Le réveil du Léopard
  • jeu, 21/11/2013 - 03:13

L’imaginaire populaire assimile le grand Congo à un léopard, animal totem présent dans nos armoiries et maintes fois exalté dans les récits de nos ancêtres.

Félin intelligent, vigilant, courageux et persévérant, il renonce rarement à achever sa proie quelles que soient les difficultés.
Devant une adversité qui se veut insurmontable, le Nkoyi n’abandonne jamais le combat. Lorsqu’il quitte la scène de la bataille, ce n’est qu’une feinte. Soyez assuré qu’il reviendra encore plus fort par une autre voie. Qu’on l’appelle Chui ou Nkashama, il sait attendre le moment opportun. Quand il recule c’est pour mieux jauger le défi, apprécier la situation et le moment venu reprendre la charge, qui s’avère alors décisive.
«Léopard», c’est sous cet emblème que nos sportifs s’affichent lorsqu’ils représentent le pays. Par une mélodie qui atteindra bientôt un demi-siècle d’âge, le grand artiste Pascal Tabu Ley a immortalisé dans sa chanson «Congo avenir», ce que cet animal signifie pour les Congolais.
Comme agit le léopard, ainsi se comporte le pays de Patrice Emery Lumumba. La République Démocratique du Congo que d’aucuns pensaient morte, en dislocation à cause de son poids jugé trop lourd à porter par les Congolais, a vaincu l’humiliation qui a tant duré. Le peuple congolais, hier encore, méprisé, infantilisé, aujourd’hui uni, revigoré, révolté, se réveille et veut reprendre sa place, retrouver son honneur. La démarche était annoncée: la politique, la diplomatie et la guerre. La réponse est venue sans précipitation, selon la trilogie prévue, mais d’un pas assuré et déterminé.

LA POLITIQUE.
En Concertations Nationales, les participants se sont regardés dans les yeux sans complaisance ni antagonisme forcené. Mettant de côté les étiquettes et les positionnements politiques de majorité, opposition ou Société Civile, les Congolais ont analysé la situation dans le seul objectif de mieux connaître les véritables pesanteurs qui empêchent le pays d’avancer.
Nos compatriotes ont défini les problèmes les plus aigus sans omettre les autres, stimulés par la volonté de changer les comportements en profondeur, ils ont proposé des solutions à concrétiser ensemble. Le Président de la République les a écoutés et entendus, selon sa propre expression. Le peuple s’est montré attentif, disposé à suivre et mettre en œuvre les nouvelles résolutions. L’espoir est à nouveau à l’ordre du jour.

LA DIPLOMATIE.
Traversant cieux et mers, la diplomatie congolaise conduite par Son Excellence Monsieur le Président Joseph Kabila a apporté au monde notre point de vue et défendu la cause d’un peuple meurtri à cause des innombrables ressources que Dieu a placées sous ses pieds. Après tant de doutes et d’hésitations, à force d’explications et de démonstrations, les Puissances du monde ont pris conscience du véritable sens des drames qui se déroulaient réellement dans la Région des Grands Lacs. C’est ainsi que certains parmi elles nous ont accompagnées dans ce combat de la reconquête, non pas seulement de l’intégrité territoriale de notre pays, mais aussi de notre dignité d’hommes libres.

LA GUERRE.
Sur le plan militaire, poussées à bout, ridiculisées, insultées, contraintes par un mépris qui ne cessait de plonger toute la nation dans le doute sur sa propre capacité à défendre ses intérêts les plus légitimes, nos forces armées ont relevé la tête. Avec un courage plus qu’admirable, après un temps de préparation, les FARDC, bravant le feu ennemi, se sont surpassées lavant ainsi la République de la honte dans laquelle certains pensaient nous enfermer indéfiniment.
Partout à Kinshasa, Lubumbashi, Kisangani, Mbandaka, Matadi, Mbuji-Mayi, Kananga, Bukavu, Goma, Kindu, Bandundu et à travers nos monts et vallées, sans triomphalisme aucun, car conscient que la victoire doit encore se consolider, les nationalistes expriment reconnaissance et fierté à l’égard de notre armée.
Avec la victoire au Nord-Kivu, les Forces Armées Congolaises ont payé leur dette à la nation au prix de la sueur et du sang de nos enfants, donnant ainsi à l’ensemble de la Nation un exemple d’un prix considérable. Les populations du Nord-Kivu, notamment les femmes qui ont participé à ce dur combat méritent aussi notre gratitude.

ET APRES…
Et nous, qu’allons-nous faire, depuis nos bureaux, nos ateliers, nos chantiers ou nos champs? Qu’allons-nous rendre à cette nation qui nous a tant donné? Que chacun tire la leçon du comportement exemplaire de nos enfants et de leurs officiers pour que le Congo de demain soit meilleur que celui d’hier. Pour que le pays se confirme «RDC eloko ya Makasi», chacun doit y apporter du sien.
Donner sa part à l’édification du Congo, contribuer avec vigilance à la lutte contre tous les fléaux qui nous affaiblissent en se gardant de retomber dans le sommeil qui nous caractérise parfois. Ainsi, nous aurions aussi contribué à faire gagner la République Démocratique du Congo.
La République Démocratique du Congo n’a aucun projet expansionniste, ni aucune revendication sur des ressources appartenant à un autre pays. Son adhésion aux valeurs démocratiques est irréversible et la politique de bon voisinage un principe fondamental de sa diplomatie.
Les ressources que Dieu a placées sous notre responsabilité sont là pour le bonheur de notre peuple et le progrès de l’humanité toute entière.
Le léopard ne s’attaque pas à la proie qui est dans la gueule d’un autre fauve, mais défend avec acharnement celle qui est sous ses griffes.
JEAN-PIERRE
KAMBILA KANKWENDE.

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