Yuma porte le fer au cœur de Washington
  • mar, 17/04/2018 - 06:30

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Albert Yuma Mulimbi n’en finit pas de ferrailler pour ses mines. Mis à l’index publiquement mercredi 7 mars 2018 par le team de milliardaires miniers venus dans la Capitale à la rencontre du Président de la République et taxé de menteur, le président du Conseil d’Administration de la Gécamines et président du patronat congolais (Fédération des Entreprises du Congo) a décidé de laver l’affront subi. Vendredi 13 avril, il était à Washington à l’Atlantic Council, un think tank américain spécialisé dans les relations internationales lors d’une table ronde animée par le Dr J. Peter Pham, vice-président de l’Atlantic Council et directeur du Centre Afrique. L’homme qui croise le fer avec les mastodontes du cuivre, cobalt, coltan or, etc., a souligné l’importance de l’industrie minière qualifiée de «poumon» de l’économie congolaise. Après avoir donné les chiffres de production notamment du cuivre, du cobalt et du coltan en 2017, Yuma a souligné que cette industrie ne bénéficie pas comme il se devait au peuple congolais. Le nouveau code minier vise à inverser cette tendance.
S’il reconnaît les préoccupations exprimées par les sept géants miniers, il nuance en ajoutant qu’avec le nouveau code, les bénéfices devraient augmenter.
Yuma était entouré de l’ambassadeur du Congo à Washington, François Nkuna Balumuene, des députés Patrick Thierry André Kakwata, Vice-président de la Commission des ressources naturelles et de l’environnement et Henri-Thomas Lokondo, ainsi que l’ambassadeur Barnabé Kikaya bin Karubi, conseiller diplomatique principal auprès du Chef de l’Etat et de Simon Tuma Waku, de la chambre des mines à la FEC.
Selon Yuma, «les miniers ne contribuent qu’à hauteur de 5 % dans le budget de l’Etat», ce qu’il qualifie d’inacceptable. Il a fait remarquer qu’en son temps, la Gécamines seule intervenait jusqu’à 70 % dans ce budget. Selon lui, les miniers «n’ont pas fait bénéficier au pays des ressources qu’on leur avait donné en gestion».
«Quand la Gécamines était le seul producteur, elle produisait près de 500.000 tonnes par an. Elle représentait 60 à 70% des revenus de l’Etat. Aujourd’hui, avec le code minier de 2002, on a cédé nos mines et on a produit plus de 1 millions de tonnes. Et ces entreprises internationales ne contribuent même pas à 20% du PIB de l’Etat congolais», explique-t-il.
Yuma a explicité les raisons de la révision du code minier en soulignant que les miniers ont été associés à tous les niveaux du processus, il note qu’il est important que le code minier soit appliqué tel qu’il a été promulgué par le Président de la République.
«Il y a eu dialogue dans tout le processus de révision du code minier. Quand aujourd’hui certains miniers disent qu’on n’a pas été associé, je dis très clairement que c’est un mensonge. Le code minier de 2002 aurait dû être révisé, selon les accords, en 2012. Les négociations ont commencé et ont été stoppées par l’action du secteur privé dont je suis le président, parce qu’on estimait qu’on sortait de la grande crise financière et ce n’était pas le moment de réviser», a-t-il argumenté.


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