Les Hon. Augustin Katumba Mwanke (à g.) et Vital Kemerhe (à dr.) lors de l’annonce vendredi 9 novembre 2007 au GHK à Kinshasa de la restructuration de l’Amp.
Roger Lumbala citant Katumba Mwanke: l'incroyable blague
  • mar, 17/06/2008 - 12:05

MISE EN LIGNE 17 JUIN | LE SOFT INTERNATIONAL N°952 DATÉ 16 JUIN 2008.
Président du RCD-N et candidat malheureux à la Présidentielle, le Député d’opposition Roger Lumbala Tshitenge s’est dédit samedi 14 juin alors qu’il était monté en flèche trois jours auparavant accusant Augustin Katumba Mwanke d’intelligence avec des membres du clan libanais de Kinshasa. Une enquête parlementaire présidée par Lumbala lui-même a lavé de tout soupçon le haut cadre du PPRD par ailleurs Secrétaire exécutif de l’Amp. Analyse.

Une enquête parlementaire présidée par Lumbala lui-même a lavé de tout soupçon le haut cadre du PPRD par ailleurs Secrétaire exécutif de l’Amp. Analyse.

Un vrai happy end pour le patron de la Majorité Présidentielle lavé de tout soupçon au même pupitre de l’hémicycle de la Chambre basse par le même homme et avec la même force du verbe que seuls les opposants paraissent avoir - ils sont dans leur registre - mais dont l’honneur est désormais derrière.

Huées sur les bancs de l’opposition invoquant «l’absence de compétence» et «l’irresponsabilité notoire» dans la dénonciation, ouf de soulagement sur les bancs de l’Alliance de la Majorité Présidentielle qui voit ainsi son icône, Augustin Katumba Mwanke, mise hors cause.

Quelle session! Une session de chien?

Présentée ici même comme devant être une session sanglante, légitimement redoutée à la suite de diverses «affaires» qui couvent dans des couloirs particulièrement animés, si le navire a pu enfin arrimer, ce ne fut pas sans danger: avis de tempête force 10, bourrasque, alerte au tsunami, etc., tout a été vécu depuis l’ouverture le 15 mars dernier.

Déjà c’est par miracle que deux motions de censure présentées par l’opposition contre le Premier ministre restent dans des tiroirs. C’est par miracle qu’à la clôture de la session, l’opposition n’ait rien réclamé. Sauvé par le gong!

A partir du moment où la maison opposition avait pris feu de toutes parts avec le mandat d’arrêt contre Jean-Pierre Bemba Gombo lancé par la Cour Pénale Internationale pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et meurtres, ses lieutenants ont résolu, comme dans les séries du FarWest, de ruer dans les brancards: tenter de sauver la diligence attaquée plutôt que de poursuivre une proie même à, portée de main.

Le bureau de l’Assemblée nationale lui-même n’a pas été épargné: attaques et convulsions internes comme externes furent légion. Des Députés promettaient des mûres et des vertes si jamais ils ne voyaient pas clair lors d’incessants «huis clos» que le téléspectateur imaginait bien qu’il s’agissait de régler des questions de logistique.

Le mérite en revient sans nul doute à ce Vital Kamerhe qui, jour après jour, apporte la preuve qu’il a ceinturé son affaire. Quand d’aucuns hurlent à l’icerberg, ce capitaine de 1er ordre demande qu’on le laisse aux commandes manœuvrer mais qu’on lui fasse confiance. A l’arrivée, la fin justifie les moyens...

Il est arrivé à la politique comme par accident. Ce financier ingénieur mécanicien poussé dans son pays aux frais et pour le compte d’une firme sud-africaine opérant dans les mines, soucieuse de prospecter une possible niche, avoue volontiers ne pas savoir ce qu’il y fait.

Chaque jour qui passe, la même question le taraude. S’il n’était aux côtés de son idole Joseph Kabila Kabange dont il assure défendre et la personne et l’image, il y a fort à parier qu’il aurait rebroussé chemin.

