- lun, 31/03/2025 - 11:39
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1633|LUNDI 31 MARS 2025.
Le mot cohésion est le mot le plus entendu dans les relations humaines et celui de cohésion nationale est certainement le plus prononcé dans nos pays particulièrement quand une crise éclate. On peut comprendre que ce mot ait un sens lorsqu'il s'agit d'une crise survenue dans un couple ou une crise politique qui surgit dans un pays. Est-ce le cas en situation de guerre ?
Si on a raison de parler de nécessité voire de l'urgence de cohésion nationale quand la guerre s'abat, à quel niveau se situe cette cohésion ? Certainement pas en première ligne.
À LA FORCE DE FAIRE FACE À LA FORCE.
S'il est primordial qu'avant d'aller affronter un adversaire, il faille au préalable s'assurer de la paix chez soi - la paix en interne - cette paix chez soi sera-t-elle une réponse appropriée en situation de guerre ouverte ? Y penser c'est vraisemblablement être à côté de la plaque.
À la force de faire face à la force. Seule la force fait face à la force. La force pour faire face au combat. Oublier cette vérité crue c'est creuser sa propre tombe. Que serait aujourd'hui la France si les États-Unis et leurs Alliés britanniques et canadiens n'avaient débarqué le 6 juin 1944 en Normandie face à la puissante Allemagne nazie ?
Que serait aujourd'hui l'Europe si le parapluie américain n'avait jamais existé? Pourquoi pense-t-on que l'OTAN, l'Alliance Atlantique, est née le 4 avril 1949 à Washington au lendemain de la guerre mondiale ?
Sait-on pourquoi l'Allemagne s'est engagée dans un virage à 180 degrés en voulant s’endetter massivement pour réarmer la Bundeswehr avec un budget annuel de 100 milliards de euros, cette Allemagne qui refusait d’avoir une armée puissante, qui avait confié sa sécurité aux Américains?
Certes, les États-Unis ne sont plus un allié sûr. Longtemps tournée vers le développement économique, l'Allemagne prend acte de l'impossibilité annoncée des États-Unis à la sécuriser.
Plutôt que de penser à la danse, à la bière, à la prière, c’est à cela que les Dirigeants congolais auraient dû penser depuis fort longtemps : construire l'armée, la monter en puissance. En toutes choses, il y a des priorités. La prière ? Pourquoi pas? Mais ne dit-on pas «aide-toi et le ciel t’aidera» ?
Il faut saluer ces augmentations de solde de nos forces de défense ; il faut applaudir ces vas-et-viens dans la ville de Kinshasa et en province de certains des responsables politiques qui sensibilisent et mobilisent des foules mais est-ce la réponse appropriée à la guerre que nous mène le Rwanda ?
À quoi finalement ont servi les déplacements de Luanda en Angola, de Doha, au Qatar ? Pourquoi Kagame n'avait pas fait le déplacement de Luanda le 15 décembre 2024 ? Pourquoi les hommes de Nangaa, l'AFC-M23, n'avaient jamais été à ce jour à Luanda? Pourquoi Kagame a fait le déplacement de Doha? Pourquoi l'AFC-M23 a fait le déplacement de Doha? Rien que le rapport de forces.
L'Émir du Qatar Tamim ben Hamad Al Thani n'est pas n'importe. Le Qatar est trop implanté à Kigali. Il détient 49% de la compagnie aérienne Rwandair et 60 % du nouveau terminal de l'aéroport en construction à Bugesera, à 25 kms de Kigali, dont il assurera également la gestion. Bugesera est le plus grand chantier jamais financé par le Qatar en Afrique.
Tamim ben Hamad Al Thani ne peut avoir entrepris une telle initiative sans le go head de Washington qui clairement a commencé à ouvrir l'œil sur Kigali. Mais Corneille Nangaa Yobeluo et la coalition RDF-AFC-M23 jouent-ils du théâtre en faisant croire à une escalade par des messages et des images qu'ils diffusent ou le front vit-il en réalité une désescalade ?
Jeudi 27 mars, Mme Bintou Keita, la cheffe de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation a alerté la Communauté internationale a annonçant les prochains objectifs de la coalition pro-rwandaise : la Tshopo avec Kisangani, la troisième ville du pays, et le Maniema avec Kindu. Il est vrai que la parole de RDF-AFC-M23 est et reste dans la bouche de Paul Kagame.
ALUNGA MBUWA.