Mboso travaille à éteindre le feu au Grand Bandundu
  • mer, 19/10/2022 - 00:45

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1563|MARDI 18 OCTOBRE 2022.

Le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso N’kodia Pwanga a échangé, samedi 15 octobre, avec un groupe de chefs coutumiers Teke-Humbu habitant Kinshasa et une délégation d’autorités traditionnelles du territoire de Kwamouth, en province de Maï-Ndombe, en séjour dans la capitale à la recherche des solutions à la crise inter-ethnique qui sévit dans le Maï-Ndombe.
Conduits par le député national Teke-Humbu Léonard Mota Ngaliema auprès du président de la Chambre basse du Parlement, élu et originaire lui-même de la province du Kwango, dans le Grand Bandundu, Christophe Mboso N’kodia Pwanga a prodigué des conseils aux chefs coutumiers pour ne pas implémenter la crise de Kwamouth dans la capitale et les a appelés à enterrer hache de guerre. Pour le président de l’Assemblée nationale, les communautés Teke-Yaka ont l’obligation de cohabiter dans ce même espace vital comme par le passé. Elles n’ont pas intérêt à s’entre-tuer car cela n’est pas de la culture bantoue. Mboso a attiré l’attention des chefs coutumiers «à ne pas donner l’occasion à l’ennemi de continuer à opérer dans les Plateaux». Il a tenu à souligner que personne ne changera le plateau des Bateke et ne lui donnera une autre appellation car, «c’est Dieu qui a voulu que ce plateau-là soit une propriété des Teke-Humbu». Le député Léonard Mota Ngaliema dont le fief est le plateau des Bateke - Dumi, Munsiene, Mbankana - a appelé les communautés Teke-Yaka à cesser les troubles qui n’arrangent rien à la situation. «Il faut qu’on arrête au plus vite cette barbarie», a-t-il lancé.

De juin 2022, date du début des atrocités de Kwamouth, au 12 octobre 2022, le calcul macabre fait état d'au moins huit chefs coutumiers tués dans ce conflits qui opposerait les communautés Teke et Yaka dans la province de Mai-Ndombe, dans le Grand Bandundu, au moins, 180 personnes égorgées, chiffre communiqué par le gouvernement et d’énormes dégâts matériels, des villages entiers incendiés.

AU KWILU DESORMAIS.
Parties du territoire de Kwamouth, dans le Maï-Ndombe, les violences s’étendent désormais au territoire de Bagata dans la province du Kwilu.

Selon diverses sources, sept chefs coutumiers ont été tués à Kwamouth et un à Bukusu, cette fois, dans le territoire de Bagata. Ces chiffres ont été confirmés par le Député national Delma Mbo, élu de Bagata.

Il les a présentés lors des échanges entre le Cardinal Fridolin Ambongo Besungu, lors de son séjour à Bandundu, et des autorités provinciales, des acteurs politiques, des membres de la société civile locale.

Pour Delma Mbo, ces tueries doivent être considérées comme un génocide par le fait qu'à chaque attaque des assaillants, ils tuaient en premier le chef coutumier qui aurait été visé.

«Aujourd'hui, nous comptabilisons huit chefs tués. Le dernier est celui de Bukusu. Dans le Kwamouth, 7 chefs Teke ont été égorgés. C'est un génocide pure et simple. En arrivant à Kwamouth, les assaillants ont pourchassé uniquement les populations Teke.

Il y a eu évidemment ceux qui composaient avec le peuple Teke, qui ont trouvé la mort, mais leur cible était les Teke et, par définition, pour un génocide, c'est suffisant. Une autre raison plausible, c'est quand ils ont traversé pour venir sur le sol du Kwilu, ils sont allés tuer, encore une fois de plus, un chef coutumier», a poursuivi l'élu de Bagata.

Il exige des poursuites judiciaires contre toutes les personnes impliquées notamment le prétendu faux chef coutumier Yaka qui, d'après la récente sortie médiatique des gouverneurs de l'espace Grand Bandundu, aurait écrit à l'administrateur du territoire de Kwamouth qu'il viendrait installer un chef coutumier Yaka à Kwamouth.

«C'est la poursuite judiciaire au niveau national et même international. Ils sont connus, le chef coutumier qui était parti s'installer à Kinsele, est connu. Ils circulent encore jusqu'aujourd'hui dans les rues de Kinshasa. Ils sont même dans les grands hôtels».

Pour l'élu, «il n'y a aucune main noire. La main criminelle est connue, l'intelligence de ces opérations de mauvais goût est connue».

Le 17 septembre, le président de la République avait reçu à la cité de l’Union africaine, des chefs traditionnels Teke et Yaka. Les chefs coutumiers étaient conduits par le grand chef traditionnel Suku, Fabrice Mini Kongo Kavabioko Zombi, nommé médiateur dans le conflit opposant les deux tribus du Grand Bandundu.

Fabrice Mini Kongo Kavabioko dit avoir été informé de la présence d’une main invisible derrière ce conflit. Il avait interpellé la classe politique, notamment les députés du Grand Bandundu, à «ne pas s’ériger en tireurs de ficelles, pour allumer davantage le feu ».

Le président de la République avait l'ordre à ces chefs coutumiers à s'impliquer pour une solution définitive et sommés à ne pas quitter la capitale jusqu’à ce qu’ils se mettent totalement d’accord avec la bénédiction du Chef de l’État.

Le Mai-Ndombe a connu, fin décembre 2018, à Yumbi, des violences qui avaient opposé les membres des ethnies Tende et Nunu causant la mort des centaines de personnes et poussé des centaines de milliers d’autres à l’exil au Congo voisin.
ALUNGA MBUWA.


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