- lun, 22/07/2019 - 02:48
KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1462|LUNDI 22 JUILLET 2019.
«Ils cherchent à fragiliser le duo à la Présidence de la République afin de l’abattre». «L’accord est bouclé: le FCC disposera de 42 membres du Gouvernement, CACH de 23». «Le Chef de l’Etat et son Dircab sont liés par les accords de Nairobi auxquels ils sont tenus dans le respect des lois de la République. L’entente entre ces deux personnalités et leurs partis politiques, UDPS et UNC, ainsi que leurs alliés du PA et de l’UREC est des plus cordiales», déclare le Numéro 2 de l’UNC. «Leur objectif cynique? Séparer Fatshi de son partenaire politique VK qui a été de toutes les batailles pour l’accession du Président à la Magistrature suprême, afin de le fragiliser pour bien l’abattre. Nous ne sommes pas distraits», explique aux Grandes Interviewes du Soft International, le dernier des Mohicans de l’UNC, le Député juriste Jean-Baudouin Mayo Mambeke passé comme un éclair à l’offensive en première ligne.
Il est connu pour son franc-parler. Qui s’en plaindra?
Voici quelqu’un qui ne botte pas en touche, appelle un chat un chat, en réclame encore...
Vingt-trois questions du Soft International. Pas moins. La rubrique «Les Grandes Interviewes du Soft International» en tire bien le titre. Grâce à l’Honorable Jean-Baudouin Mayo Mambeke, on sait désormais de la bouche autorisée - il est le négociateur de l’UNC (CACH) dans les grand et petit formats, face au FCC - le niveau de résultats atteints. Le Programme Commun de Gouvernement est achevé; la clé de répartition officielle est de «65 membres (42 pour le FCC, 23 pour le CACH)». Les négociations portent désormais sur l’attribution des responsabilités à chaque partie prenante. «Ce travail est accompli à plus ou moins 95%. Il reste que chaque camp remette la liste de ses membres choisis pour faire partie du Gouvernement de la République». S’agissant du refus d’exécuter des ordonnances présidentielles quand le ministre des Affaires foncières Lumeya Dhu Maleghi a été révoqué avec fracas pour insubordination, y aurait-il des ministres intouchables? Le dernier des Mohicans de l’UNC, Numéro 2 de l’UNC depuis le 22 novembre 2017 après la fronde et la purge des cadres à l’Union pour la Nation Congolaise de Vital Kamerhe Lwa-Kanyinginyi Nkingi, répond sans tergiverser: «Je ne sais pas pourquoi la ministre du Portefeuille n’a pas été sanctionnée (...) Il faut éviter la reproduction de ce genre de comportement dans la gestion de la chose publique».
Clair comme l’eau de roche sur une probable arrivée de Bahati: «Non. Notre partenaire, c’est le FCC et non des individus encore moins ses composantes. L’accord qui lie le CACH au FCC est objectif et non personnel».
Les Grandes interviewes du Soft International:
Vous avez le réel privilège d’être membre de l’équipe grande et restreinte des négociateurs de CACH dans le cadre de la mise en place du Gouvernement de la République. Pourquoi cette absence totale de communication de vos délibérations qui laisse libre cours à toute interprétation, et l’opinion perplexe?
Je vous remercie pour la question. Nous avons placé ces négociations sous le sceau de la confidentialité en vue d’en garantir l’efficacité. Mais cette confidentialité n’est pas absolue. Les plus hauts responsables de la coalition ainsi que ceux des partis et regroupements politiques qui en sont membres sont constamment informés et leur contribution est de plus appréciable.
Le Congo est une démocratie, que CACH veut consolider. Le fait que les Congolais ne sachent rien de ce que vous faites depuis plusieurs mois au sein de ces négociations, n’est-ce pas un sujet d’inquiétude pour la démocratie qui implique l’information du public citoyen? Quand CACH désormais au pouvoir n’informe pas les Citoyens alors que le Président de la République a été élu sur le thème du changement (Cap pour le changement), cela n’entame pas le crédit des annonces faites?
