Le Ministre Kin-kiey face aux convives du banquet de l’esprit
  • lun, 07/07/2014 - 02:07

En voilà une belle manière de nous perpétuer d’une génération à une autre, dans la ligne droite de ce que Platon appelait en son temps le «projet d’immortalité». Car l’artiste est immortel.

En intégralité, l’allocution du Représentant personnel de SEM le Premier Ministre, Chef du Gouvernement de la République, le Ministre Tryphon Kin-kiey Mulumba. Ci-après.

En cette circonstance heureuse et solennelle où la République honore ses créateurs des oeuvres de l’esprit, je me dois de dire toute ma fierté et ma joie de présider une si belle cérémonie pailletée de tant de beauté, d’intelligence et de génie, au titre de Représentant Personnel de S.E. Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement de la République.
Aujourd’hui, la culture et les arts sont à l’honneur. A en, juger par la qualité et le renom des lauréats de ce jour, le Gouvernement a toutes les raisons de croire en la noblesse de ces femmes et hommes de culture. Et comme le disait à juste titre le philosophe grec Platon: en ce lieu, je ne doute pas un seul, l’instant que «chaque âme ici présente devienne ce qu’elle contemple».
A cette occasion, le Gouvernement se met aux côtés des citoyens congolais pour remercier solennellement ses acteurs culturels les plus productifs et les plus méritants aujourd’hui portés par la reconnaissance nationale.
Je me réjouis de constater que les organisateurs de ce rituel, eux-mêmes, ont pris le pari de mieux circonscrire l’événement du jour en lui conférant un concept suffisamment évocateur: «Le Prix National du Mérite de la Culture et des Arts»
Et ils ont raison.
Car c’est par le mérite qu’un homme accède à la gloire, à la notoriété et à l’estime de ses concitoyens.
C’est par le mérite qu’un créateur légitime son utilité à sa société. Et c’est à travers une cérémonie comme celle qui se déroule en cet instant, dans ce magnifique Salon Congo du Grand Hôtel Kinshasa, qu’un inventeur passe du statut de héros solitaire à celui de héros communautaire.
Héros qui, à travers son travail créatif nous rappelle à chaque instant que la culture est notre lieu commun d’existence et d’espérance. Que la culture est, en somme, ce qui nous fonde collectivement.
Que la culture est, en un mot, l’âme d’un peuple.
Soucieux d’accorder la même importance et une égale visibilité à tous les secteurs de la vie nationale, le Gouvernement de la République, à l’aune de la vision humaniste du Président de la République, Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, a toujours manifesté son intérêt pour la culture de notre pays.
Pour le Chef de l’Etat, il n’y a guère d’histoire qui vaille pour un peuple sans un ancrage culturel consensuel.
De même, sans affiliation assumée à une histoire, disons mieux à notre histoire commune, il n’y a pas de conscience imaginable. Sans transmission d’une conscience nationale fondée sur des valeurs communes, il est difficile d’humaniser les rapports au sein de la Cité. L’Etat congolais, sous la figure d’un mécénat citoyen, a non seulement pour vocation de protéger ses héros culturels, mais aussi de les promouvoir.
C’est le sens qu’il convient de donner à cette manifestation si colorée, qui réitère l’attachement de la nation à ses créateurs, sous l’impulsion du Chef de l’Etat et la direction du Premier Ministre Augustin Matata Ponyo Mapon et tout son gouvernement, dont le penchant pour la culture et les arts n’est plus à démontrer. Pour preuve, dans les sillages de la Révolution de la modernité, l’art et la culture balisent chaque innovation en épousant le charme de notre environnement intime.
Comme le disait S.E. Monsieur le Premier Ministre, il y a quelques jours à l’occasion de l’exposition Art In The Garden, dans le Jardin des Premiers, à l’occasion du 54ème anniversaire de l’indépendance de notre pays, cette cérémonie doit être vue comme «le symbole du rêve d’un Congo qui stimule la créativité et le génie de ses fils et filles! D’un Congo qui n’a pas peur d’exalter les valeurs cardinales exprimées à travers la grâce, la beauté de notre environnement naturel, préserve les édifices publics, les jardins publics et parcs et qui construit des villes belles et harmonieuses pour notre avenir. Car le talent dans les arts mérite autant la récompense de la République que les réussites dans les autres domaines de la vie sociale».
La preuve de tout cela est à portée du citoyen lambda. Jouxtant notre fleuve majestueux, c’est une plastique merveilleuse moulée dans les forges célèbres de la place qui s’offre aux estimes et à l’extase du regard de tout passant qui croise le paysage verdoyant du Mont Ngaliema. L’art est, ici, partout.
Il n’est qu’à se laisser flâner un soir autour de la «Place des Evolués» à la Gombe, de la Gare centrale ou dans le périmètre du Jardin des Premiers, pour s’émerveiller de la manière dont l’art congolais a su s’incruster harmonieusement dans le paysage de la ville.
A la fois symboles de notre culture et balises de la mémoire du Congo, bustes, toiles peintes et monuments de nos héros d’hier et d’aujourd’hui y resplendissent agréablement sous nos yeux. Comme quoi, l’art, prétexte à notre fierté nationale, a envahi, aussi, le siège de l’Exécutif national autant que leurs auteurs sont entrés dans la légende!
En voilà une belle manière de nous perpétuer; d’une génération à une autre, dans la ligne droite de ce que Platon appelait en son temps le «projet d’immortalité». Car l’artiste est immortel.
Voilà pourquoi, il me semble juste de soutenir que dans un pays, la renaissance d’une culture n’est pas «une naissance à l’envers».
Derrière les artifices de la métaphore, pour moi, la renaissance doit être vue comme un devoir de solidarité nationale et de consolidation de la fraternité congolaise telle qu’elle se manifeste ce jour à travers la reconnaissance des mérites de certains d’entre nous.
Il s’agit, à mes yeux, d’un acte réitératif qui inaugure un «nouveau départ» incarné par cette dose d’excellence tant recherchée qui niche en chacun de nos lauréats de ce jour et qui se révèle être l’expression d’une certaine valeur ajoutée, moulée dans l’éternité de notre mémoire culturelle.

