- jeu, 30/05/2019 - 02:05
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Accompagné par tout un pays, le fils honore le père.
Enfin! Définitivement, on ne perd rien à attendre. Le pays n’aura rien perdu à attendre... Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a attendu vingt-sept mois (deux ans et trois mois) avant de décider de la date des obsèques de son père. Etienne Tshisekedi wa Mulumba aura finalement droit à des funérailles officielles dignes de la légende qu’il fut et qu’il restera chez le Congolais et dans le monde. Qui l’aurait cru ce mercredi 1er février 2017 quand, à la surprise générale, Etienne Tshisekedi parti en Belgique pour un contrôle de routine, rendit l’âme? On pourrait pinailler sur tel ou tel comportement de tel ou tel. Dans une vidéo au goût du jour, Manda Mobutu, fils disparu et inconnu sous les lambris dorés de la République de son père, admet publiquement les erreurs du long règne du Maréchal. Qui aurait dû régulièrement honorer la solde de sa garde prétorienne, DSP. Le Léopard aurait dû prévenir les pillages perpétrés par son armée... «Le Kantisme a les mains propres, mais il n’a pas de mains». C’est Charles Péguy qui le dit. Si Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo n’avait pas fait montre de patience - et, du coup, de sagesse - pas sûr que le Sphinx parti à un moment où le pays avait tant besoin de lui, aurait eu droit à des égards auxquels il a droit aujourd’hui, de la part de son peuple, de l’Etat et qu’il aurait eu autant de présence à Kinshasa de monarques étrangers, dix, semble-t-il, au total. Comment cela aurait été possible quand le régime du dilatoire faisait rage allant jusqu’à faire éclater de douleur la veuve, Maman Marthe, sur une télévision publique française, un jeudi soir du 27 juillet 2017, six mois après la disparition, faisant savoir ses larmes, appelant Présidents et Premières Dames à la rescousse, invoquant la coutume bantoue qui fait que l’homme reçoive la sépulture sur la terre de ses ancêtres? «Ce fut un mal pour un bien», aime à dire le Président de la République Démocratique du Congo, fils d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Que n’a-t-il pas reçu comme quolibets! Pourquoi allait-il attendre aussi longtemps avant de conduire son père en terre? La fin de l’histoire lui donne raison. Touchons du bois. Le fils aura gagné tous les paris. Voilà qu’accompagné par tout un peuple, le fils s’apprête à faire son deuil, lui et sa famille, après avoir offert à son géniteur SA sépulture, devant le Congo, devant le monde. Comme on dit, Dieu fait grâce...
T. MATOTU.