Ces dix dernières minutes historiques du discours présidentiel
  • sam, 12/12/2020 - 11:09

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1510|VENDREDI 11 DECEMBRE 2020.

Dans une prise de parole publique, ce qui intéresse les gens ce sont les annonces qui arrivent toujours après des protocoles, des remerciements, des présentations de la méthode de travail. Dimanche 6 décembre 2020, à 17:00’, il en fut pareil. On attendait les annonces du Président de la République après que le Chef de l’Etat eut tenu en laisse les Congolais et le monde qui suit le Congo. Nul ne fut déçu. Résumé des moments clés.

L’engouement des consultations; il a tout pris en compte et tout a fait l’objet de la profonde réflexion présidentielle. En clair, mot à mot : « le Gouvernement de coalition institué au lendemain de l’alternance politique intervenue en janvier 2019 n’a pas permis de mettre en œuvre le programme pour lequel vous m’aviez porté à la magistrature suprême, et que d’autre part, il n’a pas été capable de répondre aux attentes et aux aspirations de notre peuple;

Vous avez un rôle immense pour aider à corriger les excès du passé, et veiller à ce que nous ayons un Congo plus efficace (...) Vos contributions devront conduire ainsi à de profondes réformes (...) ces consultations ont également mis en évidence, à une écrasante majorité, le rejet de la coalition entre le Front Commun pour le Congo et le Cap pour le Changement. Cette triste conclusion intervient après deux années d’efforts inlassables, de patience et d’abnégation pour préserver l’essentiel au sein de la coalition.

Deux années de grâce qui n’auront malheureusement pas réussi à éviter une situation de crise persistante et de défiance inacceptable entre les institutions de la République dont je suis le seul garant» ; «Ceci n’est pas seulement un discours, c’est un appel à la mobilisation générale face à la dégradation de la situation de notre pays, voulue et orchestrée par les fossoyeurs de la République. Nous n’avons pas le droit de prendre en otage le devenir de notre Nation à cause de querelles politiciennes et de repositionnement.

Je ne peux en conséquence me résoudre à demeurer dans le statu quo et l’immobilisme. Le temps n’est plus propice aux atermoiements, ni aux discussions stériles, ni encore moins aux intérêts partisans. Les replis tactiques et les combats d’arrière-garde n’ont plus aucun sens» ; «en conséquence, j’ai décidé de nommer un INFORMATEUR, conformément aux dispositions de l’article 78, alinéa 2, de la Constitution. Il sera chargé d’identifier une nouvelle coalition réunissant la majorité absolue des membres au sein de l’Assemblée Nationale. C’est avec cette nouvelle coalition que le Gouvernement qui sera mis en place au plus vite, conduira son action durant le reste du quinquennat, suivant Ma vision, dans le but de répondre aux aspirations du peuple». Ci-après.

Mes chers compatriotes,
L’engouement suscité par les consultations ayant dépassé toutes les prévisions,
je ne saurai être exhaustif dans cette énumération. Qu’à cela ne tienne, toutes ces attentes, ces interrogations, ces inquiétudes, cette lassitude, cette colère exprimées, mais aussi les sujets de satisfaction, ont été pris en compte et ont fait l’objet de ma profonde réflexion.

J’en ai retenu que d’une part, le Gouvernement de coalition institué au lendemain de l’alternance politique intervenue en janvier 2019 n’a pas permis de mettre en œuvre le programme pour lequel vous m’aviez porté à la magistrature suprême, et que d’autre part, il n’a pas été capable de répondre aux attentes et aux aspirations de notre peuple.

Vous avez un rôle immense pour aider à corriger les excès du passé, et veiller à ce que nous ayons un Congo plus efficace, plus démocratique et plus solidaire.
Nous y œuvrerons ensemble.

Aussi devons-nous cultiver chaque jour et à chaque instant le vivre ensemble sur des valeurs d’égalité de traitement entre les citoyens, d’équité et de solidarité dans le partage des richesses nationales, ainsi que de justice pour tous.
Nous devons également renforcer les piliers de la cohésion nationale et la législation, en réprimant plus sévèrement les actes et propos incitant à la haine tribale, aux discriminations en tout genre et au séparatisme.

Mes Très Chers Compatriotes,
Cela dit, vos contributions devront conduire ainsi à de profondes réformes. La femme, la jeunesse et le monde de la culture doivent y jouer un rôle intense. La culture et l’éducation, sont les piliers sur lesquels se construit le développement et le progrès, la création et l’innovation.
L’implication et la responsabilité des femmes dans ce combat vaut son pesant d’or. Ne dit-on pas que partout où l’homme a dégradé la femme, il s’est dégradé lui-même.
Nous avons à construire la société que notre jeunesse mérite.