Mesdames et Messieurs,
Ce qui me plaît quand je tourne mon regard vers les Lauréats de ce jour, c’est de capter dans leurs yeux des étincèles de bonheur.
Et le Congo, notre pays, de s’en retrouver tout fier aujourd’hui. Fier d’honorer la beauté de son intelligence créatrice, fier d’honorer leur mémorable créativité promise à l’harmonie générale de notre Cité. Une Cité qui demeure à tous égards un haut lieu de culture et de socialisation paritaire, mais surtout un haut lieu d’humanisation tous azimuts.
Sans présager du choix du Jury, dont je salue au passage la qualité du travail, je me réjouis de voir qu’il a suffi de le vouloir pour que dans une éloquente réappropriation, nous puissions reconquérir l’estime de nos plus beaux génies de l’art et de la culture.
Voici donc l’un des plus mémorables jours qu’ait connu notre histoire, un jour d’autant plus émouvant et exceptionnel pour les acteurs culturels, lesquels dans leurs proximités, pourtant si éloignées en pratique, voient aujourd’hui s’accomplir un des rêves qui a toujours été le leur : celui, bien au-delà des guerres des chapelles et de la concupiscence de Babel, de se retrouver côte à côte pour célébrer ensemble le triomphe de l’art et de la culture, sous les auspices bienveillants de l’Etat congolais.
Un Etat qui, dans la mesure où il sait ce que chacun de vous fait pour la collectivité, ne serait nullement tenté d’oublier ni le souvenir de votre contribution, ni votre degré de patriotisme. Et c’est bien à cette occasion que nous nous devons de réaffirmer devant tous que le Prix National du Mérite de la Culture et des Arts n’est, à mes yeux, pas autre chose qu’un désir de proclamer urbi et orbi notre inébranlable fraternité.
C’est bien à vous, Mesdames et Messieurs les Lauréats, Honorables convives au banquet de l’esprit, que revient de plein droit et à juste titre l’hommage et la reconnaissance de la nation congolaise, pleine et entière.
Au nom de S.E Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, je vous remercie.
Prof. Tryphon Kin-kiey Mulumba,
Ministre des Postes, Télécommunications et NTIC.


Related Posts

About author

Portrait de yves