Alingete, les médias on n’en fait pas des amis
  • jeu, 22/05/2025 - 22:24

Alingete, les médias on n’en fait pas des amis
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1636 |MERCREDI 14 MAI 2025.

De quoi est-il tombé ? Le 4 mars 2025, sur instruction du Président de la République, devant tous les mandataires publics du pays réunis dans la grande salle de congrès du Palais de la Nation, siège de la Présidence de la République, Jules Alingete Key est replacé avec puissance sur son piédestal avec sa patrouille financière.

Deux mois plus tard, le 7 mai, une ordonnance présidentielle lue à la télévision nationale Rtnc par la porte-parole du Président de la République Tina Salama, surprend tout le monde. Christophe Bitasimwa Bahii est le nouveau patron de l'IGF, Alingete est mis à la retraite. Ces derniers mois, celui que des influenceurs avaient surnommé Alligator n'avait plus le cœur à l'ouvrage. À certains de ses proches qui le citaient comme ministre, il expliquait qu'il ne saurait prendre ce risque. Beaucoup de ses victimes ayant rempli les travées de l'Assemblée nationale avaient le doigt sur la gâchette. Chaque jour qui passait, faisant savoir les dangers qui le guettaient, il expliquait que « les temps sont trop durs », annonçait vouloir s'en aller «un de ces quatre matins et se concentrer à autre chose». Mais de quoi Alingete est tombé ? Une question hante les salons climatisés de la capitale congolaise : est-il tombé dans un piège tendu par ses ennemis ? S'est-il trop mêlé de politique ? A-t-il trop communiqué ? Était-il trop proche des influenceurs ? Nul ne le saura jamais rien. Mais cette dernière question a du sens.

Certes, s'il a été viré de l'Inspection Générale des Finances - et cela arrive à tout homme public - le Président de la République ne l'a nullement jeté en pâture. Dans une ordonnance lue à la télévision après celle de son limogeage, l'ancien Inspecteur Général des Finances-Chef de Service est reconnu pour des bons et loyaux services rendus à la Nation pendant trente-sept ans dont les cinq derniers comme Chef de service à l'IGF. Il a été mis à la retraite et admis à l'éméritat.

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La première photo de Jules Alingete Key qui paraît dans les médias, a été mise sur Internet, est celle du Soft International (n°1497 daté lundi 31 août 2020). L'homme était si inconnu que son nom mis à la une n'aurait renvoyé à rien, n'aurait rien dit à personne. Le titre en couverture du «Soft International» se résumera en une interpellation : « Qui est-il? ». Depuis, qui ne connaît ne serait pas de ce monde.
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Lire « Alingete Key, l'homme marqueur », Une Histoire du Congo, Tryphon Kin-kiey Mulumba. À paraître.

Avant sa nomination, personne ne connaissait Jules Alingete Key. Ni au Congo, ni à l’étranger.

Aucune image de lui n’existait, ne circulait nulle part sur la Toile. Aucun texte de presse ne lui avait jamais été consacré. Rien sur Wikipédia n'avait pu faire allusion à cet homme. Pas la moindre référence nulle part. Celui qui deviendra un an plus tard le superman des Finances au Congo fut à son arrivée sur le toit de l'IGF un homme sans histoire.

Depuis, l'Histoire est autre.

Certes, le Zaïre de Mobutu connut un Léon Kengo wa Dondo, un PGR qui sema la panique sinon la terreur dans le pays, alla jusqu'à jeter en prison l'une des icônes de la musique zaïroise, François Luambo Lua Ndjo Makiadi alias Franco accusé d'avoir composé « une chanson obscène ». Mais, jamais ce Procureur Général de la République nommé trois fois Premier ministre par Mobutu, élu à la surprise générale président du Sénat - la Chambre haute du Parlement - sous Joseph Kabila avant de prendre sa retraite, n'avait atteint le toit de la popularité, de la reconnaissance générale et de la considération où s'est juché Jules Alingete Key.

Jamais un Haut fonctionnaire de l'État congolais n’avait autant fait parler de lui, au pays et à l'étranger, comme cet Inspecteur Général des Finances-Chef de Service.