Chaque chose en son temps. Le peuple congolais est informé de l’existence de la Coalition CACH-FCC et de la volonté de ces deux partenaires à gouverner le pays ensemble. Un communiqué signé par le Président a.i de l’UDPS et le Coordonnateur du FCC sur cet engagement avait été et rendu public en temps et en heure. Au sujet du Gouvernement, l’opinion sait que sa taille avait été fixée à 65 membres dont 42 pour le FCC et 23 pour le CACH. Les négociations portent maintenant sur l’attribution des responsabilités à chaque partie prenante. Ce travail est accompli à plus ou moins 95%. Il reste à finaliser pour que chaque camp remette la liste de ses membres choisis pour faire partie du Gouvernement de la République. Le peuple est constamment informé dans les grandes lignes.
L’engagement du Président de la République d’informer le peuple sur la marche des affaires de l’Etat est tenu et observé. Le peuple est informé sur le niveau actuel des négociations, même si elles tirent en longueur. Le peuple sait que nous avons déjà adopté le programme commun de gouvernement ainsi que la déclaration de la volonté commune des parties à l’accord de gouverner ensemble le pays.
Pourquoi, depuis sept mois, ces négociations traînent-elles en longueur?
Ce n’est pas vrai que ces négociations traînent depuis sept mois. Elles ont démarré, en ce qui concerne la mise en place du Gouvernement, après la nomination du Premier Ministre par le Chef de l’Etat. On est autour de quatre mois et elles sont presqu’à la fin. Il s’agit de former un gouvernement de coalition entre alliés qui, hier, étaient adversaires aux élections du 30 décembre 2018. Ce n’est toujours pas chose aisée tant les programmes de gouvernement et parfois même les idéologies divergent. Il faut d’abord trouver un terrain d’entente pour la gouvernance du pays; ensuite, rencontrer les ambitions légitimes des uns et des autres. C’est loin d’être une partie aisée. C’est peut-être une première expérience pour notre pays mais nous savons comment cet exercice est ardu à travers l’histoire contemporaine de beaucoup de pays, à l’instar de la Belgique, de l’Allemagne, de l’Italie et d’Israël pour ne citer que ces pays-là. La RDC est la première dans cet exercice en Afrique centrale. Nous allons nous en sortir et aller de l’avant. Certes que le peuple congolais aurait voulu une économie du temps dont nous avons besoin en vue de passer vite au redressement du pays. Mais c’est le prix à payer pour y arriver.
Le Président de la République a prêté serment en janvier. A qui profite ce retard dans la mise en place du gouvernement que les Congolais réclament à tue tête? Au CACH dont la Présidence de la République qui s’octroierait le monopole de gestion de l’Etat sans interférence gouvernementale, comme on l’entend parfois, ou, au FCC dont l’objectif viserait à exposer l’absence d’expertise, de vision et, du coup, une incapacité du CACH à gouverner, comme là aussi on entend?
Ni au CACH ni au FCC. Encore moins au peuple. C’est tout simplement le prix à payer face à cette nouvelle donne politique à laquelle le pays fait face pour la première fois de son existence. Il n’est pas vrai d’affirmer que la Présidence de la République profite de cette absence de gouvernement pour s’octroyer le monopole de la gestion de l’Etat. Il existe bel et bien un gouvernement avec un ministre des Finances qui gère les deniers publics et le portefeuille de l’Etat est géré par les partisans de l’ancien pouvoir. Il n’y a pas de monopole. Ensuite, c’est tout simplement présomptueux de dire que le FCC viserait à exposer l’absence d’expertise ou faire la démonstration d’une certaine incapacité du CACH. Pas du tout, car le retard déploré n’est pas le fait du seul CACH qui se retrouve ensemble avec le FCC dans les négociations. Il sied de comprendre que la situation actuelle, inédite dans notre pays, est gérée et tout porte à croire qu’on en sortira un peu mieux que d’autres nations anciennes ne l’ont fait.
