- jeu, 26/09/2024 - 12:09
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1619|JEUDI 26 SEPTEMBRE 2024.
Sur l'évolution de la conjoncture économique intérieure allant du 6 au 13 septembre 2024, les décaissements en faveur des dépenses courantes, selon la Banque Centrale du Congo, BCC, se sont chiffrés à CDF 326,6 milliards contre une prévision de CDF 1.637,7 milliards. La rubrique «salaires des agents et fonctionnaires de l’État» a enregistré un taux d’exécution de 3,1%. Les frais de fonctionnement des institutions et ministères, prévus à hauteur de CDF 482,8 milliards, ont été exécutés à 32,3% des prévisions du mois. S’agissant des dépenses en capital, elles ont été exécutées à hauteur de 31,8% de leur programmation mensuelle chiffrée à CDF 488,1 milliards. S'agissant du taux de change, en cumul annuel, le CDF, franc congolais, a perdu près de 5,71% de sa valeur sur le marché officiel et 6,42% au parallèle contre des dépréciations respectives de 21,09% et 16,65% à la période correspondante de 2023. Les réserves internationales sont de $US 6.222,87 millions au 11 septembre 2024, soit 14 semaines d’importations.
La présente note de conjoncture économique analyse l'environnement économique international et examine l'évolution de la conjoncture intérieure pour la période qui va du 6 au 13 septembre 2024. À l’échelle mondiale, l’environnement économique récent a comme constance l’incertitude quant à la trajectoire de l’inflation, sur fond du ralentissement de la désinflation observée au premier semestre 2024. Ce ralentissement est expliqué notamment par une évolution divergente des prix des services et des biens. L’inflation dans les services reste encore élevée alors que celle des biens a fortement ralenti. Toutefois, après une accélération enregistrée au premier semestre 2022, l’inflation a ralenti autant qu’elle avait augmenté à la faveur des resserrements synchronisés des politiques monétaires par les grandes banques centrales des pays avancés et la stabilisation de l’économie mondiale conjuguée à la diminution de la répercussion des chocs globaux antérieurs.
S’agissant particulièrement des économies avancées, l’inflation a fortement ralenti.
MAINTIEN DE LA STABILITÉ.
Aux États-Unis par exemple, l’inflation globale est passée de 9,1% à fin juin 2022 à 3,0% en juin 2023 avant de se stabiliser autour de 3,1% en moyenne en 2024.
Dans la zone euro, l’inflation globale a baissé allant d’un pic de 10,6% en octobre 2022 à 2,4% en octobre 2023, soit son niveau le plus bas depuis la crise et s’est stabilisée en moyenne autour de 3,5 % en 2024.
Dans ce contexte, les principales banques entrevoient l’assouplissement des conditions monétaires et certaines d’entre elles ont déjà amorcé le desserrement, notamment la Banque Centrale Européenne, BCE en sigle, établie le 1er juin 1998 et située à Francfort-sur-le-Main en Allemagne, la principale institution monétaire de l'Union européenne, établie sur un modèle fédéral et la Banque d’Angleterre, la banque centrale du Royaume-Uni, située dans la Cité de Londres, connue sous le nom de « La vieille dame de Threadneedle Street ».
La FED, Federal Reserve Board, la banque centrale des États-Unis créée le 23 décembre 1913 par le Federal Reserve Act, dit aussi Owen-Glass Act, à la suite de plusieurs crises bancaires dont la panique bancaire américaine de 1907, qui avait clairement indiqué son intention de réduire son taux d'intérêt lors de la réunion de septembre courant, a annoncé mercredi 18 septembre 2024 qu'elle abaisserait son taux d'intérêt de référence à une fourchette cible comprise entre 4,75 % et 5,00 %-, soit une réduction agressive d'un demi-point.
D’aucuns estiment que cette baisse des taux pourrait contribuer à relancer les flux obligataires vers les économies émergentes et en développement. Quant à la BCE, elle a réduit jeudi 12 septembre 2024, le taux de la facilité de dépôt de 25 points de base, le situant à 3,5%, reflétant les perspectives favorables de l’inflation et une meilleure transmission de la politique.
En outre, les taux d'intérêt sur les opérations principales de refinancement et la facilité de prêt marginal ont été abaissés respectivement à 3,65% et 3,90%.
De même, la Banque d'Angleterre a abaissé son taux directeur de 25 points de base
à 5% lors de sa réunion d'août 2024 et a signalé qu'elle agirait avec prudence pour assouplir davantage sa politique monétaire jusqu'à ce que l'inflation reste modérée.