«Je ne vis pas pour moi, je vis pour lui, rien que pour lui. Le jour où ce sera possible, je m’en irai, sans demander mon reste», répète Augustin Katumba Mwanke, 44 ans, quand il décide de se lâcher - comme cela lui arrive rarement - dans une confidence.

Cet homme qui apparaît à certains comme un timide - quand tous les fauves fusillent du regard, lui ne sait le faire que quand il charge et encore avec une infinie politesse -, personne ne le donnait comme pouvant tenir la gigantesque province du Katanga, dont il est originaire.

Sauf le «Mzee» Laurent-Désiré Kabila, qui le nomma, à son corps défendant, gouverneur. À la demande de Mawapanga Mwana Nanga - le Mukongo.

Déboulant d’Afrique du Sud, c’est dans l’anti-chambre du puissant ministre des Finances de l’AFDL et du gouvernement qui s’en suivit qu’il fait ses classes. À son départ, Tala Ngai - un autre Mukongo - vide le cabinet, mais le maintient, lui seul, le Katangais. Pour sa vive intelligence et ses capacités pointues d’analyse.

DU DEPIT POUR LA POLITIQUE.
Un jour, alors que le «Mzee» se morfond et ne trouve aucun candidat pour nommer au poste de gouverneur du Katanga, Mawapanga se souvient de ce conseiller efficace qu’il avait vivement recommandé à Tala Ngai. Et avance le nom.

- «Mon petit, tu dois aller au Katanga», lui dit le vétéran de la lutte anti-mobutiste dans ce français châtié légendaire.

Katumba le voyait en vis-à-vis pour la toute première fois. Il n’en croit pas ses oreilles. Lui? Lui qui rêve, seconde après seconde, de retourner dans la lointaine Afrique du Sud poursuivre sa brillante carrière d’ingénieur des Mines!

Par respect - ou par crainte - du «Mzee», il ne dit ni non, ni oui. Juste un «Merci «Mzee» pour ce signe de confiance».

Si le décret est signé le soir même, Katumba traîne dans la Capitale plusieurs mois. Signe qu’il n’a pas renoncé à repartir en Afrique du Sud.

Son expérience du jeu et des joueurs de la classe politique nationale lui donne de la nausée…

Mais le «Mzee» n’en démord pas. Il n’a pas lâché sa proie.
- «Mon petit, vas au Katanga! Vas!», insiste-t-il.

Cette fois, l’ordre est formel. Le protocole est mis en place. Les places réquisitionnées dans l’avion…
- «Je me rappelle de mon premier discours comme gouverneur. Je ne trouvais pas le mot».
Il avoue n’avoir jamais eu autant peur de sa vie.

Mais ses premiers pas dans la territoriale sont foudroyants. Quand, à l’assassinat du «Mzee», il quitte le Katanga pour Kinshasa, il laisse derrière l’image d’un grand bâtisseur.

À Kinshasa, il est tout: Tout puissant ministre Délégué à la Présidence de la République, il a en charge le portefeuille de l’état. Puis il est ambassadeur itinérant du Chef de l’état. Après Sun City que Joseph Kabila Kabange a relancé et conclu, le voilà à l’administration générale du Gouvernement comme Secrétaire Général du cabinet 1+4.

Il cèdera le poste de son plein gré… À nouveau, il repense à l’Afrique du Sud…

De l’anti-chambre de Mawapanga, puis de Tala Ngai au fauteuil de gouverneur du Katanga, il est tout sauf jouant les premiers rôles sur la scène politique nationale. Membre du gouvernement central, tout se transforme. Et se précipite...

Les ennuis ont commencé. Comme des chacals tapis dans la jungle, les ennemis de tous bords dressés, font le guet, prêts à bondir pour vous dévorer mort ou vif. Scènes classiques à la Cour…

Si vous n’avez ni dent, ni griffe, vous êtes mort. Et si vous sortez cette défense trop tôt, ou trop tard, vous êtes aussi mort. De là son nom dans le rapport controversé de l’égyptien Kassem... Dont l’ombre le poursuit encore aujourd’hui. Kassem s’est contenté de déclarations de périphérie ou de gens qui ont intérêt à noircir d’autres (on parle de mandataires démis de leurs fonctions pour indélicatesse).