Des rumeurs (et, en l’espèce, c’est désormais, le seul moyen d’information) font état de cession par CACH des ministères clé, ainsi que ceux dits de souveraineté. Si c’est le cas, que resterait-il au Président de la République?
Vous êtes un journal chevronné dont personne n’ignore la perspicacité dans la recherche de l’information et le professionnalisme. Vous savez bien que les rumeurs restent des rumeurs, donc source d’informations non fiables. Nous n’allons pas nous fier aux rumeurs alors que nous pouvons accéder à la bonne information.
Je vous ai dit que nous avons convenu de la taille du gouvernement. L: 65 membres dont 42 pour le FCC et 23 pour le CACH. La répartition égalitaire des ministères n’est pas possible. Dans chaque compartiment du gouvernement (secteur politique, administratif et juridique, secteur économique et financier, secteur des infrastructures, équipements et reconstruction et, enfin, secteur socio-culturel), le FCC aura plus de ministères que le CACH, des ministères aussi importants les uns que les autres. Il n’y a pas de ministères moins importants. Souvent cette importance dépend de l’équation personnelle de la personne qui occupe le ministère. Je vous renvoie au cas du ministère de la Culture en France avec Jacques Lang.
Vu les réalités actuelles au sein des Chambres au niveau aussi bien national que provincial, comment qualifier la conjugaison des forces CACH-FCC? Coalition? Cohabitation?
Il y a cohabitation lorsque la majorité à l’Assemblée nationale s’assume et exerce seule le pouvoir quand le Président de la République, issu d’une force politique n’en fait pas partie. Il y a coalition lorsque la majorité à l’Assemblée nationale s’ouvre à d’autres forces politiques principalement celle du Président de la République quand cette dernière n’en fait pas partie. Il y a aussi coalition lorsqu’aucune force politique n’a pas eu la majorité absolue et que celle ayant eu la majorité relative s’allie à d’autres forces politiques pour former la majorité. La situation politique de notre pays au sortir des élections du 30 décembre 2018 est une coalition entre le FCC qui a la majorité absolue à l’Assemblée nationale et le CACH qui ne l’a pas, mais a gagné l’élection présidentielle.
Les résultats des élections ont poussé les leaders du FCC et ceux du CACH, particulièrement le Président de la République, Son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo en compagnie de son allié, l’Honorable Vital Kamerhe et l’ancien Président de la République, Son Excellence Joseph Kabila à puiser dans la sagesse africaine pour accepter de travailler ensemble et ainsi éviter au pays le risque d’affrontements et autres blocages au sommet de l’Etat. Notre pays est jeune pour en payer le prix. Je crois que c’est une sagesse qu’il faut féliciter et soutenir pour le bien du peuple congolais. Nous sommes donc en coalition CACH-FCC. C’est clair.
L’expression consacrée est donc «coalition». Ne serait-elle pas contraire aux réalités? Tel le cas du Sénat ou des pouvoirs provinciaux où l’absence de personnalités de CACH est criante?
Si vous parlez du Bureau du Sénat, j’avoue que je déplore l’absence du CACH dans le ticket présenté par le FCC.
Il eut fallu que le ticket soit CACH-FCC comme à l’Assemblée nationale même si le nombre des sénateurs CACH est faible. Mais ce n’est pas une raison pour faire écrouler l’édifice. La coalition a résisté à cette tentation. Allons de l’avant...
Comment compter les 100 Jours du Président de la République? À quelle date débutent-ils?
Les 100 jours du Chef de l’Etat commencent le jour où il a procédé au lancement des travaux à l’Echangeur de Limeté. Cependant, il faut noter que tous ces travaux ne devraient pas être terminés dans ce laps de temps étant donné l’immensité et la complexité de certains d’entre eux.
