Le moral des chefs d'entreprises atteint l'amplitude la plus élevée depuis un an
  • lun, 18/10/2021 - 14:12

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1536|LUNDI 18 OCTOBRE 2021.

Les estimations de la croissance économique congolaise sur la base des données de production fin juin tablent sur une progression de l’activité de 5,3% en 2021, en légère amélioration de 0,2 point par rapport aux estimations de mars dernier, contre 1,7% réalisé en 2020. Le dynamisme de l’industrie extractive et la reprise de l’activité dans le secteur tertiaire, à la faveur de l’assouplissement des mesures de restriction, conjugué à l’embellie des cours mondiaux des principaux produits d’exportation du pays expliquent cette croissance du reste confirmée par l’évolution positive du baromètre de conjoncture.
Du coup, en août, les chefs d’entreprises ont été plus optimistes quant à l’évolution de la conjoncture économique.

Le solde global brut de leurs opinions mensuelles a atteint +24,4%, l’amplitude la plus élevée depuis la reprise de confiance enregistrée en septembre dernier. Cette évolution repose essentiellement sur le dynamisme observé dans les secteurs des mines sur fond, notamment, de la bonne évolution des cours de matières premières et de l’engagement pris par le Gouvernement de consolider la position congolaise comme Pays conforme à l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE).

En sus, la poursuite des travaux de construction des infrastructures de production et de transport de l’énergie électrique et de l’eau potable soutient cette embellie. À la première semaine du mois d’octobre 2021, il a été observé une légère hausse des prix sur le marché des biens et services. Le taux d’inflation hebdomadaire s’est établi à 0,088% venant de 0,070% la semaine précédente. Cette légère hausse est alimentée par le comportement de la composante «produits alimentaires et boissons non alcoolisées» qui a contribué à raison de 38,27% à l’inflation, suivi de «logement, eau, électricités, gaz, et autres combustibles» avec 23,59%, «loisirs et culture» avec 9,53% et «transport» avec 7,25%.

TAUX D’INFLATION ATTENDU À 4,551%.
En cumul et glissement annuel, l’inflation s’est située respectivement à 3,483% et 5,027%. À la fin de l’année 2021, à condition inchangée, le taux d’inflation devrait s’établir à 4,551%, face à un objectif de moyen terme fixé à 7,0%.
Au 8 octobre courant, le solde de l’État affiche un déficit de 303,1 milliards de CDF, résultant d’un niveau de recettes de 128,7 milliards et des dépenses de 431,8 milliards. Ce déficit a été financé essentiellement par les marges de trésorerie antérieurement constituées. Cette situation s’explique par l’exécution des dépenses en capital à hauteur de 322,8 milliards de CDF, en vue de réaliser certains projets inscrits dans le cadre du programme du Gouvernement. Concernant l’émission des valeurs du Trésor, sur un montant programmé de 26,9 milliards de CDF, le Trésor a levé 27,5 milliards sur le marché, au cours de la période sous examen. En cumul annuel, les émissions nettes demeurent positives, se chiffrant à 381,8 milliards de CDF.

Au mois de septembre 2021, les opérations financières de l’État se sont clôturées par un déficit important de 685,2 milliards de CDF contre un déficit programmé de 112,6 milliard, financé principalement par les marges de trésorerie antérieurement constituées. Ce déficit réalisé est consécutif à un niveau des recettes de 1.119,9 milliards de CDF et celui des dépenses de 1.805,1 milliards. En cumul annuel à fin septembre 2021, la situation financière de l’État est excédentaire de 302,5 milliards de CDF alors qu’à la période correspondante de 2020, le solde. de l’État affichait un déficit de 777,6 milliards.

L’exécution du plan de trésorerie au 31 août 2021 s’est clôturée par un déficit annuel de 20,5 milliards de CDF, expliqué par le non-paiement, par l’État, des intérêts sur la créance titrisée, d’un import de 28,0 milliards de CDF. Au 30 septembre 2021, le déficit de la BCC a été ramené à 12,5 milliards.
Au cours de la semaine sous analyse, les cours mondiaux des produits de base intéressant l’économie congolaise ont connu une évolution distincte. Sur le marché de Londres, le prix du baril du pétrole a augmenté de 6,0 %, en rythme hebdomadaire, s’établissant à 83,02 USD au 07 octobre 2021, portée par la décision de l’OPEP qui a choisi de ne pas relever davantage que prévu sa production. Quant au cuivre, il accuse une légère baisse de 1,42 %, en rythme hebdomadaire, se négociant à 9.095,00 USD la tonne. Celui de l’or a progressé de 1,58 %en une semaine, se fixant à 1.760,56 USD l’once.