La conjoncture économique intérieure se caractérise par le maintien de la stabilité sur les principaux marchés. Cette évolution tient principalement de la poursuite des efforts de stabilisation tant par la Banque Centrale que le Gouvernement. Ainsi, il a été procédé à une légère ponction de la liquidité bancaire.
L’économie congolaise devrait rester sur le sentier d’une croissance soutenue et supérieure à la moyenne de l’Afrique Subsaharienne.
En outre, le renforcement des mesures de stabilisation engagées depuis le mois de juillet 2023 devrait contribuer au ralentissement de l’inflation en 2024 par rapport à l’année précédente. Les estimations faites sur base des réalisations de production à fin mars 2024, par la
Commission des Études Statistiques et des Comptes Nationaux, CESCN en sigle, renseignent que la croissance du PIB réel s’établirait à 5,4% contre 8,6% une année plus tôt. Cette évolution, bien qu’en ralentissement, tient principalement du bon comportement du secteur minier, à la faveur des cours des principaux produits exportés qui demeurent à des niveaux favorables.
Les résultats de l’enquête effectuée auprès des chefs d’entreprises renseignent une légère baisse du solde global d’opinions au mois d’août dernier, après des hausses consécutives enregistrées au cours des quatorze derniers mois. En effet, le solde global d’opinions s’est établi à 35,7% au mois d’août 2024 contre 36,0% le mois précédent. Cette légère baisse est reflétée au niveau des branches «Industries extractives» et «Construction». Toutefois, en dépit de ce léger repli, les chefs d’entreprises restent globalement optimistes quant aux perspectives de courts termes de l’économie nationale.
Dans la branche «Industrie extractive», le solde brut d’opinions des chefs d’entreprises est passé de 39,4% en juillet 2024 à 38,7% au mois d’août 2024. Cela serait expliqué, d’une part, par le déficit enregistré dans la desserte en énergie électrique et, d’autre part, par des perspectives de maintien d’une tendance baissière des cours des matières d’origine minérale exportées par le Congo. La branche «construction» a également connu un repli de la confiance des chefs d’entreprise dans la période en étude, allant du 6 au 13 septembre 2024.
Le solde brut y afférent a régressé à +41,7%, venant de +44,3% le mois précédent. Cette tendance est en phase avec la régression observée du taux d’utilisation du matériel de construction.
Au cours de la deuxième semaine du mois de septembre 2024, l’inflation a ralenti pour la cinquième semaine consécutive, s’établissant à 0,119% contre 0,139% la semaine précédente.
En cumul annuel, le taux d’inflation est porté à 9,642% contre 17,867% à la même période de l’année précédente.
En termes de contribution, les fonctions «produits alimentaires et boissons non alcoolisées», «meubles, articles de ménage et entretien courant de la maison», «restaurants et hôtels», «logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles «biens et services divers» et «transport» ont contribué à l’inflation hebdomadaire à 54,29%, 11,07%, 10,53%, 10,12%, 7,83% et 6,15%, respectivement.
En glissement annuel et en annualisé, l’inflation poursuit sa tendance baissière, se situant respectivement à 15,12% et 13,81%, soit des niveaux légèrement au-dessus de sa prévision annuelle de 11,3 % à fin décembre 2024. Au cours de neuf premiers mois de l’exercice 2024, la gestion des finances publiques reste marquée par des efforts d’amélioration de la mobilisation des ressources domestiques et de rationalisation des dépenses.
Pour le mois de septembre 2024, le Plan de Trésorerie prévisionnel renseigne un excédent de CDF 169,8 milliards résultant d’un niveau des recettes attendues de CDF 2.845,2 milliards avec l’encaissement du troisième acompte provisionnel de l’impôt sur les bénéfices et profits, IBP. Quant aux dépenses, elles se situeraient autour de CDF 2.675,4 milliards.
Les statistiques du plan de trésorerie de l’État renseignent qu’au cours du mois d’août 2024, les opérations financières de l’État se sont clôturées par un déficit de CDF 408,5 milliards. Ce déficit est consécutif à un niveau de recettes de CDF 1.636,6 milliards et des dépenses de CDF 2.045,1 milliards. Toutefois, ce déficit de trésorerie a été entièrement couvert par des moyens de financement sains, notamment les ressources tirées des émissions des titres publics. La balance des opérations financières de l’État, au 11 septembre 2024, s’est soldée par un déficit de CDF 188,1 milliards, lequel a été globalement financé par les ressources des titres publics.
