots à ciel ouvert; nouvelle fenêtre d’opportunités, etc., tout est passé lors du point de presse animé par le ministre Lambert Mende le 28 mai au lendemain de la rencontre Macron-Kagame. Kinshasa dit attendre des explications. Extraits.
«Notre communication de ce jour va s’articuler autour de la lecture de la récente déclaration du Président français, Emmanuel Macron ainsi que de l’agitation que suscite dans divers milieux hors de notre pays et de notre région l’approche des élections générales en RDC. (...) En attendant des explications (...), le Gouvernement par ma voix, tient à faire la mise au point ci-après pour fixer l’opinion nationale à ce sujet. En liminaire, il sied de rappeler que l’égalité souveraine des États proclamée par la Charte des Nations Unies est un principe intangible; un horizon indépassable des relations internationales et un dénominateur commun dans les relations entre tous les États. En vertu de ce principe rappelé, aucun État n’a le droit de s’arroger unilatéralement ou via des arrangements ou des alliances particulières, une responsabilité sur le destin d’un autre État.
Ceci étant, nous saisissons cette occasion pour redire, à l’intention de tous les nostalgiques de l’ordre colonial, que le péché originel fondateur de l’Etat indépendant du Congo durant la période des conquêtes barbares et qui a voulu réduire notre pays au rang d’un simple comptoir des matières premières ou en un pandémonium de quelques grandes puissances de l’époque avec le droit de préemption sur le territoire de l’actuelle RDC pour certaines, ce péché originel a été expié depuis par le sang et le sacrifice de nos martyrs et de nos Héros qui à l’instar de Patrice Lumumba, ont payé le prix le plus élevé que l’on puisse imaginer pour l’indépendance et l’auto-détermination du peuple congolais qu’on aurait tort de considérer comme de simples figures de style.
Les connivences, les combinaisons et les tentatives de dépossession des Congolais au profit des groupes d’intérêts extérieurs dans le but de promouvoir des besoins stratégiques de groupes d’influence en intelligence avec des prédateurs notoires dont certains ont par ailleurs déchiré, de manière ostentatoire et sans sourciller, le brevet de la démocratie dans leurs propres pays, ne sauraient en aucune manière nous intimider ou avoir raison de notre détermination à poursuivre le combat engagé par notre peuple pour prémunir notre pays contre leurs appétits voraces.
La RDC est jalouse de sa souveraineté et ne laissera personne, État ou groupe d’intérêts, en Afrique ou hors du continent, s’ingérer dans ses affaires intérieures et se substituer au peuple congolais pour décider de son devenir.
Le scénario écrit depuis des lustres nous est connu par avance: à chaque époque où notre peuple s’efforce de se doter des atouts nécessaires pour sortir de la logique accidentelle de l’histoire qui veut le maintenir dans ce rôle de colonie d’une certaine communauté internationale, il ne manque jamais des nostalgiques de la loi de la jungle pour rééditer les épisodes sanglants d’un passé révolu et justifier leur volonté atavique de sacrifier la souveraineté de notre pays sur l’autel des intérêts aux antipodes de ceux du peuple congolais en se parant des oripeaux de quelques principes cyniquement sélectionnés du droit international. Ainsi, depuis peu, quelques illusionnistes qui prétendent vouer un amour débordant et sans limites pour le peuple congolais ont un nouvel alibi: le processus électoral qu’ils ont décrété on ne sait trop sur quelle base, notre peuple incapable de conduire seul à bon port et pour lequel il doit être aidé par eux. Ce prétexte fallacieux est devenu la nouvelle fenêtre d’opportunités ouverte qui leur donnerait ainsi le droit de fouler aux pieds tous les principes aussi bien juridiques que moraux, au point d’absoudre les péchés des pillards, d’en faire des alliés, de magnifier leurs vitrines dans lequel ils vont du reste s’approvisionner allègrement.
Au demeurant, ces nouveaux conquistadors maquillent leur croisade dans une propagande nauséabonde, car ils n’ont pas l’honnêteté intellectuelle de dire qu’une élection n’a pas nécessairement pour vocation de mettre fin à un type de gouvernance surtout lorsque celui-ci continue à bénéficier d’une onction populaire chaque jour renouvelée. Une élection reste un moment d’offre politique pour permettre en toute conscience à un peuple de se choisir des dirigeants. Tel n’est pourtant pas l’entendement de ces prestidigitateurs si l’on met en parallèle certaines déclarations belliqueuses récentes d’un diplomate retraité américain qui tente ces dernières années de se recycler laborieusement dans des activités de lobbying stipendiées et qui n’aurait pas mis les gants pour dessiner l’avenir immédiat de notre pays.
Dans tous les cas, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une énième manifestation de cette espèce de pulsion convulsive qui consiste à renvoyer de manière frénétique et systématique la RDC dans un monde de ténèbres car la prospérité et la paix dans ce pays seraient synonyme de frein à la boulimie des prédateurs de ses richesses et à ceux qui leur servent de chevaux de Troie sur notre continent. Ceci dit, il importe que le peuple congolais, malgré quelques divergences sommes toutes passagères, prenne définitivement conscience que son bonheur se trouve entre ses propres mains. Dès lors, les messes basses et les complots à ciel ouvert contre la souveraineté de notre pays tout comme la propagande des marchands d’illusions qui se drapent dans une espèce de compassion propre à tout prédateur devraient interpeller la conscience de tout Congolais digne de ce nom et faire l’objet d’un questionnement à plus d’un titre afin de définir ensemble les stratégies destinées à contrer tous les charognards qui prétendent se pencher sur le chevet de notre pays dont ils veulent faire un patient endémique en attendant sa mort programmée pour remplir les assiettes de leur festin». (...) Le défunt président zaïrois, le Maréchal Mobutu s’y était prêté en offrant il n’y a pas si longtemps depuis notre territoire des facilités pour aider à imposer le maintien de l’Angola dans le giron occidental au plus fort de la guerre froide. Il a aussi permis l’installation de bases militaires dans l’actuelle province du Haut-Uelé pour la partition du Soudan qui a résulté in fine à la véritable boucherie humaine actuelle au Sud Soudan qui évidemment n’intéresse plus ceux qui ont patronné la partition de ce pays voisin. L’on se souvient également que Mobutu avait même envoyé la fine fleur des forces armées zaïroises intervenir aux côtés d’un des belligérants dans le conflit rwandais qui a dégénéré avec le génocide de 1994 de triste mémoire.


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