Les guerres de succession font rage au Congo
  • mar, 13/10/2015 - 04:08

Dans nos guerres de succession, les épouses des leaders nonagénaires historiques ont pris le pouvoir. Etudes et enquêtes du Soft.

Au PALU, à l’UDPS, au PPRD et, généralement, à la Majorité présidentielle, ce qui fait tendance désormais, ce sont les guerres de succession. Les crises fratricides auxquelles on assiste ne visent qu’un but: s’imposer à la succession du leader historique nonagénaire en fin de vie ou imaginé tel. Sans compter les coups de sabot dans le visage qui sont légion...
gouverneur Moïse Katumbi Chapwe. Sa com est donc mal perçue. Ce qui est négatif...
Lundi 5 octobre 2015, Antoine Gizenga Fundji totalisait 90 ans de vie. A Mbuma, aux confins de la Capitale, ses proches ont fêté dans le faste cette date.
Pour les cérémonies des 50 ans de vie de son parti - le Parti Lumumbiste Unifié, PALU - moins de deux mois plus tôt, le 22 août 2015, celui qui est toujours secrétaire général chef du parti n’avait pu descendre les escaliers du «Mashita a Gizungu» (lieu de paix et de repos, en langue Pende), le château que le Président de la République lui a offert pour ses vieux jours bâti sur le modèle du Saint-Siège dans le quartier Mbuma, à Kinshasa Ya Suka.
Ce jour-là, la foule amassée sur les gradins intemporels face au château, hurlait sa colère. Elle réclamait le droit de voir de ses yeux le vieil homme impeccablement sanglé comme à son habitude dans un trois pièces de soie nœud papillon, obstrué sur le balcon en hauteur par des cameramen et des photographes. Gizenga ne put donner lui-même lecture de son allocution. L’honneur revint au tout nouveau secrétaire permanent Robert Makina.
Pour le plaisir de la foule, le patriarche murmura cependant un «Le Peuple?» entendu à peine, avant de se relancer dans le micro alors que la foule psalmodiait mécaniquement comme une armée soviétique: «Vaincra!» Ainsi débute toute manifestation du PALU! «Le Peuple? Vaincra!»
Le jour de sa naissance, le 5 octobre, changement de décor. Moulé dans son trois pièces nœud papillon toujours aussi chic - sa marque de fabrique - le vieux patriarche a fait fort: il a descendu précautionneusement une après une les marches de «Mashita a Gizungu» pour s’installer face au public venu saluer le vieux combattant et assister au ballet Pende, sa tribu du Kwilu. Il prit la parole, la garda exceptionnellement longtemps, faisant désespérer des proches tant qu’on ne l’entendait point. La vieillesse ce naufrage! Charles de Gaulle avait raison.
Qui a amené «le Vieux» à prendre la parole, s’interroge la foule! Et pourquoi l’a-t-il prise? Sent-il sa fin proche et qu’il pourrait ne plus jamais prendre la parole?
A 90 ans sonnés, l’homme que Patrice-Emery Lumumba sauva de l’humiliation en l’appelant au gouvernement comme Vice-Premier ministre sans portefeuille après que le poste de président provincial lui fut sifflé par son président provincial de parti - PSA, Parti Solidaire Africain, Cléophas Kamitatu - et qui lui rendit au centuple en perpétuant sa mémoire - proclammation à Stanleyville, actuel Kisangani d’un gouvernement pro-lumumbiste après sa fuite de Léopoldville, l’actuel Kinshasa, appui à la rébellion muléliste pro-lumumbiste dans le Kwilu et des provinces de l’est, fusion de la mosaïque de partis lumumbistes dans ce qui devint le PALU - est l’un des derniers survivants de l’élite congolaise ayant pris part à la conférence dite de la table ronde de Bruxelles qui conduisit à l’Indépendance.

IL GERE SA FIN.
Cinquante-cinq ans plus tard et après avoir été Premier ministre de Kabila avec qui il conclut une alliance de gouvernement disputée, Gizenga est retourné près des siens où il gère autant qu’il peut son extinction: la guerre des dauphins qui fait rage.