Les 100 jours constituent la période durant laquelle les travaux retenus devraient commencer, certains pouvant être bouclés dans la période et d’autres la dépasser. Avec ce programme, la RDC est devenue aujourd’hui, plus que hier, un grand chantier où routes, ponts et autres infrastructures scolaires et hospitalières sont construits ou réhabilités. Je cite quelques exemples dans la capitale où je vis: les avenues Saïo, Université, Luambo Makiadi (ex-Bokasa), Commerce, Kabambare, Kabinda, Institut Mokengeli à Lemba qui sont complètement achevées. Les sauts-de-mouton sont en cours de construction en vue de réduire les embouteillages dans la Ville. Le Président a inauguré deux ponts dans la province de la Tshopo pendant que son Directeur de Cabinet a inauguré, au nom du Chef de l’Etat, une route dans le Kongo Central et a présidé au lancement des travaux d’électrification de Nkamba. Le programme des 100 jours est une idée géniale sans laquelle le pays, en attente du Gouvernement issu des élections du 30 décembre 2018, allait tomber l’attentisme et l’immobilisme. Coup de chapeau au Chef de l’Etat. Il est bien entendu que le programme des 100 jours est intérimaire car il y a un Programme Quinquennal pour lequel le Président de la République a été élu et qui a intégré celui du FCC pour en faire un Programme commun qui sera exécuté par le Gouvernement en gestation.
Il y a cette loi sur la passation des marchés que vous avez votée au Parlement. Qu’en est-il exactement? La loi autorise certainement une passation de marchés de gré à gré. Pensez-vous que certains marchés conclus depuis sous la Gouvernance CACH n’aient pas respecté cette procédure et que des actes répréhensibles aient été posés par l’Exécutif?
La réponse à cette question relève du domaine des audits qui ne sont pas encore faits concernant l’exécution du programme des 100 jours. Il m’est difficile d’y opiner en dehors des rapports d’audit. Ceci dit, c’est de bonne guerre en politique. L’objectif visé est connu: séparer le Chef de l’Etat de son partenaire politique qui a été de toutes les batailles pour l’accession du Président à la Magistrature suprême, afin de le fragiliser pour bien l’abattre. Nous ne sommes donc pas distraits. Nous sommes, le Chef de l’Etat en tête, très conscients de ce que les autres cherchent.
Ce sont des petites stratégies qui n’attendront pas leur cynique objectif. Les deux personnalités, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Chef de l’Etat et Vital Kamerhe, Son Dircab, sont liés par les accords de Nairobi auxquels ils sont tenus dans le respect des lois de la République. Je peux vous rassurer que l’entente entre ces deux personnalités et leurs partis politiques, UDPS et UNC, ainsi que leurs alliés du PA et de l’UREC est des plus cordiales.
Une polémique enfle selon laquelle la Présidence aurait en l’espèce mis la charrue devant le bœuf? Que, sur plusieurs dossiers, elle aurait misé sur des effets d’annonce? Qu’en est-il exactement?
Vous dites bien une polémique. Gardons-nous de verser dans la polémique lorsqu’il s’agit des choses sérieuses, concrètes et vérifiables. L’heure est au travail, lequel requiert concentration.
Autres sujets de polémique: si des chantiers sont ouverts, ailleurs, ce ne serait que de l’enfumage ou de la distribution de fonds entre copains...
La polémique conduit au débat de bas étage. Gardons-nous de nous y verser. Le programme des 100 jours, c’est du concret exécuté par les régies de constructions et autres organes techniques de l’Etat avec possibilité de recourir aux privés conformément aux procédures en la matière. A celui qui a la preuve de la distribution des fonds entre copains d’en administrer et la preuve et la justice fera son travail.
Comment répondre aux graves accusations du FMI sur l’affectation des paiements dus au fisc à des dépenses personnelles entraînant des cas d’enrichissement personnel de responsables politiques? En même temps, les mauvaises nouvelles se multiplient avec notamment le refus annoncé du retour du FMI au Congo parlant de déroute financière du pays. Quels commentaires avez-vous?
