A Ougadougou, les pro-Campaoré pourraient se présenter aux élections
  • lun, 21/09/2015 - 01:56

Dans la crise qui a interrompu le processus de transition, un accord apportant apaisement aurait été trouvé par la Cédéao.

Selon un urgent Rfi, alors que Le Soft allait sous presses, la Cédéao a proposé aux chefs putschistes un «projet d’accord politique de sortie de crise» en trois points: restauration du président Michel Kafando, amnistie des putschistes, élections avec les candidats pro-Compaoré le 22 novembre.
A Kinshasa, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga a eu ces mots sur le Burkina Faso: «La coalition au pouvoir n’a de leçon de démocratie à recevoir de personne. Et pas non plus du Burkina Faso.
Estimant que le G-7 rappelle un peu la navigation à vue et la vacuité de la démarche des excités du fameux Balai citoyen du Burkina Faso qui après avoir prétendu, sans aucune modestie, donner des leçons de démocratie à l’Afrique, se retrouvent maintenant empêtrés chez eux dans des schémas dignes des années 1960». A Ouagadougou, les médiateurs de la Cédéao ont proposé un «projet d’accord politique de sortie de crise» au Burkina Faso, prévoyant de restaurer le président Kafando, renversé jeudi par un coup d’Etat militaire, et d’amnistier les putschistes.
Le président Macky Sall est finalement venu dans la soirée présenter non pas un accord formel, mais des «éléments de compromis». Un projet d’accord qui sera soumis mardi matin lors d’un sommet extraordinaire de la Cédéao.
D’abord la restauration des institutions, qui passe par celle du président Kafando. Le projet prévoit notamment la «libération sans condition de toutes les personnes détenues suite aux événements».
Deuxième grand point: Le maintien du processus électoral, mais pour des élections présidentielle et législative qui auront lieu au plus tard le 22 novembre prochain.
Troisième point: la possibilité, pour les candidats pro-Compaoré de se présenter à ces élections, alors que jusqu’ici ils en avaient été exclus.
Le texte qui sera soumis aux chefs d’Etat de la région évoque également « l’acceptation du pardon et une loi d’amnistie sur les événements consécutifs au coup d’Etat». Cette loi devra être votée avant le 30 septembre.
Et puis il y a le sort du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), une question qui avait joué un rôle important dans le coup d’Etat de jeudi dernier. Dans le projet présenté, cette question est renvoyée à plus tard. Elle est «laissée à l’appréciation du président issu des prochaines élections».
Dimanche aura été la journée de la longue attente. Les protagonistes de la crise au Burkina Faso se sont retrouvés dimanche pour dévoiler les grandes lignes du plan de sortie de crise, née du coup d’Etat du 17 septembre, devant permettre le «retour» des institutions en place avant le coup de force du général Gilbert Diendéré. Dirigée par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), la médiation a donné rendez-vous dimanche à 10H00 locales et GMT pour présenter son projet d’accord, après avoir multiplié les négociations marathon avec les acteurs de la vie politique et civile au Burkina depuis plus de 48 heures.
L’annonce devrait être faite à l’hôtel Laico à Ouagadougou, par le président sénégalais Macky Sall, président en exercice de la Cédéao, assisté du représentant de l’ONU en Afrique de l’Ouest Mohamed Ibn Chambas. Le général Diendéré - un proche du président déchu Blaise Compaoré - des représentants de la classe politique et la société civile doivent également être présents. En pointe dans le soulèvement populaire contre le président Compaoré en 2014, le mouvement «Balai citoyen», a appelé dimanche à un rassemblement sur la place de la Révolution dans le centre de la capitale pour «maintenir la pression» jusqu’au moment de l’annonce du plan de sortie de crise des médiateurs.
Mais des soldats à bord de pick-up ont été positionnés pour éviter tout rassemblement aux abords de cette place, épicentre de la contestation qui avait conduit à la chute du président Compaoré après 27 ans au pouvoir. Le «Balai Citoyen» a ensuite appelé ses membres à se rendre directement devant l’hôtel Laico, où, à proximité, des Burkinabé se massaient devant un magasin pour y acheter des unités pour leurs compteurs-électriques. C’est dans un climat tendu que la présidence sénégalaise, qui conduit au Burkina Faso la médiation de la Cédéao, avait annoncé la veille avoir travailler sur un scénario «qui pourrait très fortement conduire au retour» du président de la transition Michel Kafando.
M. Sall, son homologue béninois Thomas Boni Yayi et le général putschiste Gilbert Diendéré s’étaient enfermés à trois samedi.


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