Il avait fallu qu’en mars 2019, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo tout juste proclamé et investi à la tête du pays le reçoive en interview d’embauche, amené par l'un de ses amis à la cité de l’Union Africaine qui abrite alors les bureaux du Président de la République, et, soucieux d’en savoir plus sur le « système de coulage des recettes publiques » qui faisait perdre jusqu’à 10 milliards de $US par an au Trésor public, selon nombre de sources, tente le jeu en faisant revenir cet homme à ses premières amours, pour que ce ressortissant du Grand Bandundu, de la province de Maï-Ndombe, se dévoile en superstar, en superman, en super gendarme des Finances publiques.

Certes, Alingete avait déjà des références solides.

Sciences Éco, condisciple à l’Université de Kinshasa de « l’homme du leadership et de la bonne gouvernance », l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon qu’il assure «connaître parfaitement»; coordonnateur de cabinet à la Ville de Kinshasa sous Théophile Mbemba Fundu di Luyindu comme sous Christophe Muzungu Kabemba aujourd’hui ambassadeur à Brazzaville ; commissaire aux Comptes à la société de production et de distribution d’eau Régideso; conseiller Climat des affaires à la Primature sous deux premiers ministres; l'un des tout premiers directeurs de la DGRK, la Direction Générale des Recettes de Kinshasa ; Directeur de cabinet adjoint de la ministre de l’Économie Acacias Bandubola Mbongo; et, surtout, l’IGF. Déjà !

Quand on parle Finances et Économie, il n'éprouve aucun complexe.

Il décline thèses et antithèses comme une machine à écrire. Il maîtrise tout à la perfection.

Impressionnant.

L’IGF, l’Inspection Générale des Finances, il connaît. Il y avait fait ses premières armes.

Il y est recruté le 7 janvier, l’année d’après sa licence en Économie obtenue en 1988. Sa cote à ce concours en dit long : sixième nom cité sur une liste de cinquante recrues quand une foule de candidats frappe aux portes.

Promu Inspecteur principal en 2010, dix ans plus tard, en 2020, il est Inspecteur Général des Finances.

Lorsqu'un homme a dans le passé expérimenté un service et qu’il y retourne quelques années plus tard à une fonction supérieure, les résultats ont souvent été positifs : il est celui qui connaît les failles de ce service, celui qui s'assigne la tâche de trouver les réponses, de régler les problèmes... C’est là, sans nul doute, qu’il faut aller trouver l’explication de l’explosion des années Félix Tshisekedi d’un grand service de l’État congolais en pleine transmutation. La révélation.

Comment faire des avancées dans la traque, dans la filature des chemins de coulage, dans le pillage des richesses du pays ? Comment travailler avec efficacité à ramener au Compte Général du Trésor Public le plus de ressources afin que le pays mène des bonnes politiques (relance économique, reconstruction des infrastructures économiques, sociales, accès à l'eau potable, à l'électricité, aux services de santé, etc.), afin que l’image du pays se redresse quand les cinq ans de mandat de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo c’est certes beaucoup et, en même temps, peu ? Comment faire pour que ce qui n’a pu être fait hier, le soit aujourd’hui, sans attendre, alors qu'imperturbablement le mandat de cinq ans court à sa fin et qu'il y a un bilan à dresser ? Le diagnostic de Alingete est clair comme l’eau de roche. « Si nous ne prenons pas garde aujourd’hui et maintenant, dans dix ans au plus tard, l’IGF n’existera plus. Ce service disparaîtra à coup sûr des radars ».

Si, sur papier, l’ordonnance de Mobutu (n°87-323 datée du 15 septembre 1987) portant création de l’Inspection Générale des Finances, seul texte en vigueur et jamais revu depuis, l’a été pour fonctionner avec 200 inspecteurs des Finances, en 2020 quand Alingete prend le pouvoir, le 7 juillet, ce service ne dispose pas de 70 inspecteurs, la majorité d’entre eux ont choisi d’aller voir ailleurs ou se trouve en détachement plus motivant.

L’urgence consiste à travailler pour faire ressusciter un service autrefois corps de l’élite financière du pays, en lui redonnant ses lettres de noblesse d’antan. Mission reçue du Président de la République.

De là, l'appel à candidatures lancé, sans attendre, le 22 juillet 2020, dans les deux semaines qui suivent sa prise de fonction : un concours de recrutement des jeunes inspecteurs des Finances.

Le Gendarme veut rajeunir ce service, renforcer ses « forces spéciales » comme il nomme ses brigades en charge d’œuvrer en faveur de la restauration de la bonne gouvernance attendue des gestionnaires des finances et biens publics.

Cette première épreuve se déroule du 10 au 20 août 2020. Depuis, il y en a eu d’autres. Les résultats n’attendent pas. Les premières prises tombent. Elles détonnent. Petit florilège.