Comme à l’accoutumée, Katumba assume...
Que faire? Il préfère se retirer de toute vie publique.

Pour rebondir, il ne sait par où commencer ou sa culture l’en empêche...

Il connaît sa traversée du désert. Il reste quatre ans loin de toute fonction politique officielle avant d’être élu Député national PPRD de la circonscription électorale de Lubumbahi. Entre-temps, dans le plus grand secret, il a mis en place sa DO5 (Dynamique 2005), l’antichambre de la future Amp, en compagnie de son ami de tous les temps, le prof. Samba Kaputo qu’il pleure à sa brutale disparition, comme «le vrai frère» parti injustement, trop tôt, le laissant trop seul. Avec lui, il formait un duo inséparable.

Venu du lointain Katanga, blanchi sous le harnais de la culture du raffinement sud-africaine et blanche, ne connaissant ni le jeu, ni les joueurs du bouillant microcosme politique kinois, Augustin Katumba Mwanke est le prototype de l’homme pour qui la Capitale Kinshasa n’est pas le destin. Toujours dans le viseur, les coups fusent de partout, et sont destructeurs les uns aussi bien que les autres.

Dire qu’il n’en rend pas de tout aussi assassins, ce serait mal le connaître.

Dire qu’il passe son temps à fomenter des coups dans des officines, c’est clairement exagéré.

On le dit en revanche capable de développer une puissance de feu foudroyante pour vaincre la résistance qui se dresse face à lui. Si cela est vrai, c’est qu’il est un homme de conviction…

Certains lui donnent dans la Kabilie la puissance qui fut celle de Seti Yale dans la cour de Mobutu. C’est encore une blague.

À voir son train de vie dépouillé de tout artifice. À commencer par son bureau de salle de prof de secondaire dans les quartiers des drapiers dans la Capitale, où il se plaît tant, et où on ne trouve que des meubles de l’avenue du Commerce… Cela représente un investissement ne dépassant pas les 4.000 dollars, quand des ministres qu’il fait nommer se vautrent dès le lendemain dans des meubles et tapisseries Art Déco valant une belle fortune!

RENDRE COUP POUR COUP.
Contrairement aux Mobutistes, Augustin Katumba Mwanke ne vit qu’avec l’essentiel et le fonctionnel. Il se contente du peu qu’il peut avoir… Toujours ce même tout-terrain Land Cruiser fonctionnel.

Ce train de vie austère n’est pas toujours pour plaire à tous ses interlocuteurs.

D’où lui vient la puissance? Il aurait dû faire un excellent membre d’un ordre religieux qui reçoit dans son confessionnal, prêche une assemblée de fidèles acquiesçant à qui mieux mieux, heureux de recevoir la bonne parole…

Livré aux hyènes de la classe politique kinoise, dont nombre se disent - à raison - fiers de détenir un mandat populaire et constitutionnel - souvent arraché après de rudes épreuves et des combats singuliers -, ce taciturne a face à lui une AMP, et une classe politique dont la gouvernance demanderait une savante dextérité.

«Lui, son problème, c’est moins la classe politique que le Chef. Ce qui touche le Chef le touche au plus profond de son être. Il fonce alors, tête baissée», analyse un observateur.

Il devrait mieux intégrer la notion de classe politique dans le fonctionnement des Institutions publiques. La classe politique n’est pas antinomique du Chef, bien au contraire. La classe politique est partenaire privilégié du Chef.

Sans doute l’expérience le conduit-il à se méfier de tous... Mais que faire? Il faut vivre avec.

Patron de la coalition majoritaire, Katumba Mwanke est l’équivalent en France, à l’UMP, de Patrick Devedjan.

Il est au-devant de la scène, en première ligne.

Dans un monde et à une époque de modernité où tout est communication, lui n’a jamais donné ni la moindre quotation connue dans la moindre petite gazette locale encore moins internationale, ni aucune moindre petite conférence de presse, ni n’est apparu sur la dernière station de télévision du pays affrontant journaliste ou public.

