- mar, 28/01/2014 - 23:35
Voici la question désormais sur toutes les lèvres: Que veut le Katanga? La province veut-elle s’en aller de l’entité nationale? Pourquoi ressort-elle ses vieux démons, à savoir ses clivages tribaux et sa tentation de quitter l’ensemble national? C’est précisément le titre d’un ouvrage que Jacques Masangu-A-Mwanza, un vétéran de la politique congolaise se pose. Cet homme, géniteur de l’ancien gouverneur de la Banque Centrale du Congo, Jean-Claude Masangu Mulongo (16 ans à la tête de la banque centrale), né à Mulongo dans le Malemba Nkulu, Nord-Katanga, recruté en politique par l’incontesté leader des Balubakat, Jason Sendwe, a été plusieurs fois ambassadeur du pays dans différents pays d’Europe après avoir été sénateur Balubakat.
S’il se dit influent, ce n’est pas dans sa province où il dit vivre en ermite - vivons heureux, vivons caché! - alors qu’à Kinshasa, son nom fait courir du beau monde.
Les yeux dans les yeux.
A 85 ans, son ouvrage - «Que veut le Katanga?» - enferme peut-être LA recette que les originaires de la province cuprifère - jadis et toujours poumon du Congo bien que cela reste à relativiser - et les Congolais recherchent face à l’incroyable paradoxe katangais. L’ancien ambassadeur (son dernier poste fut La Haye, aux Pays-Bas) estime que cette province ne saurait se développer sans l’apport des autres provinces du pays et s’inscrit contre le découpage.
Pourtant, c’est cette province d’origine du Président de la République qui pose le plus de problèmes au pays. Un vrai paradoxe... Comment expliquer ces cas d’insécurité, de morts - à Pweto, aux dernières nouvelles, 600 maisons ont été incendiées par des Maï-Maï Bakataa Katanga - alors que généralement partout dans le pays, sauf au Kivu, les populations sont en passe de fumer le calumet de la paix. C’est ce paradoxe qui fâche, qui a poussé le Président de la République à sommer les hommes politiques du Katanga à aller régler leur «contentieux».
C’est la deuxième fois qu’ils se rendent ainsi à Lubum réfléchir sur leur destin en 3-4 jours, ils font se regarder les yeux dans les yeux. Samedi 25 janvier, nombre d’entre eux ont embarqué pour Lubumbashi. En espérant revenir dans la Capitale en fin de semaine, réponse en main. En rappelant que le Katanga, en dépit de tout, est loin d’être la province qu’elle aurait dû être.
Maladies et pauvreté la frappent... Et Kolwezi est loin d’être la cité modèle qu’elle fut... jadis!
D. Dadei