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  • lun, 22/01/2024 - 21:46

Jamais le Congo n'avait reçu autant de délégations étrangères ces vingt dernières années.

 KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.

Le Soft International n°1601|lundi 22 janvier 2024.

Il n’y a pas débat. Il n’y a plus débat. Le Congo n’avait jamais accueilli autant de délégations étrangères ces vingt ou trente dernières années voire depuis Mobutu. Une vingtaine de Chefs d’État étrangers en exercices ou honoraires, des délégations étrangères de haut niveau dans le pays, à Kinshasa, le 20 janvier 2024, dont en tête celle des États-Unis d'Amérique conduite par Scott Nathan, le Directeur Général de la Société de financement du développement international des États-Unis, DFC, formée de trois membres. Un message qui en dit long quoiqu’en pensent les opposants qui voient, du coup, leur récit voler en éclats.

Dans un communiqué publié le 19 janvier, le Prix Nobel de la Paix 2018, Dr Denis Mukwege «déplore l’indifférence et la complaisance sidérante de la diplomatie internationale dont les valeurs fondamentales telles que la démocratie, l’État de droit et les droits humains sont affaiblies et décrédibilisées par le recours trop fréquent à la politique du « double standard ». Ce qui est inacceptable à travers le monde ne peut continuer à prendre le visage du possible en RDC !».

Qu’elles aient tenu à assister physiquement et personnellement samedi 20 janvier 2024 à la cérémonie d’investiture du Président congolais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo est signe de grande considération pour le Congo, pour le président congolais, pour le processus électoral contesté certes par des opposants, pour les résultats auxquels ce processus a donné lieu.

S’il faut citer les deux dernières cérémonies de prestation de serment, celle de Joseph Kabila Kabange de mardi 20 décembre 2011 n’avait vu arriver qu’un seul Chef d’État étranger, le président zimbabwéen Robert Mugabe.

Quant à celle pourtant historique, intervenue huit ans plus tard, le jeudi 24 janvier 2019 marquant la première alternance démocratique pacifique dans le pays après dix-huit ans de règne de Joseph Kabila, elle avait accueilli un seul Chef d’État étranger, l’ancien président kenyan Uhuru Kenyatta venu à Kinshasa certainement pour avoir été le parrain du projet politique qui porta Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo au pouvoir, à savoir, le CACH, Cap pour le Changement, créé le 23 novembre 2018 à Naïrobi, au Kenya, à la veille de la campagne électorale.

 

PAS UNE GOUTTE D'EAU DÉVERSÉE SUR LA VILLE.

En décembre 2011, l’Union Européenne avait pris acte de l'investiture de Joseph Kabila à la présidence de la République en menaçant de «réévaluer» son «soutien» au pays si des progrès n'étaient pas réalisés dans le dépouillement des votes aux Législatives. Les États-Unis s’étaient dits « profondément déçus » de la validation des résultats par la Cour Suprême de Justice, qui n'avait pas « complètement évalué les nombreux rapports faisant état d'irrégularités », avait déclaré dans un communiqué la Secrétaire d'État américain, la Démocrate Hillary Clinton. En dénonçant un scrutin mal géré et «manquant de transparence», suggérant « une révision du processus électoral », Hillary Clinton détournait le monde du Congo. Le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders allait ainsi regretter l'absence d'un « examen plus approfondi, critique et indépendant des résultats » de ces scrutins par la Cour Suprême de Justice, en renonçant en voie de conséquence, à se rendre à Kinshasa pour la prestation de serment.

Rien de tel en 2024.

Samedi 20 janvier 2024, il faut souligner la présence de ces Chefs d’État étrangers - au total dix-huit en exercice - et des hauts délégués des pays voisins.

Les pays voisins ? Le Zambien Hakainde Hichilema, le Burundais Evariste Ndayishimiye, l'Angolais João Manuel Gonçalves Lourenço, le Brazza-Congolais, Denis Sassou Nguesso, le Kenyan William Samoei Ruto, le Gabonais Brice Oligui Nguema.

Signe de considération mais surtout d’amitié et de bon voisinage. Outre - et c’est nouveau - des pays dont les Dirigeants n’avaient jamais visité notre pays.

Il faut aussi souligner la présence de tous les poids lourds de la sous-région et du Continent : le Sud-africain Matamela Cyril Ramaphosa, le Sénégalais Macky Sall, le Ghanaén, Nana Akufo-Addo, etc. Mais, en l’espèce, un autre mot ne tomberait pas si bien. Quand il s’agit d’un Président dont l’avènement au pouvoir, il y a cinq ans, avait donné à divers commentaires, allant jusqu'à faire dire à Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères qu'il s'était agi d'«une espèce de compromis à l'africaine», cela donne une toute autre dimension à la grandiose cérémonie du 20 janvier 2024.

Oublierait-on un détail ?

L’arrivée au stade du Président de la République debout dans son véhicule militaire de commandement accompagné d’une escorte de motards et d'une escorte de cavalerie, qu'en dire? Quid de ces populations amassées tout au long de sa trajectoire réagissant de manière si spontanée? N'est-ce pas signe d'ancrage ?

Quand est-ce que les Congolais avaient vu un Président de la République de ce pays se rendant à une cérémonie solennelle debout dans son véhicule ? Voilà qui témoigne d’une popularité dans la Capitale et dans le pays quand le Stade des Martyrs avec ses 120.000 places était rempli de monde mais cela montre la confiance placée en ses compatriotes, comme dans le système de sécurité mis en place quand on rappelle les menaces qui pèsent sur le pays, et sur la ville.

Journée bénie. Alors que le pays est en pleine saison de pluies, aucune goutte de pluie ne s'est déversée sur la ville ; le soleil a brillé dès le matin jusqu'au soir !

T. MATOTU.

 

 

 

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