Une femme de Lille raconte l’histoire d’une femme de Lille
  • lun, 03/06/2019 - 16:56

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Si elle a voulu donner une autre image de ce quartier comparé généralement à un «marché du sexe», la journaliste Ange Kasongo Adihe y est sans aucun doute parvenue. Ancienne de l’école de journalisme de Kinshasa, IFASIC, ancienne stagiaire à Rfi à Paris, puis étudiante à Lille en France d’où elle est sortie Master de l’École supérieure de journalisme de Lille, cette jeune femme vient de publier un livre sur des femmes peu communes - celles de Pakadjuma, un quartier infréquentable.
A-t-elle connue, dans une autre vie, ce quartier? Il se trouve qu’elle est une ancienne de Lille. Et l’histoire du livre «les femmes de Pakadjuma» (éd. du Pangolin, 106 pages, 10 $US) raconte précisément l’histoire d’une femme est née dans ce bidonville, qui a quitté Kinshasa depuis quinze ans, a vécu en France à Lille précisément, et qui recherche ses racines à Pakadjuma.
Très remontée sans doute à la suite d’une réputation «nauséabonde» du quartier où aucun Kinois BCBG n’ose y aller, elle décide de dire que ce quartier est peut-être une marché à la pute, mais il est aussi autre chose.
«L’idée d’écrire sur Pakadjuma est partie de la perception que les Kinois se font de ce bidonville. Quand on dit Pakadjuma, on pense au vol, à la drogue, à la prostitution, etc. Est-ce vraiment tout ce qui résume ce bidonville à 15’ du centre-ville de Kinshasa? J’ai voulu faire une immersion, enquêter, discuter avec les habitants en vue de raconter leur histoire. Voilà ce qui m’a motivé. L’année dernière pendant deux mois, j’y allais chaque samedi. Parfois j’y retournais dans la semaine», raconte Ange Kasongo Adihe.
Le premier chapitre des «Femmes de Pakadjuma» traite de l’insalubrité et de la précarité du bidonville. Le personnage central du récit, Ophélie, travaille dans une association en France.
Lors d’une visite à Calais, dans un centre d’hébergement des migrants, l’image qui lui revient est celle du lieu où elle est née, Pakadjuma. De là naît le projet. Orphélie décide de repartir à Pakadjuma...
Le deuxième chapitre présente Ophélie à Kin. Elle ne vit plus à Pakadjuma mais à la Gombe, fait la comparaison entre la vie à Pakadjuma et celle de cette commune résidentielle qui héberge les institutions du pays. Elle approche les habitants de Pakadjuma via une association.
«Ophélie n’est de nulle part et de partout: de Pakadjuma, de Kinshasa et de Lille. Il lui faut faire le tri, trouver ses marques et redécouvrir son Pakadjuma d’antan, mais aussi d’aujourd’hui pour retrouver ses traces», écrit l’auteure Ange Kasongo Adihe.
«Les gens se permettent de juger Pakadjuma de l’extérieur, trop d’à-priori sur Pakadjuma et on ne se rend pas compte de ce que cela peut produire comme effet dans la société», explique Ange Kasongo Adihe remontée.
ALUNGA MBUWA.


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