Concernant le cobalt (cathode 99,80 %), son cours s’est maintenu à son niveau de la semaine précédente, soit à 52.428,26 USD la tonne.
S’agissant des produits agricoles, les cours du riz et du blé se sont accrus respectivement de 0,87% et 2,17% en rythme hebdomadaire, en raison de la montée du cours du pétrole et de l’accroissement de la demande. En revanche, le cours du maïs a reculé de 0,51%. Au 7 octobre 2021, ces cours se sont établis, respectivement à 305,5 USD la tonne, 272,52 USD la tonne et 196,32 USD la tonne. À fin septembre 2021, le volume des échanges a progressé de 44,08% par rapport à la période correspondante de 2020.

La balance commerciale affiche un excédent de 12,08 % du PIS contre 4,45% observé en septembre 2020. Cette évolution s’explique par l’accroissement plus prononcé des exportations sur les importations, dans un contexte de hausse des cours mondiaux des produits d’exportations. Le marché des changes est resté relativement stable sur les deux segments du marché, en raison de l’effet conjugué de l’évolution favorable de la conjoncture extérieure, la maîtrise de la liquidité bancaire et l’accumulation des marges budgétaire et des réserves de changes. Au cours de la semaine du 1er au 8 octobre, le CDF s’est légèrement déprécié de 0,07 % à l’indicatif, situant le taux à 1.997,08 CDF le $US, au 8 octobre 2021. Au parallèle, le taux de change est demeuré globalement stable, tant à Kinshasa que dans les provinces.

Au 8 octobre 2021, le $US s’est négocié à 2.045,00 CDF à Kinshasa, soit une dépréciation hebdomadaire de 0,29 %. En province, le taux de change moyen s’est établi à 2.018,09 CDF/1$US, soit une variation nulle d’une semaine à l’autre.
Au 7 octobre 2021, les réserves internationales se sont chiffrées à $US 3.281,22 millions, correspondant à trois mois d’importation des biens et services. Ce niveau de réserves tient principalement des efforts d’achat des devises par la BCC en plus des encaissements au titre de l’allocation générale de DTS.

Au 7 octobre 2021, l’offre de la monnaie centrale a progressé de 5,2%, en rythme hebdomadaire, contre 2,7% la semaine précédente, atteignant 5.747,5 milliards de CDF. Cette augmentation est expliquée par un accroissement des avoirs intérieurs nets de 302,6 milliards de CDF, alors que les avoirs extérieurs nets ont diminué de 21,3 milliards de CDF.

L’ECONOMIE EXPOSEE A DES RISQUES.
Au niveau des composantes, la hausse est expliquée par l’accroissement des avoirs libres des banques de 292,2 milliards de CDF, en rythme hebdomadaire. En raison de la stabilité des fondamentaux de l’économie, les instruments de la politique ont été maintenus : (i) le taux directeur à 8,5% depuis la dernière révision intervenue en juin 2020, (ii) les coefficients de la réserve obligatoire sur les dépôts en devises à vue et à terme respectivement à 13,0% et 12,0% et ceux sur les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme à 0,0%.

Quant au Bon BCC, l’encours global est resté à 85,0 milliards de CDF. Cet encours est reparti de la manière suivante : 40,0 milliards pour la maturité à 7 jours et 45,0 milliards pour celle à 28 jours. Le niveau élevé des avoirs libres des banques a conduit à cette ponction importante de la liquidité. Le coût annuel s’élève à 720,0 millions de CDF contre 919,0 millions à la période correspondante de 2020.

Le volume mensuel des refinancements au Guichet des prêts à court terme s’est élevé à 371,0 milliards au 08 octobre 2021, portant le volume global des opérations annuelles à 9.379,1 milliards de CDF. Pour rappel, à la période correspondante de 2020, le volume global avait atteint 392,9 milliards de CDF.
Quant au guichet des facilités permanentes, aucune opération n’a été pas enregistrée en ce début du mois d’octobre. En cumul annuel, le volume des opérations sur ce guichet a atteint 350,0 milliards de CDF.
Sur le marché interbancaire, les transactions annuelles se sont élevées à 565,5 milliards de CDF. Il sied d’indiquer que ce marché n’a plus opéré depuis le 27 septembre 2021.

