Impossible consensus à la CENI chez les religieux devant prêcher par l’exemple
  • ven, 12/06/2020 - 05:05

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1488|VENDREDI 12 JUIN 2020.

Ils prêchent le dialogue, l’apaisement, l’amour. Les représentants des églises congolaises sont incapables de rechercher le dialogue, l’entente, l’apaisement, l’amour, le consensus. Quand les églises débattent de questions politiques, c’est du chacun pour soi, Dieu pour tous.

Le CLC s’est dit contre le choix d’un membre ayant fait équipe avec Corneille Naanga Yobeluo, le président sortant de la CENI pour prendre la tête de la Commission électorale nationale indépendante.
Pour le Comité Laïc Catholique, l’équipe chapeautée par Nangaa a fait preuve d’une gestion «chaotique» du processus électoral.

«Le CLC informe l’opinion tant nationale qu’internationale et particulièrement la Présidente de l’Assemblée Nationale que le Peuple congolais n’acceptera jamais un membre de l’équipe Nangaa à la tête de la CENI. L’histoire la plus récente démontre que la gestion chaotique du processus électoral par l’équipe Nangaa est à la base de l’actuel dysfonctionnement des institutions de l’Etat, en bridant tous les espoirs du peuple congolais pour une alternance effective et un changement véritablement démocratique de la vie nationale», écrit le communiqué des Laïcs catholiques.

EN ORDRE DISPERSE.
D’ajouter : «Devant un tel passif, il est manifestement indécent d’envisager, un seul instant, de hisser à la tête de la CENI un autre pion de la manipulation des élections qui ont rendu ce rendez-vous sacré entre le peuple et ses dirigeants légitimes, une caricature, un simulacre de vote dont les voix sont ignorées».

Les chefs des confessions religieuses reconnues par l’État (huit au total) ont dit mercredi 10 juin lors d’une conférence de presse, n’avoir pas pu dégager un consensus sur une personne qui «représente les valeurs auxquelles tiennent les confessions religieuses, entre autres le professionnalisme, l’éthique et l’indépendance vis-à-vis des acteurs politiques», pour assurer la présidence de la CENI.

Réunis deux jours durant sous la modération du cardinal Fridolin Ambongo, ils n’ont trouvé aucun consensus. Les discussions ont été houleuses car la crédibilité des élections de 2023 en dépendent, affirme un chef religieux. Finalement, seuls les catholiques et les protestants ont communiqué. Ces derniers expliquent le blocage qui souligne «l’intransigeance des uns et des rumeurs persistantes de corruption, aussi par souci de privilégier une solution consensuelle». «À ce stade, chaque camp est bloqué. Chacun prétend que son candidat est le meilleur. Ce serait ridicule de la part des chefs spirituels de proposer un candidat connu de tout le monde comme ayant des accointances à gauche et à droite», souligne l’abbé Donation N’Shole, secrétaire général de la Cenco, l’épiscopat congolais.

Si l’Église catholique a choisi Cyrille Ebotoko, responsable actuellement du Programme d’éducation civique et électorale à la Commission épiscopale justice et paix de la Cenco, les protestants de l’ECC ont présenté Rémy Eyale, un formateur en gouvernance électorale.

Problème : il avait a été candidat lors de dernières législatives pour le compte d’un partis d’opposition.
Les Kimbanguistes pointent donc un problème d’indépendance, mais leur candidat, Ronsard Malonda, soutenu par cinq autres représentants des confessions religieuses, est l’actuel secrétaire exécutif national de la CENI, ce qui passe mal dans l’opinion dès lors que les membres de l’actuelle commission électorale sont soupçonnés d’être à l’origine de fraude massive. Six confessions religieuses menées par les Kimbanguistes ont réclamé le passage au vote. Président de séance, le cardinal Fridolin Ambongo a suspendu la plénière en espérant trouver un consensus dans les prochains jours.
ALUNGA MBUWA.


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