Tshisekedi attendu à Rome
  • jeu, 09/01/2020 - 04:45

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1478|JEUDI 9 JANVIER 2020

S’étant largement mobilisé pour forcer Joseph Kabila à quitter le pouvoir, le pape François devrait recevoir son successeur Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo en ce début d’année et certainement se rendre à Kinshasa, à Beni-Butembo dans le Nord-Kivu sauf s’il vient à abandonner la fonction comme certaines sources l’annoncent.

CE 20 JANVIER.
Le tête-à-tête avec Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo est inscrit à l’agenda papal mais n’a encore fait l’objet d’aucune annonce à Rome: le 20 janvier, le pape François devrait accueillir en audience privée le président congolais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. L’ambiance devrait être singulièrement plus détendue que lorsque le souverain pontife avait reçu le fils du Mzee en septembre 2016 au Vatican. Que de commentaires à l’époque! Lors de cet entretien le pape François avait violemment tancé le président congolais qui, sans bilan économique et alors que le pays se délitait, souhaitait se présenter pour un troisième mandat. Le ton était monté entre les deux hommes mais trois mois plus tard, la Conférence épiscopale du Congo négociait un calendrier électoral pour la sortie de piste du fils du Mzee. Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et François se sont déjà salués le 5 octobre à Rome à l’occasion de la consécration du cardinal Fridolin Ambongo Basongo. L’audience privée prévue le 20 janvier doit permettre au fils du Sphinx d’évoquer à nouveau le projet d’un voyage du pape à Kinshasa, enlevé de l’agenda, le pape ayant posé comme condition de ne jamais mettre pied au Congo aussi longtemps que Kabila serait en place. Lors de son déplacement au Mozambique et à Madagascar en septembre dernier, François avait un temps envisagé de faire escale dans la capitale congolaise avant de se raviser. Dans les deux années à venir, il a prévu d’effectuer un périple en Afrique centrale et de s’arrêter à Kinshasa et à Djouba au Sud-Soudan mais ce déplacement est largement conditionné par la mise en place du protocole de paix actuellement négocié par le gouvernement soudanais et les groupes rebelles du The Sudan People’s Liberation Movement-in-Opposition, SPLM-IO en sigle et du Sudan Revolutionary Front, SRF. De son côté, le président congolais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo espère mobiliser les réseaux catholiques pour initier une médiation générale avec la multitude de groupes armés actifs dans les Kivu et dans l‘Ituri. Au début des années 2000, après avoir négocié l’accord qui a mis fin à la guerre civile au Mozambique, le cardinal de Bologne Matteo Zuppi, membre de la communauté Saint’Egidio avait tenté de s’impliquer dans les négociations entre les différents groupes armés autour de Goma - Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDRL), RCD-Goma d’Azarias Ruberwa Manya, éternel ministre à Kinshasa, etc. Mais certains des belligérants avaient refusé la médiation de Sant’Egidio.
Avec LA LETTRE DU CONTINENT.


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