Premier dossier : fonds Covid-19. Sur 6 millions de $US mobilisés par le Gouvernement, 2 millions de $US manquent à l’appel, révèlent les Inspecteurs de l'IGF. Soit 30% du financement total ont pris une destination inconnue. Un ministre suspecté et pas n'importe lequel, le ministre de la Santé, Eteni Longondo, un membre du parti présidentiel UDPS à l'époque en charge des finances du parti. Il est écroué le 27 août 2021.

Deuxième dossier : les exonérations. Nul doute pour Alingete : il y a là « un mode savamment imaginé de détournement des dépenses publiques », mis en place par les autorités gouvernementales sous le régime Kabila. Au total, plus de 1.500 cas d’exonérations identifiés, un manque à gagner de plus de 2 milliards de $US. Un ministre suspecté et pas n'importe lequel, celui des Finances, membre de l’encore puissant ex-parti présidentiel PPRD, José Selé Yalaghuli, membre du Gouvernement de coalition-cohabitation.

Troisième dossier : les compensations des recettes publiques via « des créances farfelues ». Un ministre suspecté et pas n'importe lequel, le même ministre des Finances José Selé Yalaghuli.

Jules Alingete Key jure : face au système de pillage et de coulage des Finances publiques mis en place par les hauts fonctionnaires, l'IGF ne restera jamais sans réaction, « face à qui que ce soit ».

Quatrième dossier : le parc agro-industriel de Bukanga Lonzo. Si le très puissant ex-Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon également ancien ministre des Finances, avait voulu se faire blanchir en faisant appel à l’IGF à plonger dans sa gestion, il s’en est pris les pieds dans le tapis. L’IGF dévoile Bukanga Lonzo Gate : sur les 285 millions de US$ décaissés par le Trésor public, l’IGF ne retrace que 80 millions de US$. Plus de 200 millions de $US «partis en fumée». Sur les réseaux sociaux et dans les médias, vidéos virales et témoignages affluent.

À l’issue de ses missions d’enquête sur la convention de collaboration d’avril 2008 entre le Congo et un groupement d’entreprises chinoises, le constat de l'IGF est alarmant : sur des revenus évalués à 10 milliards de $US dans l’exploitation de la Sicomines, l’État congolais n’a bénéficié que de 800 millions. Signé en 2008, cette convention appelée communément « contrat chinois » visait à mettre à la disposition d'un consortium d'entreprises chinoises des gisements miniers évalués à 90 milliards de $US et, en contrepartie, ce consortium s’était engagé à construire des infrastructures de base pour l’État congolais. Plusieurs années après la signature de ce contrat, pour l’IGF, cette convention n’a pas profité à la partie congolaise. Les infrastructures promises dans ce partenariat n’existent pas.

Faisant suite à ce rapport, l’Inspection Générale des Finances réclame de la Sicomines la renégociation de la Convention en vue de réajuster ou de rééquilibrer les obligations et les gains de deux parties et les faire correspondre aux valeurs des apports respectifs, la révision de la répartition du capital social de la Sicomines par la prise en compte de la valeur réelle des gisements cédés par la Gécamines S.A conformément à l’article 182, al 4 du Code minier, la réévaluation de la hauteur des infrastructures à réaliser à charge de la partie chinoise de 3 milliards de $US à au moins 20 milliards, le déblocage immédiat par la Sicomines en 2023 d’au moins 1 milliard de $US pour les infrastructures, l’attribution aux entreprises congolaises d’au moins 50% des projets des travaux d’infrastructures conformément à l’article 11.2 de la Convention, le paiement par la Sicomines de l’impôt mobilier non reversé (5.424.698,36 de $US), de l’amende de 5% (100.280.374,46 de $US) pour défaut de rapatriement conformément à l’article 15 de la loi n° 14/005 du 11/02/2014. Coup de tonnerre.

Pour l’IGF, il est clair que « les prisons du Congo attendent du monde » mais en col blanc.

Il y en a eu du monde certainement comme jamais. Sauf que le pays réclame que les fonds détournés lui soient retournés au Trésor public. Là est le travail de la justice.