Premier dauphin désigné, c’est l’homme qui, ces dernières années, ne l’avait jamais quitté d’un pouce, ni au parti, ni à son poste de Premier ministre, ni dans aucun de ses voyages: Godefroid Mayobo Mwene Ngatien, nommé ministre délégué près du Premier ministre (Gizenga) au lendemain de la législature de 2006. Il fut défait le 21 septembre 2012, accusé par le très puissant CENAL (Comité Exécutif National du PALU) de crime de lèse-majesté…
Il avait eu la mauvaise idée de créer une fondation - les Amis de Mayobo - qui, quatre ans auparavant, en 2008, lui fit triomphe à Kikwit aux yeux et à la barbe de Gizenga venu exceptionnellement dans cette ville de Bandundu accueillir Joseph Kabila Kabange en tournée de remerciement après sa victoire à la Présidentielle. Mayobo y vit la main de ses adversaires.
Au PALU, la vengeance a toujours été un plat savouré surgelé...
Mayobo fut remplacé au parti par Laure-Marie Kawanda Kayena nommée secrétaire permanent.
Cette pharmacienne révoquée peu avant pour «incompétence avérée» comme ministre des Transports et Communications (Cabinet Muzitu) est défenestrée le 8 novembre au terme d’un bras de fer épique qui dégénéra en une guerre au siège du PALU. Sur le boulevard Lumumba, des militants sont fauchés dans les rangs des A5 (des gros bras affectés à la sécurité ayant fait allégeance à Kawanda et qui avaient pris le siège). Révoquée et exclue du parti, Kawanda est remplacée par le Dép. Willy Makiashi qui le 7 décembre 2014 fait son entrée au Gouvernement comme ministre de l’Emploi avec rang de Vice-Premier ministre. Sa toute récente exclusion du Bureau Politique du PALU est signe de décote annoncée…
Officiellement, il est reproché au Vice-premier ministre d’avoir inspiré un article paru dans un tabloïd local le présentant comme l’héritier du trône, avec des copies distribuées à «Mashita a Gizungu» aux manifestations d’anniversaire de Gizenga.
Une incartade de trop quand au château, on apprécie modérément sa présence aux réunions du Bureau politique de la Majorité Présidentielle auxquelles est désormais associée l’épouse Gizenga, Anne Mbuba Gizenga, promue Secrétaire nationale, membre du Bureau politique.
En réalité la n°2 après Antoine Gizenga au titre de vice-présidente et trésorière de la COM-A-SOL (la Communauté africaine de solidarité, la structure financière du PALU) que dirige son mari. En réalité, celle qui décide. Et où se prennent des décisions stratégiques notamment des propositions de nomination dans des structures de l’Etat. Y participer signifie qu’on peut déployer l’un des siens à des fonctions politiques majeures ou, à tout le moins, peser sur des décisions!
L’éloignement de Makiashi survient après celle de l’ex-Premier ministre Adolphe Muzitu Fumunji. Au PALU, on ne change pas une procédure qui gagne: le modus operandi reste le même…
En 2008, le coup de gueule des Amis de Mayobo à Kikwit fut présenté comme destiné à précipiter la succession au bénéfice de l’ancien faiseur des rois. En réalité, son martyre est son origine Yansi, natif de Bagata. Trop lointain territoire de l’Ouest! Mayobo n’est en effet ni Pende, ni Ambuun, ni de Gungu, ni d’Idiofa, territoire voisin de l’Est.
La brutale disparition des écrans radar du dernier Premier ministre PALU suspendu ou révoqué pour trois ans avec interdiction de prétendre à un quelconque mandat au nom du PALU, obéit à la sempiternelle logique. Muzitu avait eu l’excellente idée de célébrer en intellectuel les 50 ans de son parti en organisant des journées scientifiques radio-télévisées sur sa chaîne Rtvs-1. Mais à «Mashita a Gizungu», on y vit rouge. Ne se fait-il pas appeler «Mfumu Mpa» (le nouveau Chef, le Dauphin) dans la base tribale de Gungu? N’œuvre-t-il pas à mettre en place une doctrine, le muzitisme, inconnue au PALU?

CEUX EN FRICHE.
Longtemps avant, des proches invoquaient son idéologie clivante faisant état d’une décision imminente d’éloignement de la vie politique active... A l’approche des échéances politiques, le PALU estime devoir revisiter sa scène quand la santé du vieux patriarche périclite chaque jour dangereusement au point qu’une nuit, des rumeurs le donnèrent pour mort, déclenchant une panique dans la fratrie...
