Les Etats-Unis annoncent des sanctions contre deux nouveaux officiers congolais
  • ven, 30/09/2016 - 01:16

Deux nouveaux généraux congolais (de l’armée et de la police) viennent d’être frappés par les Etats-Unis d’Amérique. Sanctionnés par l’administration Obama, a annoncé mercredi un communiqué du US Department of The Treasury.

Le général-major général Gabriel Amisi Kumba alias Tango 4 (Fort), commandant des forces armées pour la première zone de défense (qui inclut Kinshasa) ainsi que le général John Numbi Banza Tambo, ancien inspecteur de la police nationale, ont été placés sur la liste noire américaine. Leurs avoirs éventuels aux Etats-Unis seront gelés et il est interdit à tout ressortissant américain de réaliser des transactions avec ces individus.

LES BANQUES CONGOLAISES.
Comme à tout intermédiaire financier ou bancaire ayant des relations avec les Etats-Unis. Telles les banques congolaises.
«Ces responsables, actuel et ancien, du gouvernement de la République démocratique du Congo se sont engagés dans des actions qui ont sapé le processus démocratique en RDC et réprimé les libertés et droits politiques du peuple congolais, risquant de répandre l’instabilité dans le pays et plus largement dans la région des Grands Lacs», a déclaré John Smith, directeur en exercice de l’agence du Trésor qui émet ces sanctions, l’OFAC.
Ministre de la Communication et Médias et porte-parole du gouvernement Lambert Mende Omalanga a eu la réaction ci-après, rapportée par l’Afp: «Nous n’avons pas de réaction à chaud, nous réagirons demain, nous prendrons tout notre temps».
Le général Gabriel Amisi Kumba alias Tango 4 (Fort), chef de la première zone de défense, est accusé d’avoir commandé des unités des FARDC dans la répression de manifestations politiques.
«De plus en plus de violations des droits à la liberté de s’exprimer et de se réunir pacifiquement ont été rapportées dans les provinces de l’ouest, notamment à Kinshasa», écrit le Trésor américain qui cite un usage «excessif de la force et d’armes létales pendant des manifestations (...) particulièrement en janvier 2015».
Issu du RCD-Goma (lors de la IIème guerre du Congo, 1998-2003), originaire du Maniema, le général Amisi avait été suspendu de ses fonctions de chef d’état-major de l’armée de terre en 2012, accusé par des experts de l’ONU d’être à la tête d’un trafic d’armes à destination de groupes rebelles dans l’Est. Une enquête militaire du Conseil supérieur de la Défense l’avait blanchi de ces accusations en 2014 et le général peu après avait été nommé à la tête de la 1ère zone de défense. Originaire du Katanga, le général John Numbi Banza Tambo est accusé par les Etats-Unis pour avoir usé, en mars lors d’élections, «d’intimidation violente pour s’assurer la victoire de candidats affiliés à la coalition du président Kabila». Il aurait menacé de tuer des candidats de l’opposition s’ils ne se retiraient pas volontairement de la course et trois ont obtempéré, précise l’administration américaine. Si le général Numbi ne fait pas partie officiellement de la police, il reste «un conseiller influent du président Kabila», souligne le Trésor.
Il est clair que ces généraux - comme le général Célestin Kanyama Tshishiku sanctionné le 23 juin - sont cités par des proches de la majorité présidentielle passés dans l’opposition et qui croient que ce faisant, ils affaiblissent le régime et s’assurent une place. Kinshasa n’est pas forcément distingué en diplomatie.

PRO-KATUMBI CRIE VICTOIRE.
Des dirigeants américains sont en contact avec nombre de personnalités membres du G-7 pro-Moïse Katumbi Chapwe qui crient victoire.
Présent à Washington à l’annonce des sanctions contre le général Kanyama, le conseiller principal en charge des questions diplomatiques du Chef de l’Etat, l’ambassadeur Barnabé Kikaya Bin Karubi avait réagi avec fermeté. Dans une déclaration, il avait condamné ces sanctions, estimant qu’elles «mettent en péril nos relations bilatérales» ( Le Soft International n° °1362 daté 24 juin 2016). «La République Démocratique du Congo condamne les mesures prises ce jour par le Gouvernement des Etats-Unis. C’est une atteinte à notre souveraineté et cela mettra en péril nos relations bilatérales. Cela ne fera qu’enhardir ceux qui cherchent à diviser notre nation et entraver notre processus démocratique».
«Alors que la RDC est confrontée à d’importants défis politiques, économiques et sécuritaires, nous nous félicitons de l’appui des partenaires internationaux. Nos efforts, en particulier pour organiser des élections, bénéficieront d’encouragements des personnes intéressées par un processus libre, équitable, transparent et pacifique, comme nous l’avons vu de certaines organisations internationales à ce jour». «En dépit de cette décision prise par l’administration Obama, nos efforts pour coopérer et travailler avec des partenaires étrangers se poursuit».
ALUNGA MBUWA.


Related Posts

About author

Portrait de ALUNGA MBUWA