KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1626|MERCREDI 8 JANVIER 2025.

Si on nous lisait.

On a tout écrit... Que n'a-t-on pas écrit dans ces colonnes du Soft International ! Si au moins on nous lisait ! Si au moins on pouvait/on savait nous lire peut-être que nous n'en serions pas là ! Peut-être que cette énième guerre du Rwanda contre notre pays serait déjà passée dans l’oubli d'une manière ou d'une autre !

Lorsque des soit-disant rebelles, avec à leur tête un ancien président de la Centrale électorale, se déplacent à bord de camionnettes militaires, disposent des chars et des armes sophistiquées que les forces onusiennes n'ont pas, cela interpelle profondément les consciences. Que faire ?

Le 1er janvier, jour de l'an 2025, j'ai posté un texte sur mon compte X (ex-Twitter) @kkmtry : « Pour mon pays, le Congo, cinq mots aujourd'hui plus que jamais : Gouvernance, Diplomatie, Partenariat Stratégique, Puissance ».

Mon pays qui avait dans le passé tant inspiré le respect dans la région et dans le monde, avec, et ce n'est pas un petit signe, des dessertes aériennes des compagnies américaine, italienne, espagnole outre les traditionnelles compagnies aériennes française, belge, etc., s'il veut revenir demain à cette époque, il doit mettre le cap sur la puissance. La puissance qui seule inspire la peur, le respect et ce respect entre États n’arrive que par la gouvernance. La Gouvernance qui tisse les liens, lie les amitiés, ouvre les portes à la Diplomatie (active) et cette Diplomatie n'a de sens que par des liens scellés de Partenariat Stratégique. Ainsi va le monde.

Que serait Israël sans les États-Unis ? Bashar al-Assad aurait-il survécu 24 ans sans la Russie ? Certes, le monde n'est plus le monde qu'il était hier mais l'Afrique francophone aurait-elle existé sans le parapluie de la Françafrique qui se transperce désormais à si grande vitesse ? Un livre de Robert Bourgi fait le buzz dans le monde, « Ils savent que je sais tout » : Ma vie en Françafrique, Paris, Max Milo, 2024. L'auteur raconte ce qu'il a vécu avec et autour des présidents français et africains qu'il a servis pendant 40 ans et qui l’ont servi ! Seuls ces liens spéciaux permettent à des pays d'exister. Mais il arrive que des paradigmes disparaissent.

Et l'Afrique du Sud serait-elle ce qu'elle est aujourd'hui, membre de BRICS si Nelson Mandela n'avait pas compris le monde en prenant de la hauteur, en pardonnant ses geôliers sans rien oublier ? Mandela qui a payé de 27 ans de prison ses croyances dans la justice, dans l’égalité et qui, dès le lendemain de son élection à la tête de son pays, a rejeté radicalement tout esprit de vengeance ? Cette élévation, qui indique une gouvernance dans un pays où le monde a tant d'intérêts, n'a-t-elle pas suscité le respect des puissances, rapproché les liens, renforcé la diplomatie active, aidé au maintien en puissance de Pretoria ?

Que dire ? Il y a une solution à tout. Ne cherchons pas à réinventer le fil à couper le beurre. J'appelle l'élite (les Congolais qui connaissent, qui savent, qui maîtrisent la politique, la sécurité, l'armée, les Grandes Puissances, l'Afrique, les Grands lacs) à se mobiliser pour notre pays, le Congo, autour du Président de la République, Chef de l'État. On a tout écrit, à lire sans modération,
Éd. Spéciale, de la page 3 à la page 19.
T. KIN-KIEY MULUMBA.