En trois ans, en trois fois successives, devant les deux Chambres parlementaires réunies en Congrès, lors de ses discours sur l’état de la Nation, le Chef de l’État cite l'IGF. Tel ce lundi 13 décembre 2021 quand il déclare devant les Députés et les Sénateurs : « Placée sous mon autorité directe, l'inspection générale des finances contribue efficacement à l'effort d'assainissement des finances publiques et cela, à la grande satisfaction de nos populations» en précisant que «l'IGF ne peut remplacer l'action du pouvoir judiciaire ayant seul la mission constitutionnelle de dire le droit ».

Aux yeux des Congolais, Alingete passe pour le symbole de la lutte contre les détourneurs des deniers publics. Quelle que soit la pression, l’homme, dit-on, ne lâche pas sa proie.

Mais comme les juges américains, face à ceux qui avouent leurs forfaits - le cas des responsables de la gabegie financière à la Gécamines - Alingete se met à l'écoute. Face à des «incorrigibles» qui veulent jeter le discrédit sur un rapport de l’IGF, il est et reste intraitable.

Dans son bureau bardé de portraits qui le montrent avec le Président de la République, signe qu’il jouit de « la confiance du Chef », Alingete dirige et suit à la loupe les actions de ses «brigades spéciales» appelées aussi «brigades financières» en charge de s'assurer un meilleur suivi des politiques publiques en matière de gestion des finances publiques dans les Provinces et dans les Entités Territoriales Décentralisées ainsi que dans les Entreprises du Portefeuille et les Établissements publics.

Avec un incroyable courage, il traque les prédateurs, innove, apporte des réformes et de nouvelles stratégies dans la lutte contre la corruption, met la classe politique en ballottage : ministres, directeurs généraux, présidents des conseils d’administration, secrétaires généraux de l’administration publique « sont passés à la guillotine ».

Il inspire cette peur même dans le dernier carré du Président de la République.

Il a rendu la fonction d’Inspecteur Général des Finances-Chef de service aussi importante sinon plus importante et enviable que celle de ministre.

Alingete est la révélation de la classe politique dirigeante congolaise.

Il faut le dire d’emblée : sans l'accompagnement personnel du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo dont l'IGF dépend directement, dont elle jouit de la confiance, qui lui dote de tous les moyens de transmutation jusqu'à lui permettre de se doter sur fonds propres d'un immeuble de huit étages, l’Inspection Générale des Finances serait aujourd’hui encore ce qu’elle a été ces longues dernières années : l’ombre d’elle-même. Sans l’engagement, sans le professionnalisme, sans la détermination d’un homme, Jules Alingete Key, nul ne parlerait aujourd’hui de l'IGF.

Il a été cité en Afrique par la revue transafricaine Jeune Afrique comme « l'icône de la lutte contre les antivaleurs dans les Finances publiques congolaises ». Il est reconnu à New York, par le prestigieux magazine financier Forbes. Il s’est présenté face à des parlementaires belge et européen pour expliquer la route de ses exploits.

Sans carte d’un parti politique, ceux qu’il traque lui prêtent pourtant une appartenance sinon des visées politiques.

L'homme n’est pas seulement aimé. Il est même détesté à ce point qu’il fut présenté comme le financier des «Bakata... katangais», les bandits qui égorgent des paisibles citoyens dans des villages et centres urbains.

Les nouveaux slogans d’Alengete : « De gré ou de force, l’IGF imposera la bonne gouvernance publique voulue par le Chef. Les délinquants financiers incorrigibles seront toujours livrés publiquement en spectacle et leurs employés de presse rétrogrades seront en larmes ».

Nul ne dira néanmoins que l’IGF, malgré ses résultats spectaculaires engrangés en peu de temps, a fait du travail à la perfection. A-t-on déjà perçu la perfection ?

« Ne craignez pas d’atteindre la perfection, vous n’y arriverez jamais », avertit l’artiste Salvador Dali (1904-1989).

Mais payer une meute pour qu’elle déboule sur un organe de l’État n’est pas trop gênant en soi sauf s’il s’agit d’une tentative éhontée de règlement de comptes pour qui cherche à couvrir ses crimes.

Que des ministres mis en cause, que des personnalités publiques étiquetées n'ont pas cherché à se débarrasser du patron de l’Inspection Générale des Finances en montant des dossiers ?

À l’IGF, on dit être droit dans ses bottes. Ses dirigeants savent avec précision d’où viennent ces attaques. Face aux résultats spectaculaires engrangés qui traversent désormais les frontières nationales à la suite d’enquêtes pertinentes, sur l’Inspection Générale des Finances, il y a un consensus : ce service est un modèle reconnu. Un modèle dont la notoriété donne des insomnies aux prédateurs et à leurs alliés. Un modèle qui mérite reconnaissance, encouragement, soutien des Congolais si l’on veut changer le mode de gestion de la chose publique.

