- jeu, 13/06/2013 - 01:34
Et si on reconnaissait nos valeurs? Les experts, ça ne court pas la rue. Le curé de Butembo paraissait en voie d’être plébiscité!
LE SOFT INTERNATIONAL N°1231 ED. LUNDI 10 JUIN 2013.
C’est donc lui, l’abbé Apollinaire Malu Malu Muholongu qui conduira le pays aux prochaines élections. Le Congo doit apprendre à reconnaître des capacités à ses enfants. Ce n’est pas que cet abbé vaut plus que tous ceux qui lui ont succédé, cet abbé a clairement des valeurs et une expertise en la matière.
Ce n’est pas que ses élections ont été les moins mauvaises, ces élections lui ont permis d’apprendre et d’affiner ses connaissances. à vouloir à chaque fois changer les hommes, on finit par ne plus avoir une expertise avérée à sa portée. Il faut saluer ce retour.
Personne n’avait dit que dès son premier essai, le Congo aurait des élections parfaites. Force est cependant de reconnaître que les scrutins de 2011 ont été une catastrophe pour le pays, l’équipe sortante de la Céni ayant réussi l’incroyable exploit de se mettre tout le monde à dos même ceux qui, par opinion, auraient pu lui être favorables.
Sorti de l’ex-CéI (Commission électorale Indépendante) par la petite porte et sous les huées, brocardé par ses compatriotes comme jamais, l’abbé Apollinaire Malu Malu Muholongu est de retour sur le tapis rouge. Il avait rendu la blouse après avoir servi entre 2003 et février 2011 en promettant à ses pourfendeurs comme Arnold Schwarzenegger le dit dans Terminator: «I’ll Be Back».
La comparaison devrait s’arrêter là pour cet ecclésiastique dont le retour pourrait être salué par des vivats populaires. Né le 22 juillet 1961 à Muhangi (Lubero, Nord-Kivu), bardé de diplômes (Maîtrise en Sciences des droits de l’homme, DéA, Diplôme d’études approfondies en Sciences politiques, en Philosophie et en Théologie à Lyon, Doctorat en Sciences politiques à l’Université de Grenoble II, Université Pierre Mendès-France), c’est tout naturellement qu’à son retour au pays, cet abbé d’ethnie Nande est nommé, par son évêque, vice-recteur de l’Université du Graben à Butembo avant d’être promu recteur alors qu’il se lance dans l’activisme politique anti-Mobutu dans les mouvements de la Société civile et dans l’agro-pastoral comme président du Consortium Agriculture urbaine de Butembo.
Critiqué de manière incendiaire en novembre 2006 sur Rfi (Radio France Internationale) et comme rarement par le défunt Cardinal Frédéric Etsou à la veille de la proclamation de résultats provisoires de la Présidentielle, critiques qui donnèrent lieu à des remous dans le pays - l’homme de Dieu n’ayant étayé ses critiques d’aucune preuve concrète au point où nombre d’observateurs mirent cela sur le compte de la politisation de l’église catholique - cette attitude du Chef de l’église catholique n’empêcha point l’ancien curé de la paroisse de Monestier-de-Clermont (1993- et 1996), diocèse de Grenoble, France, de devenir très vite l’homme le plus recherché sur le Continent, LA référence en matière d’organisation des élections. *
Et, pour mieux servir - et envoyer un message sur son prochain retour sur scène dans son pays -, «Monsieur l’Abbé» fonde dans la Capitale un Institut d’études électorales qui conseille des processus électoraux dans le monde. Le 20 mars 2008, l’Université de Liège en Belgique l’honore en lui décernant le titre de Honoris Causa... «pour avoir réussi à organiser des élections démocratiques et transparentes dans la République démocratique du Congo, qui était alors un pays très instable politiquement parlant». LA consécration! Voilà le pays en voie de lui reconnaître ses compétences. Bon retour «Mr l’Abbé»!