- lun, 16/10/2017 - 14:33
Dans une énième «lettre ouverte» datée du 15 octobre postée à nos rédactions, le ministre Mobutu, plusieurs fois Pdg dont de la plus grosse entreprise minière du pays Gécamines, Gilbert Kiakwama Kia Kiziki entré dans l’opposition dans l’opposition PDSC et CDC, désormais anti-Florentin Monkonda, écrit, de sa belle plume ce qui suit sur la faillite du pays: «La faillite est économique... Elle se manifeste dans l’incapacité de poser en vingt ans, les bases solides du renouveau et du développement de notre pays, malgré la propagande. Pire encore au vu du bradage des joyaux de notre patrimoine. Résultat: le désordre et l’anomie». Puis: «La faillite est sociale... Vingt ans et aucune base solide pour le système d’éducation congolais. La mortalité infantile, la malnutrition et ses conséquences sur le développement des enfants en bas âge, le chômage, la paupérisation de nos concitoyens, les conflits sociaux accentués par de mauvaises politiques, les lois et les règlements mis au service des puissants,... La corruption et l’impunité. Résultat: le désordre et l’anomie».
Puis: «La faillite est politique... La classe politique est dans ses querelles constantes, sans consensus minimum sur les fondamentaux du vivre ensemble et du développement. Sans ambition commune pour une si grande nation africaine. Le Parlement est un «rump parliament» peuplé de godillots, assurant une majorité mécanique, coupée de toute réalité. Tout ceci tant et si bien que l’on est forcé de recourir à l’aide des bons pères de l’église catholique, les seuls encore crédibles, pleins de bonne volonté et de sens du devoir. Ils font des médiations, président à des réconciliations, appellent au sursaut,... Mais à vrai dire, ils ne peuvent être Responsables à la place des Responsables. Résultat: le désordre et l’anomie». Puis: «Enfin, surtout, la faillite est morale... Car le Pacte Républicain est rompu» (...). Sur son sort - son rôle, le sien, en ce compris ses enfants qui œuvrent dans les mouvements citoyens - voici ce qu’il en dit: «Nous avons mangé notre pain blanc. Le moment où la colère et l’indignation du peuple suffisaient à le mobiliser est passé. Nous avons perdu le bénéfice de l’adhésion spontanée du peuple congolais. Il souffre toujours, oui. Il est toujours en colère, certes. Mais, il n’est plus sûr que ce que nous avons à lui proposer est faisable et vaut la peine. Il considère sans doute que nous n’avons pas été à la hauteur ces derniers mois. Notre parole à nous aussi est dévaluée. Qui peut le blâmer. Les mots d’ordre et les appels venus d’en haut ne suffiront plus. De plus, le temps où le pouvoir, incertain, irrésolu, hésitait à étouffer dans l’oeuf toute velléité de contestation et de manifestation est révolu. Dès lors, les semaines à venir nécessiteront des sacrifices certainement. Je ne doute pas qu’il y a parmi nous énormément de personnes de principes, courageuses, prêtes à aller même jusqu’au sacrifice suprême pour voir naître un Congo nouveau. Je le sais, j’en connais plusieurs intimement et je suis témoin chaque jour de leur admirable engagement citoyen. Je voudrais simplement faire valoir à tous que, aussi héroïques que nous soyons, aussi éminents que nous soyons, nous n’arriverons à rien si nous ne sommes pas capables d’emmener le plus humble des Congolais avec nous (celui qui n’a pratiquement rien à gagner), mais aussi le plus riche (celui qui a pratiquement tout à perdre). Voilà notre travail».