Il n’y a pas de déroute financière en RDC. Le compte du Trésor public se porte bien plus qu’il ne l’a été dans le passé. Les critères de performances du FMI vont au-delà du seul compte du Trésor. Le gouvernement à venir travaillera certainement sur ces critères. Le pays ne s’est jamais mieux porté au plan économique que depuis l’accession du Président Fatshi au pouvoir, si l’on considère les 10, 15 dernières années. Je vous renvoie aux rapports de la Banque Centrale du Congo. La gestion du compte du Trésor est excédentaire de l’ordre de plus ou moins 120 millions de dollars. C’est une performance et signe de bonne gestion des finances publiques. Cependant, cela ne constitue pas le seul critère de performance pour la reprise de coopération avec le FMI. Il y a beaucoup d’autres choses à faire notamment la clarification des procédures de gestion et leur respect. C’est là qu’intervient la nécessité de la mise en place rapide d’un gouvernement et des responsables des entreprises publiques ainsi que des régies financières de l’Etat sans oublier les régies techniques.
La volonté de la reprise de la coopération entre le FMI et la RDC est là et tangible. Elle a été réaffirmée par le Chef de l’Etat lors de son dernier passage aux Etats-Unis d’Amérique. Cela viendra avec le temps encore que Mzee Laurent Désiré Kabila a dirigé ce pays sans coopération avec les institutions de Breton Wood. Ce n’est pas une question de vie ou de mort.
Comment expliquer, comme juriste et comme législateur, le refus d’exécution par un membre du Gouvernement, à savoir le ministre du Portefeuille, des ordonnances présidentielles?
C’est de l’incivisme et de la rébellion. L’obstruction à l’autorité légalement établie. Les ordonnances du Chef de l’Etat s’exécutent par le Gouvernement. Point barre. Lorsqu’une personne intéressée trouve qu’elles lui portent grief ou qu’elles sont illégales ou inconstitutionnelles, elle saisit les juridictions compétentes pour obtenir leur annulation. C’est ça l’Etat de droit. Il n’appartient pas à un ou une ministre d’en freiner l’exécution. Cela relève de l’instruction et de l’éducation de chacun.
Dans le passé, un ministre, en l’occurrence Lumeya Dhu Maleghi, des Affaires foncières, a été révoqué avec fracas. Et là, sur ces ordonnances, motus et bouche cousue. Y aurait-il des ministres intouchables?
Le Président de la République a plusieurs fois déclaré qu’il n’aura pas d’intouchables dans ce pays. C’est même l’avis de l’ensemble de la population congolaise. La loi doit être la même pour tous et s’appliquer mêmement à l’égard de tout le monde. J’avoue que je ne sais pas pourquoi la ministre du Portefeuille n’a pas été sanctionnée. Je ne suis pas dans le secret mais il faut éviter la reproduction de ce genre de comportement dans la gestion de la chose publique.
La rupture au FCC change-t-elle la donne? Va-t-elle retarder encore la sortie du gouvernement maintenant que son chef Bahati réclame l’identification de la majorité et se veut la troisième force de celle-ci après le FCC et le CACH?
Non. Notre partenaire, c’est le FCC et non des individus encore moins ses composantes. L’accord qui lie le CACH au FCC est objectif et non personnel. Il est pour l’intérêt de la Nation et non des individus. Le retard de la sortie du gouvernement tient aux négociations, très âpres, entre parties et non aux problèmes qui surgiraient à l’intérieur de l’une d’elles, si réellement problème il y a.
Comme Dirigeant de l’UNC, comment jugez-vous l’image chaque jour écornée de l’Autorité Morale de l’UNC sur l’espace réseaux sociaux?