Début avril 2023, cette nuit-là, c'était si troublant qu'au-delà de 23:00’, il m'est impossible de fermer l'œil.

Je me décide à passer des appels. Le premier à une dame proche du Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya. J’apprends qu’elle est installée désormais dans le Maï-Ndombe où elle est ministre. Je la félicite sans en faire plus. Il y a urgence !

Je passe un deuxième appel cette fois à un frère du Cardinal. Il me répond de Brazzaville. Il est déjà au lit. Il promet de m’appeler le lendemain. J’explique l'urgence de mon appel.

Un troisième appel est fait à un camarade originaire de Kutu vivant au Canada. J'apprends qu'il est de passage à Kinshasa. Trois appels en moins d'une demi-heure. Une même réponse...

Ces trois personnes ne se sont nullement concertées. Personne ne pouvait s'attendre à ce que je l’appelle sur ce sujet. Personne n’a biaisé, ni hésité une seconde à me répondre. Pas de doute possible.

Je connais Jules Alingete Key marié à une Kwangolaise.

Mi-juillet 2021, en apprenant l'état de santé qui déclinait de son frère Monsengwo, il s’est rendu en France, à Port-Marly dans les Yvelines. Avec le Sénateur honoraire François Kaniki, le Dr Jean-Marie Molasoko et le reste de la famille, il est dans le jet qui ramène le corps au pays. Le père de Jules est Sakata de Bendela, territoire de Kutu ; la mère de Jules est Sakata de Mushie, territoire de Mushie, localité séparée de Bandundu par une rivière. Jules est fils d'un Moju (Grand Chef). Il appartient à la famille royale. Beaucoup de ses frères portent le nom de Monshemvula.

N’ayez aucun doute ! Le Super flic des Finances Publiques congolaises est congolais. Il est kinois. Un vrai. Ses origines ont pourtant été mises en doute par des médias stipendiés.

La politique permet tout ; la politique ne permet pas tout. Il nous faut œuvrer à relever le débat.

Quant aux médias, ils sont le meilleur et le pire.

Communiquer ce n'est pas toujours écrire. Ce n'est pas toujours ouvrir la bouche. Communiquer c'est aussi se taire et poser des actes d'adéquation. Trop communiquer tue la communication dans un contexte de foisonnement de médias lorsque les médias ne vivent pas de la publicité mais de l'activisme politique.

Quand un influenceur se focalise sur un individu, en fait un feuilleton, il a été payé mais court le risque d'effet inverse. Une agence de communication peut concevoir une stratégie, inspirer des conseils, donner des trucs, des astuces mais fondamentalement les médias et la politiques ne peuvent s'entendre.

« Les journalistes et les politiciens sont des drôles d'oiseaux. Ils ont des élans et des travers souvent communs. Un journaliste ne devrait jamais être ami d'un politicien. Il ne devrait jamais accepter une invitation à déjeuner», à en croire Jacques-Simon Eggly. Faut-il y voir une dérive anglo-saxonne avec ses rapports de méfiance ? Que dire de l'intérêt général ?

« La revalorisation des journalistes dans le fonctionnement démocratique ne viendra pas d'une guerre malsaine ; elle viendra d'une confiance réciproque n'excluant nullement la sympathie mais acceptant franchement la répartition des rôles. Une mécanique des règles ne remplacera jamais une clarté des comportements. La démocratie n'a rien à gagner d'un mélange mal dosé entre un marketing politicien personnalisé, effréné, simplificateur, et des journalistes mués en animateurs de télé-réalités ou en procureurs cow-boys acharnés à trouver des culpabilités, des faiblesses médiatiquement exploitables. La démocratie aurait tout à gagner à ce que s'impose une génération de journalistes profondément conscients de leur responsabilité civique, tant par la rigueur de l'information que par celle de leurs commentaires ; journalistes redevenant les interlocuteurs sans complaisance mais alliés en volonté civique de politiciens prêts à discuter publiquement du fond des choses. Dans les médias et chez les politiciens on a besoin de gens qui donnent un sens à leur action et gardent fermement leur ligne », soutient Jacques-Simon Eggly. (...)
Tryphon
Kin-kiey Mulumba,
Une Histoire du Congo.
De Mobutu
à Tshisekedi.


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Tryphon Kin Kiey Mulumba