- lun, 21/09/2015 - 02:28
Jamais à ce jour le pays et le monde n’avaient vu Kabila opérer avec une telle vitesse d’exécution.
Ce n’était pas la première fois. Cette fois, c’était certainement la fois de trop. Kabila a décidé de frapper un coup.
Un grand coup. Un très grand coup. Provoquant des secousses et des vibrations après la déformation de la croûte de la cohésion de la majorité présidentielle voulue et décidée par le groupe dit de G-7 (Charles Mwando Nsimba, Pierre Lumbi Okongo, Olivier Kamitatu Etsu, Gabriel Kyungu wa Kumwanza, José Endundo Bononge, Christophe Lutundula Apala Pen’Apala, Dany Banza Maloba, rédacteurs et signataires d’un énième mémo anti-Kabila datant du 14 septembre 2015).
MAGNITUDE 9 A L’ECHELLE DE RICHTER.
Jamais le pays et le monde n’avaient connu Kabila dans une telle vitesse d’exécution. Le pays et le monde ont assisté à un véritable déplacement de terrain de type tectonique, un tremblement de terre de magnitude 9 à l’échelle de Richter.
Le Chef de l’Etat a frappé fort, très fort donnant lieu à un séisme majeur dévastant des zones à la ronde, provoquant des dommages partout.
Le bilan est lourd: sept personnalités clé et symboliques «éjectées» de la majorité selon l’aveu de l’un d’eux qui tenait avec tout le groupe au grand complet une conférence de presse à l’auditorium du Kempinski Fleuve Congo Hôtel à Kinshasa au lendemain de leur éviction. Ces personnalités: Pierre Lumbi Okongo, conseiller en matière de sécurité au sein du cabinet du Chef de l’Etat, originaire du Maniema, province dont est originaire le Président de la République de par sa mère Mama Sifa, chef du deuxième parti de la majorité avec 44 Députés dans son groupe parlementaire MSR et Alliés duquel certes il faut extraire 18 Alliés dont ceux appartenant aux ex-RCD-Goma avec à leur tête Eugène Serufuli Ngayabaseka, actuel ministre du Développement Rural. Gabriel Kyungu wa Kumwanza, chef de l’Unafec (Union des nationalistes et fédéralistes du Congo) qui pèse au Katanga mais qui vient d’être destitué à la tête de son parti et dont 7 des 8 Députés à l’Assemblée nationale ont renouvelé leur adhésion au sein de la majorité. Charles Mwando Nsimba, 1er vice-président de l’Assemblée nationale, lui aussi originaire du Katanga et chef de son parti Unadef, Union nationale des démocrates fédéralistes, qui vient de le «féliciter» pour son «acte courageux».
SECOUSSES ET VIBRATIONS.
«Ce n’est pas facile! C’est même courageux de laisser un poste aussi juteux, aussi important, que la première vice-présidence de l’Assemblée nationale et de se consacrer à son idéologie politique.
A savoir, restaurer et consolider la démocratie en République démocratique du Congo», a déclaré son secrétaire général du parti, Léopold Kilembe Sessa.
Il faut ajouter l’ancien ministre de l’Environnement et ancien président de la FEC, patronat congolais, le PDC José Endundo Bononge (Equateur, Mbandaka, non élu en 2011) et l’ancien président de l’Assemblée nationale MLC Olivier Kamitatu Etsu (Bandundu, Kwilu, Bulungu), aujourd’hui président de son parti ARC qui connaît néanmoins des défections dont celle de toutes les fédérations de la province du Maniema. A l’issue d’une réunion extraordinaire samedi 19 septembre à Kindu chargée d’examiner la situation politique du parti, la fédération provinciale a rejoint le bureau politique de la majorité présidentielle.
«Les actes ou les comportements individuels des membres des partis politiques, soit-il, autorité morale du parti, n’entraînent pas nécessairement l’engagement du parti, lorsque les organes statutaires n’ont pas décidé quant à ce», a affirmé le vice-gouverneur ARC du Maniema, Jérôme Bikenge Musimbi. «Le mécanisme statutaire de l’ARC ne permet pas à Olivier Kamitatu d’agir comme il l’a fait: il a agi à titre personnel et par voie de conséquence, l’inter-fédération du Maniema et les 8 fédérations territoriales, nous disons non à la démarche d’Olivier et nous disons que nous demeurons derrière le chef de l’Etat et au sein de la MP», a-t-il poursuivi. Un autre camouflet, celui qui lui est infligé par le 2ème Vice-président ARC du Sénat, Mario Cardoso Losembe, province ex-Orientale, La Tshopo qui a invoqué les mêmes raisons que le vice-gouverneur du Maniema pour se désolidariser d’«une position unilatérale» de l’ancien ministre du Plan. L’éviction de ces têtes de file a connu des secousses et des vibrations dans les Institutions. Au sein du Gouvernement. Deux ministres MSR - le parti qui paraît à ce jour avoir suivi le plus fidèlement le mot d’ordre de son chef Pierre Lumbi Okongo - ont remis leur maroquin avec... dignité: Jean-Claude Kibala (Fonction Publique, ancien vice-gouverneur du Sud-Kivu), Dieudonné Bolengetenge Balela (Affaires Foncières, ancien questeur de l’Assemblée nationale, originaire de l’ex-province Orientale, La Tshopo, Isangi). Au Sénat c’est le rapporteur MSR Modeste Mutinga Mutuishayi (province ex-Kasï Occidental) qui a rendu son tablier qui doit encore cependant être entériné par la plénière,aux termes de la plénière. Tout comme l’autre rapporteur MSR à l’Assemblée nationale Norbert Eguma Ezadri, ex-province Orientale, Ituri, territoire Aru).
La forte détermination des cadres du MSR à abandonner leurs postes quand certains dans d’autres partis préfèrent se désolidariser de leurs chefs est politiquement intéressante. C’est signe que le parti de l’ancien conseiller du Chef de l’Etat en matière de sécurité se tient prêt pour le combat final.
T. MATOTU.