Le Président national de l’UNC, l’Honorable Vital Kemerhe a séjourné dernièrement, sur instruction du Président de la République, à Bukavu pour consoler la population dont les maisons étaient incendiées et à Minembwe pour consolider la paix dans cette partie de la République. Il a été aussi sur le terrain de Kinshasa derrière le Chef de l’Etat qui a visité quelques chantiers ouverts dans le cadre de son programme de 100 jours. Les images projetées de toutes ces descentes ne présentent pas de lui l’image écornée. Partout où il est passé, il a été ovationné chaleureusement. Les réseaux sociaux n’épargnent personne qui a une parcelle d’autorité dans ce pays. Vital Kamerhe est occupé à faire son travail comme il se doit sans faire attention «à qu’en dira-t-on». Le Président Kamerhe, ouvrier de l’Etat et Président national de l’UNC, est bien debout, droit dans ses bottes.
Quel est, à l’UNC, le moral des troupes? Ont-elles un coup de blues pensant que les choses mettent un peu trop de temps à démarrer?
A l’UNC de Vital Kamerhe, le moral des troupes est aux zénith. Le parti enregistre chaque jour de nouvelles adhésions et implante ses structures sur toute l’étendue de la République. Il n’y a pas de peur de quoi que ce soit à l’UNC. Nous continuions à soutenir le Chef de l’Etat qui, par son programme des 100 jours et ses efforts sur le plan diplomatique et sécuritaire, fait fonctionner le pays conformément à l’article 69 de la Constitution. Comme tout le monde, nous attendons la sortie du gouvernement qui ne doit pas être formé contre les intérêts du peuple, majoritairement derrière Fatshi.
Que dites-vous des rumeurs faisant état du lancement de la campagne présidentielle de l’UNC pour 2023 par son Autorité Morale invoquant l’accord de Nairobi? Ce début de campagne ne vous paraît-il pas précoce et de nature à dégrader le climat de collaboration entre UNC et UDPS et influer le travail à la tête de l’Etat?
Il n’en est rien. Je ne sais pas à quoi vous faites allusion lorsque vous parlez du début de campagne par notre Président national. Il est vrai que l’UNC est très active sur le terrain. Mais c’est la vie normale et le dynamisme d’un parti politique dont la flamme doit demeurer toujours allumée. L’UNC demeure aux côtés de son partenaire l’UDPS. Après le quinquennat actuel, les deux partis apprécieront les évolutions au regard de l’accord de Nairobi. Dans tous les cas, l’UDPS et l’UNC ont l’ambition de conserver le pouvoir actuel sans oublier leur partenaires du FCC. Ambition légitime. Qu’on apporte pas de fissures dans l’édifice.
Comme juriste et comme législateur, le Premier ministre Bruno Tshibala devrait-il oui ou non faire la remise-reprise avec le Premier ministre nommé Ilunga Ilunkamba?
Non car le Premier Ministre Ilunga Ilunkamba n’a pas encore obtenu l’investiture de son gouvernement par l’Assemblée nationale. Le Premier Ministre Bruno Tshibala expédie les affaires courantes sans pouvoir de poser des actes de disposition. Il ne peut plus poser des actes juridiques qui engagent la vie de l’Etat et de son personnel jusqu’à ce qu’il procède à la remise et reprise avec le Premier Ministre investit.
Vous êtes connu pour votre franc-parler. Comment juger les médias congolais et les sites d’échange?
Les médias congolais ont beaucoup grandi et évoluent bien dans l’espace de liberté leur reconnu dans la Constitution. Il reste cependant le problème de fakenews et d’attaques personnelles gratuites. Bien sûr que ce n’est pas propre aux médias congolais mais nous devrions faire un effort pour quitter ce niveau. Je pense qu’il faudrait aussi dépasser le niveau de presse partisane pour développer une presse à la fois libre et indépendante mais aussi juste.
On ne va pas terminer cette interview sans vous poser une question qui brûle les lèvres de vos partisans et certainement d’autres. Après plusieurs expériences gouvernementales de l’UNC auxquelles vous n’avez pas pris part, quelles sont désormais vos ambitions?
Je m’en remets au Chef de l’Etat et au Président de mon Parti dont je suis le collaborateur. A ce niveau, on ne s’agite pas mais on se met à la disposition de la hiérarchie sans l’embarrasser.
Je vous remercie.
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