Au 7 octobre 2021, les avoirs libres des banques se sont établis à 647,2 milliards de CDF, soit une hausse de 292,2 milliards par rapport à la semaine passée, consécutive à la hausse des impôts des banques.
En dépit de la stabilité de la conjoncture observée, l’économie congolaise demeure exposée à certains risques tant d’origine externe qu’interne.

• Au plan externe : l’accès inégal à des contre-mesures médicales (accès aux tests, aux traitements, aux équipements et aux vaccins) exacerbe les risques sanitaires et économiques, situation qui pourrait plomber la demande extérieure et la reprise mondiale.
• Au plan interne : mauvais signal donné par le volume important des dépenses du Trésor en un temps record, lequel a conduit à l’expansion du crédit net à l’État, induisant la surliquidité des banques et la dilatation de la base monétaire, susceptible de déstabiliser les fondamentaux de l’économie (inflation et une dépréciation de la monnaie), en cette période de fin d’année tendanciellement marquée par des tensions liées à la demande pour la préparation des festivités.
En vue de pérenniser la stabilité du cadre macroéconomique, il est indispensable de renforcer la coordination des politiques budgétaire et monétaire.
Dans ce cadre, le Trésor devrait :
• veiller sur le respect du pacte de stabilité ;
• lisser ses dépenses de manière à éviter de les concentrer sur une courte période ;
• mettre à jour un Plan de trésorerie réaliste sur lequel serait assis un plan d’engagement pour le dernier trimestre, produire et mettre de manière anticipée à la disposition de la BCC, pour besoin de prévision de la liquidité, les prévisions du PTR hebdomadaire ;
• communiquer le programme des émissions des titres publics adossé au PTR et s’y conformer afin de crédibiliser davantage ses actions sur le marché.

la BCC est appelée à :
• maintenir le verrou central du dispositif mis en place dans le cadre du pacte de stabilité, portant exécution sur base caisse des dépenses publiques; . veiller sur le respect du pacte de stabilité ;
• obtenir et exploiter davantage les PTR prévisionnels en vue d’améliorer la gestion de la liquidité;
• utiliser davantage le bon BCC pour réguler la liquidité ;
• suivre de manière rapprochée le développement de la conjoncture en ce dernier trimestre de l’année et se tenir prête à toute modification éventuelle des instruments de la politique monétaire ;
• surveiller des fluctuations de la liquidité et la préservation de l’équilibre entre l’offre et la demande de liquidité bancaire par des réponses adéquates à [‘aide des instruments de la politique monétaire.

Renforcement de la policy mix :
• inscrire le point sur la gestion du PTR du dernier trimestre à l’ordre du jour de la
réunion de la troika technique et politique;
• veiller sur la mise en application continue du pacte de stabilité;
• mettre en œuvre les reformes retenues dans le cadre du programme avec le FMI.

ANNONCES DE LA BANQUE MONDIALE.
Dans son rapport intitulé «Africa’s Pulse», la Banque Mondiale indique que l’économie de la région sub-saharienne devrait enregistrer une croissance en 2021 après une récession réalisée en 2020 due à la pandémie de Covid-19. L’activité économique de cette partie du Continent devrait progresser de 3,3% portée par l’effet conjugué du rebond des prix mondiaux des matières premières, de l’assouplissement des mesures de restrictions ainsi que de la reprise du commerce international.

Mais il souligne que cette reprise devrait demeurer fragile et inférieure à la croissance observée dans les économies avancées suite à la faible couverture vaccinale, aux préjudices économiques prolongés et au manque de dynamisme de la reprise. En 2022 et 2023, la croissance de l'économie dans la région devrait s’établir autour de 4%. Les économies de la région devraient travailler davantage pour une reprise plus rapide, solide, résiliente et inclusive et retrouver le niveau d’avant crise. Il serait urgent d’accélérer la campagne de vaccination, par la fourniture de manière équitable des doses de vaccins et de traitement contre la pandémie.

Ce qui permettrait aux autorités d’assouplir les mesures de restrictions, de faciliter la réouverture des activités et de stimuler l’investissement et la consommation. Pour la Banque mondiale, l’accélération de la campagne de vaccination dans la région pourrait progresser l’activité économique à 5,1% en 2022 et 5,4% en 2023. En outre, compte tenu des défis révélés par la crise, notamment ceux liés au changement climatique, le rapport indique que les autorités devraient réfléchir sur l’opportunité d'enclencher une transition vers des modèles économiques respectueux de l’environnement et mener des réformes structurelles ambitieuses.
source BANQUE CENTRALE.


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