Cité dans une affaire des Députés truands de son parti PRRD Francis Kalombo alias Tshesko et Gérard Mulumba alias Gekoko et dont il ne connaît ni les tenants, ni les aboutissants, cet homme très puissant du sérail présidentiel, qui peut en théorie mouvementer tous les médias du pays, a préféré répondre par le silence. Comme à son habitude...

C’est le Député d’opposition Président du RCD-N et candidat malheureux à la Présidentielle, Roger Lumbala Tshitenge qui a fait feu sur lui l’accusant d’intelligence avec des membres du clan libanais de Kinshasa mais s’est dédit trois jours plus tard samedi 14 juin avec la même verve alors qu’il était monté en flèche trois jours auparavant.

Une enquête parlementaire présidée par le même Lumbala a lavé de tout soupçon le haut cadre de l’AMP-PPRD. Huées sur les bancs de l’opposition parlant d’«incompétence ou d’irresponsabilité» de la part d’un des leurs, soulagement sur les bancs de l’Amp.

Récemment on ne saura jamais pourquoi des gazettes kinoises ont résolu de le pilonner à vue d’oeil. Avec quasiment un texte puisé à une même source. Il a préféré ni répondre, ni savoir qui inspirait l’action de sape.

Des apprentis-sorciers en ont profité pour se fourvoyer. À ce qu’on en sait, il n’est pas sûr qu’il ait prêté oreille... Il reste...

Pour cet anti Homos Communicus, là encore, il n’y aura ni conférence de presse, ni quotation.

Quand on lui pose la question, lui répond qu’il n’en a cure. Ce n’est pas qu’il n’en souffre pas. Mais se reprend: «laisse tomber. Que suis-je par rapport au Président de la République que tout le monde a diffamé, des mois durant. Cela ne m’empêche pas de dormir…».

Incroyable! Pour lui, l’essentiel reste qu’on ne touche pas à son idole.

Pour lui, politique rime intimement avec discrétion. Il n’a pas tort sur une scène où la tendance est un creux braillement. La question est de savoir si discrétion est efficace à tous les coups.

Il est évident que s’il veut survivre sur cette scène de «kinoiseries» - le mot est soudain de saison -, Augustin Katumba Mwanke doit s’imposer une mue ou, en l’espèce, se faire entourer de fauves. Prêts à prendre des coups. Et à en donner.
T. MATOTU.

«LE SOFT» A TOUT ÉCRIT

Avec Augustin Katumba Mwanke, «la politique rime avec la discrétion»