Les ressources mobilisées ont atteint CDF 358,3 milliards, provenant des impôts directs et indirects de la DGI, la Direction Générale des Impôts, chiffrées à CDF 136,6 milliards, des recettes douanières de 143,4 milliards et des recettes collectées par la DGRAD, la Direction Générale des Recettes Administratives, Judiciaires, Domaniales et de Participations, de CDF 76,6 milliards.
Par ailleurs, au cours du mois sous examen, le Trésor entend encaisser un import de CDF 67,7 milliards provenant des pétroliers producteurs. Sur un montant prévisionnel de CDF 2.675,4 milliards, les dépenses publiques se sont établies à CDF 546,4 milliards, soit un taux d’exécution de 20,4%.
TAUX D'EXÉCUTION DE 3,1%.
Les décaissements en faveur des dépenses courantes se sont chiffrés à CDF 326,6 milliards contre une prévision de CDF 1.637,7 milliards. En effet, la rubrique «salaires des agents et fonctionnaires de l’État» a enregistré un taux d’exécution de 3,1% sur une enveloppe mensuelle de CDF 699,0 milliards. Les frais de fonctionnement des institutions et ministères, prévus à hauteur de CDF 482,8 milliards, ont été exécutés à 32,3% des prévisions du mois. Les subventions ont atteint CDF 126,7 milliards, constituées essentiellement des rétrocessions des régies financières, contre une prévision de CDF 374,3 milliards.
S’agissant des dépenses en capital, elles ont été exécutées à hauteur de 31,8% de leur programmation mensuelle chiffrée à CDF 488,1 milliards. Au niveau du marché intérieur des titres de la dette, le calendrier indicatif pour le troisième trimestre renseigne les adjudications des Obligations du Trésor indexées à hauteur de CDF 190,0 milliards et CDF 300,0 millions d’Obligations du Trésor en $US. C’est dans ce cadre que le Trésor a levé, lors de l’adjudication du 3 septembre 2024, un montant de $US 95,0 millions au titre d’Obligations du Trésor émises en $US pour une maturité de 1 an et six mois.
Il convient de relever que le montant annoncé était de $US 90,0 millions au taux d’intérêt de 9% l’an avec l’option de remboursement fractionné chaque trimestre jusqu’à l’échéance. À cet effet, le taux de couverture a été de 105,6%. Au 11 septembre 2024, les statistiques du PTR de l’État indiquent le remboursement de CDF 1.915,6 milliards des titres échus, dont CDF 1.215,2 milliards au titre des Bons du Trésor et 700,4 milliards des Obligations du Trésor. L’encours global des titres publics s’élève à CDF 2.515 milliards contre CDF 2.319,9 milliards la semaine précédente.
Au cours de la semaine sous analyse, le secteur extérieur a présenté les caractéristiques suivantes:
◗ 1. poursuite de la stabilité des taux de change sur les différents segments du marché,
◗ 2. consolidation du niveau des réserves internationales, et
◗ 3. tendance divergente des prix des produits de base essentiels à l'économie congolaise.
Au 13 septembre 2024, le taux de change s’est établi à CDF 2.841,79 à l’indicatif, soit une légère dépréciation hebdomadaire de 0,06%, alors qu’au parallèle, il s’est maintenu à son niveau de la semaine précédente, soit CDF 2.870,94 le $US.
En cumul annuel, le CDF, franc congolais, a perdu près de 5,71% de sa valeur sur le marché officiel et 6,42% au parallèle contre des dépréciations respectives de 21,09% et 16,65% à la période correspondante de 2023.
Les réserves internationales ont atteint $US 6.222,87 millions au 11 septembre 2024, représentant 14 semaines d’importations de biens et services. Au 12 septembre 2024, le cours du pétrole a reculé de 0,92%, en rythme hebdomadaire, se situant à $US 72,41 le baril, influencé notamment par la hausse des stocks commerciaux de pétrole aux États-Unis.
Rapproché à fin décembre 2023, le prix du pétrole indique un tassement de 7,87%. Le prix du cuivre a augmenté de 2,93%, s’établissant à $US 9.241,50 la tonne. Comparativement à fin décembre 2023, le prix de la tonne du cuivre a augmenté de 8,31%. Le prix du cobalt s’est établi à $US 23.756,00 la tonne, enregistrant une baisse de 0,36% par rapport à la semaine précédente et 27,46% par rapport à fin décembre 2023. Le cours de l’or s’est accru de 1,01% d’une semaine à l’autre, s’affichant à $US 2.518,89 l’once. Rapproché à fin décembre 2023, ce prix indique une hausse de 21,66%.
