- mar, 30/11/2021 - 15:29
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1540|MARDI 30 NOVEMBRE 2021.
Delly Sesanga Hipungu Dja Kaseng Kapitu, député et leader d'Envol, parti lilliput tantôt majorité, tantôt opposition, a démontré noir sur blanc que le CNSA, le Conseil national de suivi de l’Accord de la saint Sylvestre, était anachronique, désuet, trop mûr pour une auto-dissolution... sans succès. Dans le budget 2022, la structure présidée par les FONUS de Joseph Olenghankoy Mukundji, est créditée d'une bourse de 4.693.026.214 CDF (2,2 millions de $US au taux budgétaire).
De cette somme, 2.609.763.970 CDF (1,3 million de $US) sont exclusivement affectés au bureau du CNSA, le reste 1 million et poussières pour la rémunération de 28 membres de la plénière. En 2020, une bonne frange de délégués avaient désapprouvé la gestion financière du président Olenghankoy. D’aucuns auront même préféré la dissolution à court terme du CNSA.
Ce fut sans compter avec la capacité de Joseph Olenghankoy de s'allier la foultitude de soldats numériques - prêts à tout écrire pour peu d'être arrosés - qui se sont embarqués pour le service, inondant de pamphlets sur les réseaux sociaux contre «des délégués des partis politiques ayant lamentablement échoué aux dernières élections et qui sont revenus au CNSA avec l’intention de le saborder».
IL A LES PLEINS POUVOIRS.
Nombre de délégués tenaient pourtant à avoir accès à la comptabilité du CNSA et à être rémunérés au prorata du budget du Conseil national de suivi de l’Accord de la Saint Sylvestre.
Mais la loi organique du CNSA rendue publique à 38 jours de la tenue des élections du 28 décembre 2018, a quasiment doté son président des pleins pouvoirs si bien que toute initiative de contrôle de sa gestion n’est guère recevable ni fondée sauf s'il s'agit d'une fronde.
Selon la loi organique créant le CNSA, le président «coordonne l’ensemble des activités du CNSA. Il maintient l’ordre au sein du CNSA, dans le cas échéant, il requiert les forces de l’ordre. Il entre en contact avec les médias et tient des points de presse ; il assure la mission générale de direction et de représentation. Il dirige l’institution, la représente et l’engage vis-à-vis des tiers et des autres institutions ; il représente le CNSA en justice tant en demande qu’en défense».
Par lui-même ou par délégation, il convoque et préside les réunions du Bureau et les séances de l’Assemblée plénière, supervise les commissions de travail et les commissions ad hoc. Il propose à la plénière la mise en place des commissions d’enquêtes…
Il porte à la connaissance des autres membres du Bureau toute communication les concernant. Il ordonne les dépenses dans les conditions déterminées par la loi sur les finances publiques et les règles générales de la comptabilité publique...
Bref, Joseph Olenghankoy Mukundji c'est lui et personne d'autre.
Et le borborygme politique qui s'est déclenché dans la suite de la création de l'Union sacrée aura, par effet domino, bouleversé également la majorité au CNSA.
Neuf des 28 membres devant provenir de la majorité, jadis FCC, 4 délégués pour l’opposition politique signataire de l’Accord du 18 octobre 2016 (composée à l'époque de l'UDPS/Tshisekedi, UNC…), 2 délégués pour l’opposition républicaine (Lamuka), 6 délégués pour le Rassop, Rassemblement des forces politiques et sociales de la République Démocratique du Congo acquises au changement (FONUS, UDPS-Tshibala, etc.,), 4 délégués pour le Front pour le Respect de la Constitution, 3 délégués pour la Société civile signataire et non signataire de l’Accord du 18 octobre 2016 ainsi qu’un délégué de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO).
Cette répartition politique n'est plus de mise, et n'est d'ailleurs d'aucun impact ni social ni économique ni politique. Au CNSA, on tue le temps, on taille bavette, on est sur les réseaux sociaux... L'unique action réalisée par Joseph Olenghankoy Mukundji est d'avoir obtenu la levée des scellés du fisc à la porte de Kin-bouffe, un restaurant appartenant à Martin Fayulu Madidi. La loi organique sur le CNSA stipule que « le Conseil national de suivi de l’Accord de la Saint Sylvestre est dissous de plein droit à la fin du processus électoral ». Reste à savoir lequel.
POLD LEVI MAWEJA.