- mer, 06/11/2024 - 15:07
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1623|MERCREDI 6 NOVEMBRE 2024.
Est-ce l'annonce du processus de remaniement? Lors de la réunion du Conseil des ministres de vendredi 1er novembre 2024, le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a fait monter d'un cran la pression sur l'équipe gouvernementale en activant le démarrage du « suivi et de l’évaluation de l’action gouvernementale», a annoncé, dans son compte-rendu, le ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe. Une équipe, il faut le reconnaître, mise en place de façon tout de même désordonnée et critiquée sans cesse par les observateurs. Nombre d'espaces géo-sociologiques ont été oubliés quand d'autres se sont taillés sans explication la part du lion sans oublier la compétence. Outre cela, que n'a-t-on pas entendu sur ce gouvernement? «Populisme», appel insistante et répétée à «la cohésion gouvernementale», etc. Ignore-t-on que Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo dispose de son propre horaire et prend le temps de passer à l'action ? L'heure a-t-elle désormais sonné?
« Sur ce point, a déclaré le porte-parole, le Président de la République a rappelé les termes de sa communication à la première réunion du Conseil des ministres tenue le vendredi 14 juin 2024 (quand) il annonçait qu’il sera procédé, à intervalle régulier de trois mois, un suivi et une évaluation de l’action gouvernementale pour s’assurer de son efficacité et que les conséquences devraient être tirées à l’issue de cet exercice qui garantit un bon rendement par chacun, du service qu’il rend à la Nation».
Puis : « Au vu du temps déjà passé et du besoin impérieux de voir le Gouvernement remplir ses tâches à la grande satisfaction de nos concitoyens, le Président de la République a (fait part du début de cette évaluation) dès ce mois de novembre 2024», une évaluation qui « sera, dans un premier temps, axée sur l’exécution de ses instructions données, des recommandations faites et des décisions prises lors des différentes réunions du Conseil des Ministres.
Il a engagé la Première ministre à définir, en collaboration avec son Cabinet, un mécanisme d’évaluation mieux élaboré pour atteindre les résultats escomptés. Un rapport est attendu à ce sujet au prochain Conseil des Ministres».
ÉRIGER DES IMMEUBLES PUBLICS.
Autre point de communication développé par le Chef de l'État lors de ce Conseil du vendredi 1er novembre 2024, c'est «le cap clair devant mener notre pays à son émergence sur le moyen terme par l’impératif d’assurer notamment la construction et/ou la réhabilitation des nouveaux bâtiments administratifs», a déclaré le porte-parole.
Un «Fonds de modernisation de l’Administration Publique» a été à cet effet envisagé. Il s'agit en fait du lancement d'un programme d'érection des immeubles publics qui font tant défaut dans le pays et qui permettrait à la population de «reconnaître» l'existence de l'État et de lui assurer la légitimité. Qui ignore que si l'amour n'existe pas, seuls les actes d'amour existent. Il en serait de même de l'État qui n'est reconnu que par sa présence.
«La réforme de l’Administration Publique, telle qu’accentuée et recalibrée depuis 2021, a certes permis d’engranger plusieurs progrès, partant de l’identification biométrique, la normalisation de la gestion des carrières, la réforme du cadre juridique et des cadres organiques, la relance de la retraite, la réforme de la sécurité sociale, l’inclusion salariale, jusqu’aux efforts en cours pour la mise en place d’une nouvelle politique salariale.
Cependant, depuis maintenant plusieurs décennies, notre pays n’a pas priorisé la construction des bâtiments publics devant abriter ses services publics. Cette triste réalité, perceptible aussi bien au niveau central que dans les Provinces et Entités Territoriales Décentralisées, a induit l’abaissement drastique de l’image de marque de l’État, et par là, de son Autorité.
Il a donc invité le Gouvernement à redoubler d’efforts pour imaginer des mécanismes innovants pouvant progressivement répondre à cette problématique, et améliorer ainsi l’image de l’État en tant qu’employeur responsable. Il s’agit d’envisager une réflexion ou encore de manière structurelle, une stratégie de modernisation du cadre de travail des fonctionnaires.
Dans cette perspective, conscients des contraintes financières que peut rencontrer une telle volonté, et considérant qu’aucune transformation ambitieuse ne peut réussir sans mécanisme efficace et réaliste de financement pouvant permettre d’accompagner durablement le processus de changement, il a appelé le Gouvernement, au regard du plan d’action, à réfléchir sur la mise en place d’un «Fonds de modernisation de l’Administration Publique».
Une équipe gouvernementale a été responsabilisée, sous la coordination de la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement. Elle comprend les ministères ci-après : Fonction Publique, Modernisation de l’Administration et Développement, Infrastructures et Travaux Publics, Budget, Affaires Foncières, Aménagement du Territoire, Finances, Urbanisme et Habitat.
ALUNGA MBUWA.