Car le problème de Muzito est le même que celui de Mayobo. S’il a un ADN Pende, ce n’est qu’en... partie! L’ancien Premier ministre est Kweso, originaire des secteurs de Kobo et de Mudikalunga proches du secteur de Gungu, territoire de Gungu dont est originaire l’épouse Gizenga quand Gizenga est de Gungu et Pende à 100% et vient d’un autre secteur: celui de Kandale... Dans un processus de lutte politique opaque, chaque détail a toute son importance.
Au PALU, les personnes en friche sont désormais à compter sur les doigts d’une main: Robert Makina, le secrétaire permanent, l’homme d’appareil, proche de Mme Gizenga, certainement celui dont on va entendre parler demain; Jean Claude Mashini Dhi Mbita Mulenghe, autre proche de Mme Gizenga, ancien DirCaba de Muzitu à la Primature, Wolf Kimasa, neveu du patriarche, qui se porta candidat président de la République en 2011, l’homme qui construisit la réputation d’un brasseur kinois. A cela, il faut ajouter les enfants du premier lit dont le désavantage est l’absence de reconnaissance tribale dûe à de longs séjours à l’étranger... C’est dire si Anne Mbuba Gizenga a désormais pris le pouvoir. Appelée «Queen Mother» (la Reine Mère) c’est eelle qui eut raison d’une autre dame, Thérèse Pakasa, la femme qui réorganisa le PALU pendant les années de braise: celles qui condamnèrent Antoine Gizenga à l’exil... Au retour d’exil, c’est elle qui l’accueillit et lui offrit une assiette, une cuillère et un lit. Mais tout cela c’est déjà du passé!
A l’UDPS, quelle ambiance? C’est à ce phénomène identique que l’on assiste.
A savoir, l’avènement d’une épouse qui prend les commandes du parti. Marthe Tshisekedi, épouse Tshisekedi, se trouve en effet depuis peu à la tête du parti créé le 1er novembre 1980 par les «treize parlementaires» dont Etienne Tshisekedi wa Mulumba au lendemain de la publication de la «lettre ouverte au président Mobutu».
Bientôt nonagénaire comme Gizenga, affaibli par la maladie quoique les dernières nouvelles le donnent en bien meilleure forme, l’homme déifié par ses partisans pour avoir défié le Léopard a vu le 28 août 2015 son cadavre promener dans un cercueil dans les rues de Bruxelles, place forte de l’opposition congolaise! Une terrifiante fin de vie pour l’opposant historique...
Mais contrairement au PALU qui recrute dans une masse somme toute consentante, l’UDPS rassemble généralement une élite combattante. D’où la très forte contestation interne observée depuis ses débuts.
C’est Marcel Lihau Ebua, ancien de la table ronde de Bruxelles, ancien premier président de la Cour suprême de Justice du régime Mobutu, ancien de Harvard Law School, originaire de l’Equateur qui, le premier, donna l’estocade en dénonçant avec virulence à la télévision publique contrôlée par le MPR, parti-Etat, «une base cotérique» qui avait pris d’assaut l’UDPS, avant de claquer la porte. Il sera rejoint par nombre d’autres chefs historiques: Faustin Birindwa (Sud-Kivu), Frédéric Kibasa Maliba (Katanga), Mbwankiem (Bandundu-Kwilu), et... Ngalula Pandanjila (Kasaï), etc. Tous nommés Premier ministre (Birindwa), ministre (Kibasa Maliba) ou dirigeant d’une société paraétatique. Plus tard, c’est le groupe Xavier Belchika (UDPS-Righini) et Albert Moleka qui vont rendre la blouse...
Désormais, c’est l’intégrité du leader historique qui est ciblée.
Originaire du Sud Kivu, Valentin Mubake, infatigable conseiller de Tshisekedi, dénonce une «UDPS aile biologique» qui a pris illégalement le pouvoir, avenue Pétunias, la maison-siège de Tshisekedi et celle l’UDPS. En clair, l’épouse Marthe et le fils Félix Tshilombo accusés d’abus de faiblesse...
Maman Marthe n’a jamais aussi veillé au grain. Elle ne quitte plus son mari.
