- dim, 09/01/2022 - 00:56
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1544|DIMANCHE 9 JANVIER 2022.
On soupçonnait longtemps des liens de connivence entre des services de la Présidence de la République et le Fonds de Promotion de l'Industrie. Des conseillers voire un Directeur de cabinet, etc., avaient longtemps été cités comme des parrains du FPI. Quand le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo décide, mi-juillet 2021, après des contrôles nourris de gestion de l'Inspection Générale des Finances, de révoquer des conseils d'administration ainsi que des Directeurs Généraux des entreprises publiques et des services de l'Etat, Marcellin Bilomba, dit son opposition, invoquant son «savantisme». Aurait-il demandé au Chef de l'Etat de ne pas renvoyer certains D-G dont celui du FPI?
ILS ONT TOUT CACHE A FATSHI.
Sur un média à Kinshasa, il se fait inviter dans une émission de grande écoute et défend publiquement ses thèses. Il est alors question des projets de l'espace kasaïen. Or, voilà ce qu'on en sait désormais du barrage de Katende, dans le Kasaï : 6 millions de $US débloqués par le compte du Trésor public ont servi à tout sauf à ce projet.
Outre des écoles construites contre des millions de $US chacune quand des centaines de $US auraient suffi, assurent tous ceux qui en ont l'expérience. L'un des dossiers dénoncés par le Député Alphonse Ngoyi Kasanji, qui fut longtemps gouverneur du Kasaï et repris par l'Assemblée nationale via son 1er Vice-président Jean-Marc Kabund-a-Kabund. Le Fonds de Promotion de l'Industrie est tout trempé...
Conseiller principal ECOFIN du Président de la République, Marcellin Bilomba, a caché au chef de l'Etat que le projet du barrage hydroélectrique de Katende a été débranché de câbles financiers du FPI, le Fonds de Promotion de l’Industrie.
Les six millions de $US évoqués par Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, pendant son périple au Kasaï, ont servi à entretenir le train de vie de personnes qui se sont subtilisées à la SNEL SA, la société publique, dans le projet Katende.
Selon ce document émanant du ministère du Budget, par titre des crédits de l'exercice 2021, il se trouve qu'une une cellule - non autrement identifiée - de coordination de construction de Katende et de Kakobola (ce projet dans l’ex-Bandundu) a bénéficié d'un financement de près de 3, 5 millions de $US.
La cellule a bénéficié de quatre véhicules tout-terrain Toyota Land Cruiser pour près de 50.000 $US/pièce. D'autres dépenses, la construction d'un camp de vie pour les exploitants de la centrale hydroélectrique de Katende, pour environ 305.000 $US, l'adduction et l’alimentation de l’eau potable dans le camp précité pour un peu plus de 100.000 $US. Les conseillers surdoués et infatués du collège ECOFIN à la présidence de la République ne l’avaient jamais dit au Président de la République.
INCROYABLE MAIS VRAI.
Sur les 6 millions de $US décaissés, fin 2021, par le Trésor public, pour Katende, selon le Président de la République, il n'a donc jamais été question d'acheter ne serait-ce qu'un mètre de câble pour le projet.
Quant au reste, plus de 2 millions de $US, les bénéficiaires auront du mal à le justifier sinon se complaire à avancer un justificatif passe-partout, imaginé non sans ironie, du temps du Zaïre : «frais généraux». Incroyable mais vrai...
L'Inspection Générale des Finances a du pain sur la planche.
« Le Président de la République a été victime de montages financiers attrape-nigaud », commente un proche du milieu. « Tout ce qui a été fait avec cet argent, c'est juste le désherbage et le remplacement des batteries d'engins roulants », s'est surpris le Président tout en s'interrogeant sur l’absence de la SNEL à Katende, visiblement, le Président n'aurait pas l'information selon laquelle, le projet Katende, 64 MW, est le fruit d'une coopération entre le Congo et l'Inde.
En 2018, le ministre indien des Affaires extérieures, Chandra Prakash, en compagnie de Rosette Mossi, l’ambassadeure du Congo à New-Delhi, a fait le déplacement de Kinshasa pour manifester la volonté des autorités indiennes de poursuivre les travaux de construction du barrage de Katende avec une société du secteur public indien, LPCC, en remplacement de la firme privée indienne Angelic International.
Il est prévu la construction d’au moins deux lignes pour le transport de l’énergie électrique. La première ligne, longue de 130 kms, va relier Kananga à Mbuji-Mayi. Longue de 30 kms, la seconde ligne reliera Kananga et Bunkonde, une localité du territoire de Dibaya, toujours dans la province du Kasaï Central.
Selon l’accord de financement signé le 11 juillet 2011, à Kananga, par les gouvernements congolais et indien, le coût initial des travaux est de 280 millions de $US dont 60% apportés par Exim Bank of India.
Pour relancer les travaux, le Congo devrait apporter une contrepartie de 10 millions de $US... depuis 2018. Rien n'est venu si ce n'est que Patrice Kitebi Kibol M'Vul, l’alors trop puissant Directeur général du FPI, préfère financer le marché de «l’étude des travaux d’érection de la centrale photovoltaïque » à Tshipuka, dans la chefferie de Bakwa Kalonji, en territoire de Tshilenge, au Kasaï Oriental.
Le marché est attribué de gré à gré aux firmes égyptiennes Hassan Alam Construction, HAC, et Power Generation Engineering and Services Company, PGESCO, pour un montant que seul le FPI pourrait, sait-on jamais, déclarer à l’Inspection Générale des Finances. Les deux sociétés remportent aussi le marché de construction de ladite centrale pour 19.720.000 de $US sur financement du FPI.
Dans la foulée, et de gré à gré, le Fonds de Promotion de l'Industrie attribue un autre marché appelé «l’étude des travaux d’érection de la centrale hydroélectrique de Tshibasa » à une entreprise kosovare Grand International Grup LLC, illustre inconnu quand que le Président a dit sa décision de faire des R-dCongolais des millionnaires.
Nul doute que Félix-Antine Tshisekedi Tshilombo n’a pas été mis au courant de tous ces projets parallèles à Katende, qui, au bas mot, auront déjà englouti, 50 millions de $US. Tous signés FPI et donc, Patrice Kitebi Kibol M’Vul, qui a longtemps bénéficié d’un appui de taille.
Celui du surinfluent et surdiplômé de Genève, le conseiller principal ECOFIN du Président Tshisekedi, Marcellin Bilomba désormais suspendu de ses fonctions de secrétaire national adjoint en charge du Budget au parti présidentiel UDPS par le Secrétaire général Augustin Kabuya Tshilumba.
POLD LEVI.