La hausse du prix de l’or observée en 2024 est expliquée notamment par les inquiétudes quant à la solidité de l’économie mondiale, les tensions géopolitiques dans plusieurs régions du monde, les inquiétudes liées aux prochaines élections aux États-Unis et l’accroissement des achats d’or opérés tant par des particuliers et des entreprises que par les banques centrales souhaitant diversifier leurs réserves.
Les prix du riz et du maïs ont enregistré des baisses respectives de 0,69% et 0,24%, se situant à $US 335,43 et $US 150,59. Rapprochés à fin décembre 2023, ces prix indiquent des baisses respectives de 13,72% et 13,27%.
À fin juillet 2024, le compte des biens affiche un excédent cumulé de $US 3.788,83 millions contre un déficit de $US 699,34 millions réalisé en juillet 2023.
Rapproché au PIB, ce solde représente 5,34% contre 1,04% à la période correspondante de 2023. Le secteur monétaire reste marqué par une légère hausse hebdomadaire de l’encours du Bon BCC. Ce niveau élevé de l’encours des titres de la BCC, la Banque Centrale du Congo, contribue au maintien de la stabilité sur les principaux marchés. Le guichet des prêts à court terme n’a enregistré aucune opération durant les deux premières semaines du mois de septembre 2024 contre un volume d’opérations de CDF 24,0 milliards relevé au mois d’août 2024. En cumul annuel au 13 septembre 2024, il s’observe un volume d’opérations de CDF 592,2 milliards.
De même, le guichet des facilités permanentes n’a signalé aucune transaction pendant la même période contre un volume d’opérations de 201,0 milliards constaté au mois d’août 2024. En cumul annuel au 13 septembre 2024, il s’observe un volume d’opérations de CDF 5.541,0 milliards. Pour rappel, au cours de l’année précédente, il a été noté un volume d’opérations de CDF 21.569,7 milliards.
Au niveau du marché interbancaire, aucune opération n’a été réalisée depuis le début du mois de septembre contre un volume d’opérations de 3,0 milliards observé en août 2024. Au 13 septembre 2024, il s’y dégage un volume d’opérations annuel cumulé de CDF 354,0 milliards. Les taux d’intérêt appliqués sur les différents guichets se sont situés à 25,0 % sur le marché interbancaire et des prêts à court terme et à 26,0 % sur celui des facilités permanentes.
À fin juillet 2024, les dépôts de la clientèle, dans le bilan consolidé du secteur bancaire, se sont situés à $US 13.298,5 millions, soit une baisse mensuelle de 0,79%. Par structure des monnaies, les dépôts en $US ont affiché une légère baisse mensuelle de 0,53%, de même pour ceux en CDF qui ont enregistré une baisse de 3,34%. Il sied de signaler que les dépôts bancaires restent dominés par ceux en devises représentant 91,1 % du total.
En outre, la composition de dépôts a été principalement dominée par les dépôts des entreprises privées, des ménages et ceux des entreprises publiques qui ont représenté respectivement 32,7%; 32,8% et 12,6% du total, suivis de ceux des petites et moyennes entreprises, des ISBLM et de l’Administration publique.
Quant à la répartition par provinces, les dépôts bancaires sont plus collectés dans la ville province de Kinshasa avec 66,74 % du total, suivis des provinces du Haut-Katanga, Lualaba, Nord Kivu, Sud-Kivu et Kongo Central qui représentent respectivement 20,16%, 4,18%, 2,87%, 1,52% et 1,55%.
À titre de rappel, les dépôts de la clientèle s’étaient accrus de 4,0% pour s’établir à $US 12.031,4 millions à fin décembre 2023. Par ailleurs, les crédits bruts affichent une décroissance mensuelle de 0,42% en juillet, s’établissant à $US 8.175,6 millions contre un niveau de $US 8.210,0 millions à fin juin 2024. Cette situation résulte principalement des crédits octroyés aux entreprises privées, ménages et entreprises publiques.
Quant à la ventilation par monnaie, les crédits bancaires en $US affichent une régression mensuelle de 0,68% alors que ceux en monnaie nationale ont enregistré une croissance mensuelle de 8,33%.