Depuis la maladie d’un homme quasi nonagénaire, elle s’est propulsée aux commandes et pistonne le fils Félix Tshilombo.
Et les attaques viennent du pré carré familial - cotérique - lancées par un François Tshipamba Mpuila (Kasaï), représentant perpétuel en Europe de Tshisekedi.
Nommé coordonnateur du Bureau d’Etudes, Expertise et Stratégies, c’est cet homme qui se fendit à Bruxelles d’un communiqué sous forme de «message d’au revoir, de soutien, d’encouragement et d’espoir au Président National et notre Leader M. Etienne Tshisekedi».

LA MP ACQUIESCE.
Ce fut au retour de Tshisekedi au pays en décembre 2010 après un long séjour médical en Afrique du Sud et en Belgique. Une vraie pièce de ferveur nord-coréenne.
Morceaux choisis: «Dieu d’amour qui connaît les pensées même les plus cachées de nos esprits ainsi que les souhaits et les désirs même ceux qui sont enfouis au plus profond de nos cœurs a daigné écouter les prières et les supplications de l’ensemble du Peuple Congolais, de tous les Hommes de bonne volonté. Il vous a remis la santé. Nous nous prosternons humblement devant sa Majesté et sa Sainteté pour lui exprimer notre gratitude et le louer. Nos remerciements s’adressent aussi à nos Aïeux et à tous les Martyrs de l’Indépendance et de la Démocratie. Ils ont intercédé pour vous auprès du Très-Haut afin que vous poursuiviez jusqu’au bout leur Combat jusque là inachevée. Nos remerciements s’adressent enfin à nos Partenaires en général et particulièrement sud-africains et belges qui vous ont bien accueilli avec bienveillance pendant tout le temps nécessaire à votre guérison».
«Vous rentrez maintenant au Pays pour vous engager dans le dernier virage du Combat pour l’instauration d’un Etat de droit démocratique dont vous assurez le Leadership national.
Et vous avez tous les atouts dans vos mains pour franchir la dernière ligne de la victoire avec le concours de la majorité du Peuple Congolais, des autres Forces congolaises de progrès et de notre Parti ainsi qu’avec le soutien de nos Partenaires progressistes.
Vous trouverez un pays sans défense, occupé, pillé et au bord de l’éclatement (...)».
«Monsieur le Président,
Rentrez dans notre Pays où l’ensemble de notre Peuple vous attend avec impatience, Vous qui êtes son Espoir. Alors que vous étiez incompris depuis le début du processus démocratique dans notre Pays jusqu’en 2006, l’aggravation de cette tragédie vous donne aujourd’hui raison et c’est une réalité établie par tous aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de notre Pays.
Pour éradiquer cette tragédie, sortir notre Pays du gouffre et l’insérer dans le concert des grandes nations libres, démocratiques, modernes et prospères, vous avez lancé un appel d’unité à l’UDPS et ensuite de rassemblement de toutes les forces de progrès autour de Vous et de l’UDPS.
Le Peuple Congolais s’est mobilisé pour vous accueillir à Kinshasa, à l’aéroport de N’Djili». Signé Dr François Tshipamba Mpuila.
C’est ce docteur en chirurgie et accouchement des écoles belges qui vient incroyablement de prendre la tête d’une bronca présentée comme issue d’une base déchaînée qui désacralise chaque jour Tshisekedi, dénonçant une «famille érigée en institution suprême», celle qui a séquestré «le Président élu du Congo» avant de prononcer la destitution - oh! crime de lèse-majesté - de l’icône de la lutte anti-Mobutu et de se faire désigner candidat à la présidentielle au nom de l’UDPS (Originelle)!
La réponse de l’«aile biologique» ne se fit pas attendre: Dr François Tshipamba Mpuila et tous ses suivistes - son groupe de frondeurs - sont éjectés. Sans autre forme de procès! Ils ne sauraient plus jamais parler au nom de l’UDPS… L’excommunication est aujourd’hui au Congo l’acte le plus utilisé. Mais l’acte est loin d’avoir pris fin…
Sans fléchir, l’Union pour la démocratie et le progrès social suit en effet sa trajectoire et dialogue avec la majorité présidentielle. Ce que n’approuve pas une certaine branche de l’opposition nourrie à l’idéologie du mouvement APARECO (Alliance des patriotes pour la reconstruction du Congo) qu’anime à l’extérieur l’ancien bras droit de Mobutu, Honoré Ngbanda Nzambo-ko-Atumba, appelé Terminator pour son rôle actif dans les massacres et disparitions d’opposants dans les années Mobutu.