Katumba Mwanke allie plusieurs valeurs humaines: clairvoyance, rigueur, nationalisme, réserve, discrétion, fidélité, loyauté, sérieux, humanisme, humilité, goût du beau, moralité.
Clairvoyant, l’homme traite minutieusement les affaires publiques, qui passent par ses mains, dans un écrémage comme le ferait un ingénieur assis dans son laboratoire. Il s’attire les ennuis de ceux qui espèrent filtrer dans les nominations à coups d’influence, de clientélisme ou d’injections financières.
Rigoureux, la rudesse du bleu-Jean qu’il arbore et dont il s’était dépouillé pour s’accommoder aux habitudes vestimentaires liées aux nouvelles fonctions élevées qu’il occupe, renforçait sa dureté. Lorsque les prétentieux se butent contre sa fermeté, ils jonglent avec la rhétorique du dénigrement. Il ne faut pas compter sur lui dans le tripatouillage des dossiers d’une fine délicatesse. Un étranger devenir banquier dans le pays de Mandela n’est pas un Nobel qu’on décerne à un rongeur des coffres forts. Son retour au pays, pour contribuer à son redressement, n’a pas été suivi d’affiches, genre wanted, comme, c’est le cas de plusieurs Congolais qui font frémir les cheveux chaque fois qu’ils franchissent leur frontière. Dans sa recherche de l’équité, les abuseurs crient à la rancune. Sur ses épaules repose l’espoir de toute une communauté. Épris de justice, il n’hésite pas à frapper. Certains racontent que les mandataires démis de leurs fonctions avaient glissé son nom sur la liste de Kassem qui cherchait à se débarrasser des interlocuteurs poilus pour remettre le Congo sous la manipulation internationale.
Nationaliste, il déteste le confinement tribal. Son parcours semble être tiraillé dans la difficile conciliation entre les appels des proches et l’exigence d’une justice distributive. Certaines associations culturelles, qui voulaient le transformer en simple caisse de résonances des intérêts séparatistes, trouvent en lui un repoussoir dégoûtant alors que ceux qui passent à l’avant-plan de leurs actions, l’intérêt national, le trouvent fascinant. Augustin n’est sincère que lorsqu’il confesse avoir agi pour l’intérêt supérieur de la nation.
Réservé, il a gardé jalousement l’exactitude de la mesure. Une denrée précieuse en politique. Puisqu’elle traite des matières sensibles et des grandes décisions impliquant la vie et la destinée des hommes, la politique marche avec la discrétion. Un simple mot suffit pour agiter toute une nation. Cette qualité lui a valu la confiance de ses supérieurs et la jalousie de ses pairs parmi lesquels se recrutent parfois ses plus grands bousculeurs.
Fidélité et loyauté. C’est ici où il tire le bénéfice de son capital enfoui dans sa réserve. Comme il parle peu, il consacre beaucoup d’efforts à tenir sa promesse, remplir le devoir et concrétiser un projet. Ici vient à son secours un autre atout: la sincérité. Un homme à qui il avait promis assistance ressassait à la sortie de son bureau: «ah, celui-là, c’est un blanc».
On dit de lui qu’il est sérieux. Doté d’une forte personnalité et d’une haute estime de soi, il renvoit souvent ses hôtes qui traînent tribut et aumône à l’occasion d’un anniversaire ou d’une fête de fin d’année. Cette attitude gonfle malheureusement l’effectif de ses ennemis qui, affublés, par cette incongruité malencontreuse, parlent de mépris ou d’orgueil.
Humain, il reste profondément et possède des faiblesses. Malheureusement c’est plus ce qu’il ignore qu’on lui attribue la responsabilité. On fait passer son extrême prudence pour de la méfiance, l’orgueil ou la solitude.

Le goût du beau
L’élégance de son bureau de Kinshasa élève l’admiration de tout visiteur vers le sublime. Il avait transformé le gouvernorat du Katanga en un joyau. Pensif, probablement que son pragmatisme se fond dans l’idéalisme traduit par le motif abstrait du tableau perché sur le mur de son bureau.
Autour de la moralité, il peut réunir l’unanimité même de ses transfuges les plus farouches. Il semble qu’il fait exception dans sa tribu laquelle (simple humour plaisantin lancé par d’autres tribus) accuse des performances alcooliques.
Assidu, calme, tempéré, équilibré, réceptif, hospitalier et respectueux. il draine toute la noblesse de la culture bemba. Valeur indéniable pour le développement du Katanga et du Congo.
Dénigré injustement dans le rapport Kassem dont tout le monde connaît les véritables motivations, c’est plutôt le sketch de Nzembela qui tranche. Mis en face, l’action de l’élite dirigeante et les intérêts internationaux devant le projet économique nationaliste de Mzée Kabila, la scénette dévoile le rapport malaisé entre le Congo et l’Onu. La parole imitée à Mobutu rappelle ses derniers aveux: chaque fois qu’une partie sera. en dehors des enjeux. elle parlera du pillage des ressources naturelles de la République Démocratique du Congo. L’humour comme l’a si bien dit Freud dans Les mots d’esprit et leur rapport avec l’inconscient permet de dévoiler la vérité enfouie dans la communauté qui la refoule dans le rire en présence d’une réalité contraignante qu’on n’accepte pas. Et pour reprendre le Roland Barthes de l’Analyse structurale du récit: les productions culturelles, à l’instar du théâtre populaire ou du récit de vie d’Evelyne, reflètent les pensées collectives.
Extraits, Richard Lubemba Kabéké, «De son jeune gouverneur Katumba Mwanké, le Katanga se souviendra»,
Mémoires d'Évelyne Natacha, Éd. Convergences 2006, MédiasPaul, Kinshasa.
«Le Soft International», n°928, daté 12 nov. 2007.

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