- mer, 19/06/2019 - 02:09
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1458|MERCREDI 19 JUIN 2019.
Cela aurait pu figurer à la rubrique de faits divers. Le PPRD Basengezi a remis lundi 17 juin 2019 sa veste.
Le 13 juin, le mandat des treize membres de la CENI non renouvelable avait légalement échu. «Conformément aux articles 10, 14 et 15 de la loi organique de la CENI, j’ai déposé ma démission du poste de vice-président de la CENI auprès du Président National du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie, parti politique qui m’avait désigné en novembre 2015», écrit-il dans une lettre datée du 13 juin à Nangaa Yobeluo. Façon cool de se désolidariser de celui-ci, de s’en désengager. Nangaa ne ferait pas la même lecture de la loi que Basengezi pourtant l’homme fort de la CENI pour qui l’article 14 de la loi organique «prévoit qu’on démissionne de nos mandats». Lecture partagée par le VPM Intérieur Basile Olongo qui réclame le départ de l’équipe et l’a fait savoir.
«Notre mandat est de six ans non renouvelable (...) J’ai voulu ne pas gêner mon parti à me trouver un remplacement», déclare-t-il. Nommé par ordonnance présidentielle - parallélisme de forme oblige! - pourquoi a-t-il choisi de démissionner auprès de son parti? Devant des patrons de presse réunis vendredi 24 mai au Pullman Grand Hôtel, Nangaa avait prétendu qu’il resterait en fonction après le 13 juin et ne s’en irait qu’à la remise-reprise avec son successeur. Thèse reprise par le rapporteur Jean-Pierre Kalamba Mulumba N’galula. Samedi 15 juin, il avait annoncé à des proches avoir été convoqué «à 09h00’» par le Chef de l’Etat. Que lui a-t-il dit? Basengezi dit avoir fait part de sa démission au président Félix Tshisekedi. Lui, Nangaa et son conseiller fils Basengezi du nom de Katintima Mukolo sous le coup de sanctions américaines, sont interdits de se rendre sur le sol américain, de toucher au dollar, devise américaine, de faire des transactions dans cette monnaie. Sous peine de... D’ordre de la Banque Centrale, l’association professionnelle de banque s’est saisie du dossier. Le trio a très mal... «Le Trésor US les a pris en chasse. Ils avaient fait mine de bomber le torse. De croire en leurs propres mensonges. D’invoquer indépendance, nationalisme, souverainisme. Trop faussement. En pleurs, suffoquant, rattrapés, dans les filets de la Justice américaine, mis sous surveillance accrue par Interpol, Nangaa et Kantintima sont passés aux abois. Mains en l’air, crient au secours, implorent la compréhension de leurs pairs de la plénière de la Centrale électorale précarisés à souhait, leur ayant refusé leurs droits sociaux légitimes - congés payés par exemple -, délibérant sur les questions des finances en cercle fermé, appellent à l’unité face à la bombe atomique qui a décollé, arrive, va impitoyablement s’abattre sur eux» (Le Soft International, mis en ligne 01/04/2019 - 12:03). Sur une radio, Kantintima évoque aussi «la fatigue après ce mandat». Dans une longue lettre à Kabila datée du 3 juin, il remercie le peuple congolais des 26 provinces de «l’avoir logé et nourri» pendant son mandat, évoque son «état de sa santé», dit désormais avoir à écrire ses mémoires et continuer à servir autrement» le Congo. L’homme a pris sa retraite, tire sa révérence. Mais ses crimes notamment de corruption et d’enrichissement illicite - dont les Américains détiennent des preuves accablantes - n’ont pas fini de faire parler. Ils restent ouverts...
ALUNGA MBUWA.