Reste que jamais les crises de l’UDPS n’avaient atteint des tels sommets au point de menacer son existence…
Mais le Sphinx tient bon. Il a repris ses tournées et séjournerait au Canada. But: se relancer à l’international, reconquérir la légitimité perdue, montrer à l’étranger que la situation est sous contrôle. Avant un retour en fanfare au Congo.
A terme, sa posture actuelle devrait conduire à la recomposition politique et à l’inéluctable redimensionnement du calendrier électoral avec l’annonce officielle le 10 octobre de la démission attendue à la CENI (la Commission électorale nationale indépendante) de l’abbé Apollinaire Malumalu Muholongu.
Car l’UDPS ne s’en cache plus: c’est aux techniciens électoraux - et aux techniciens seuls, disent ses dirigeants - de montrer aux leaders politiques les chemins à suivre. La Majorité Présidentielle acquiesce.

A S’Y PERDRE.
Une attitude que n’approuvent pas les partis dits du G-7, le groupe des sept partis politiques ayant multiplié ces dernières années des positions clivantes et qui ont fini par se faire «auto-exclure» de la coalition au pouvoir.
Si au PALU et à l’UDPS, c’est le grand âge et les perspectives proches de fin de vie des icônes qui expliquent les guerres de succession, on se perd en conjectures sur la fronde que vit la majorité dans un contexte sous-régional où les majorités en place appellent au resserrement des rangs autour des leaders et érigent des digues infranchissables...
Le débat sur la limitation des mandats présidentiels est certainement à tenir sans cependant occulter les vrais problèmes auxquels font face nos pays: une urgence extrême d’existence comme Etat que rend impérieuse une fragilité du fait des guerres…
Les Rwandais l’ont bien compris qui font chorus autour de Paul Kagame. Les Brazza-Congolais aussi qui ont annoncé un referendum.
Le nouveau porte-parole Thierry Mungala l’a dit avec force le 9 octobre à la face du monde sur TV5-Afrique: «La Constitution du Congo était une Constitution d’exception. Elle a rempli son rôle historique. La consultation du peuple est la règle qu’a choisie le Président de la République. Le même peuple consulté à l’époque est consulté aujourd’hui pour qu’il dise s’il accepte le nouveau projet. C’est le processus le plus démocratique qui soit. Le référendum c’est tout de même pas un crime d’Etat! C’est le nec plus ultra. Il n’y a pas de coup d’état qui passe par la consultation du peuple».
Tout ça après la mobilisation d’un interminable fleuve humain à Brazzaville...
Certes, s’il y a extrême urgence pour la MP à être reprise en mains, réorganisée, et qu’elle retrouve une âme perdue, la sortie du groupe dit G-7 un an et demi avant la fin de la mandature du Président de la République est trop opportuniste pour être prise au sérieux.
Si elle visait à prendre date avec l’Histoire, elle a permis à des leaders et des partis politiques qui se sont longtemps recherchés une identité à se désengager du régime et à entraîner avec eux leur nouveau mentor, le jeune gouverneur du Katanga Moïse Katumbi Chapwe.
On rappelle que tous ces dirigeants furent derrière le richissime gouverneur de la Banque du Zaïre (Banque centrale et institut d’émission) de Mobutu, Pierre Pay-Pay wa Syakassighe lors de sa candidature à la Présidentielle en 2011. Ils l’ont depuis abandonné. Ils tentèrent plus tard de se ranger derrière une hypothétique candidature à la Primature d’un autre gouverneur richissime de la Banque Centrale du Congo Jean-Claude Masangu Mulongo avant de le lâcher en rase campagne. Les voilà rangés désormais derrière un autre richissime personnage, gouverneur du riche Katanga Moïse Katumbi Chapwe! Entre le G-7 et la MP, le débat paraît fondamentalement idéologique. Si à ce jour, Kabila a asséné des coups de sabot dans le visage de ses détracteurs, cela paraît loin d’être sa seule réponse.
T. MATOTU.


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