Mes Très Chers Compatriotes,
Au-delà du large consensus sur les objectifs de la gouvernance ainsi plébiscités par les forces vives de la Nation et par de nombreux élus, ces consultations ont également mis en évidence, à une écrasante majorité, le rejet de la coalition entre le Front Commun pour le Congo et le Cap pour le Changement. Cette triste conclusion intervient après deux années d’efforts inlassables, de patience et d’abnégation pour préserver l’essentiel au sein de la coalition. Deux années de grâce qui n’auront malheureusement pas réussi à éviter une situation de crise persistante et de défiance inacceptable entre les institutions de la République dont je suis le seul garant.

Ba ndeko ba bolingo, bana mboka, Lisanga ya bana Congo ekatisa mikakatano ebele, kasi Congo na biso etikala kaka na bomoko. Etumba oyo ezali ya kobimisa ekolonabiso na bobola na bozangi. Bitumba yasolo esengeli kobunda, ezali ya kosilisa moyibi na kaniaka na mboka na biso. Toboyi bokabuani na bitumba oyo toyebeli ntina te !
Na sengi na bino banso tosangana mpo to bimisa mboka ya ba koko na biso na etumbu oyo.

Mes Très Chers Compatriotes,
Ceci n’est pas seulement un discours, c’est un appel à la mobilisation générale face à la dégradation de la situation de notre pays, voulue et orchestrée par les fossoyeurs de la République.

Mes Très Chers Compatriotes,
Comme j’ai eu à vous le dire le 23 octobre dernier, nous n’avons pas le droit de prendre en otage le devenir de notre Nation à cause de querelles politiciennes et de repositionnement. Je ne peux en conséquence me résoudre à demeurer dans le statu quo et l’immobilisme. Le temps n’est plus propice aux atermoiements, ni aux discussions stériles, ni encore moins aux intérêts partisans. Les replis tactiques et les combats d’arrière-garde n’ont plus aucun sens. Ce moment historique nous impose de prendre nos responsabilités, en vue d’instaurer un Etat de droit et de démocratie, conformément à la mission que vous m’avez confiée, et dont je mesure la grandeur.

C’est pourquoi, j’ai décidé de faire porter le grand projet de refondation du pays par l’ensemble des forces vives politiques et sociales que compte notre pays, au sein d’une Union Sacrée de la Nation.
Par Union Sacrée, j’entends une nouvelle conception de la gouvernance basée sur les résultats dans l’intérêt supérieur de la Nation. Il s’agit d’adhérer aux principes, valeurs et cadre programmatique dont je viens de fixer ici les grandes lignes.
Ainsi pour rendre effectives et concrétiser les réformes envisagées, la majorité parlementaire actuelle s’étant effritée, une nouvelle majorité est nécessaire.

En conséquence, j’ai décidé de nommer un INFORMATEUR, conformément aux dispositions de l’article 78, alinéa 2, de la Constitution. Il sera chargé d’identifier une nouvelle coalition réunissant la majorité absolue des membres au sein de l’Assemblée Nationale.

C’est avec cette nouvelle coalition que le Gouvernement qui sera mis en place au plus vite, conduira son action durant le reste du quinquennat, suivant Ma vision, dans le but de répondre aux aspirations du peuple. Au cas contraire, fort de ce que les raisons de dissolution sont réunies en ce qu’il existe effectivement une crise persistante, cristallisée notamment par le refus du parlement de soutenir certaines initiatives du Gouvernement, comme ce fut le cas lors de la prestation de serment des membres de la Cour Constitutionnelle, j’userai des prérogatives constitutionnelles qui me sont reconnues, pour revenir vers vous, peuple souverain, et vous demander cette majorité.
Mes Très Chers Compatriotes, Forces vives de la Nation,
Députés nationaux et Sénateurs,

Le moment est ainsi venu de réunir toutes les bonnes volontés, quelles que soient leurs origines politiques, idéologiques ou ethniques pour donner un nouvel élan à notre destin national dans l’Union Sacrée de la Nation, et que le Congo, notre cher et beau pays, dont le peuple est le bouclier et la force de dissuasion, cesse d’être un problème pour nous-mêmes et pour le monde. Wandugu wapenzi musimame, kazi ya inchi ina anza !

Ba mpangi ya luzolo, beno telama, kisalu me banda! Bana betu basuibue, jukayi, mudimu wa bangi ! Bandeko babolingo, bana mboka, bino banso boteleme, mosala ebandi !
Que Dieu bénisse la République Démocratique du Congo !

Je vous remercie.
Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO.
Kinshasa, 6 décembre 2020, à 17:00.


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